Shooting in the rain... ( sujet de Vidéolf )

Bonsoir,

Je trouvais que le reportage qu'Albert/Vidéolf a mis dans le sujet "anniversaire du forum", avait toute sa place dans cette section...Ne pouvant le scinder du reste du message, j'en ai fait une copie mise ci-dessous:


Reportage de Vidéolf

Le temps n'est pas au beau fixe, la pluie tombe ne facilitant pas la prise de vue. Peu importe, je cherche quelque chose de différent et s'il y a du flou, c'est pour tout un tas de raison...

Dimanche 7 novembre,

J'éprouve le besoin de sortir faire de la photo de train. Il pleut averse. Qu'importe. Bottes chaussées, parka enfilée, et parapluie à la main. Je pars...

Sur le terrain détrempé, au loin, là-bas, l'endroit d'où va venir le train :



Sous mon parapluie, je fixe les gouttes d'eau qui inlassablement tombent sur le sol :



Par moment, c'est carrément comme une fontaine. Et pourtant je suis bien, pataugeant comme un enfant, les pieds dans l'eau...



Partout, ce n'est que de l'eau. Je suis seul, au milieu de tout , mais aussi au milieu de rien. Si l'on me voit, je dois paraître ridicule sous mon parapluie bleu, planté dans un chemin boueux...



Sous un ciel plus que bas, le signal vient de virer au vert. Le vert, la couleur de l'espérance, celle de voir un train, ou espérer autre chose...



Sous le parapluie, l 'averse fait du bruit, résonne en un tintamarre assourdissant. Je n'ai pas entendu le train surgir au loin. Je me suis retourné juste à temps. Je jubile, il y a si longtemps que je n'étais pas sorti en faire un...



Il approche, je photographie en rafale, on verra bien on fera le tri après...



Puis les voitures défilent sous mon objectif. Pas facile de percer l'intimité derrière les vitres. Je voudrais tellement savoir, être indiscret, ce voyage pourquoi? pour qui? ensemble, seule...ou seul?



Le train s'éloigne, me laissant seul dans mon chemin inondé. Le doigt reste figé sur le déclencheur comme si j'avais le pouvoir de le faire revenir...



Ça y est, c'est fini. La rame s'échappe dans un brouillard de gouttelettes, entrant dans la forêt couverte de feuilles luisantes d'humidité. Quelque part, je suis heureux...c'est fugace, insaisissable. Ça n'a duré que le temps du passage de ce train. Mais la fibre ferroviaire qui est en moi, héritée de mes aïeux, vient de vibrer...



Et puis d'un coup, cette question : Pourquoi ne remarque-t-on dans les gares, sur les quais, que les adieux, les au-revoir, que ces gens, ces couples qui dans un instant vont s'éloigner loin de l'autre? Combien de ceux-ci dans ce train ont vécu une telle séparation?

Allons, il faut rentrer. La pluie continue de tomber, je suis à nouveau seul avec comme seul ami, le silence... Ça fait tout drôle...

PS : ce jour est particulier, j'ai fait une petite concession à la couleur : le rouge sur la dernière photo, si, si. Comme pour marquer des yeux rougis....

Bonsoir Albert,

Comme je te l'ai déjà dit, j'aime ce reportage, son ambiance, les mots qui collent aux photos, et le noir et blanc, point d'orgue de cette atmosphère...

Je le dis comme je le pense : Tu as sû saisir là , en quelques clichés, l'âme du ferroviaire et les impressions du spotteur...et des reportages comme ça, moi j'en redemande...

Bonjour Albert,

, quel beau travail !!!, là tu m'as mis directement sous ton coin de parapluie...., j'entends et je regarde passer ce train à la faveur de cet automne si pluvieux,
l'odeur humide de cette campagne majestueusement détrempée effleure mes narines.........

Tu as choisi le noir et blanc , bien t'en as pris, ces teintes lui vont très bien, pour les "yeux" rouge de la dernière on ne discute pas le choix de l'auteur. Au travers du forum,je te connaissais "spotter",
parcourant ton blog je t'avais découvert "photographe", mais avec ce thème tu ouvres d'autres portes où l'imaginaire et l'art se partage.

Continues donc sur cette voie, car le butoir est loin, très loin même..........., on est tous doués quelque part , mais où ?? cela peut prendre parfois des années pour trouver ce "où",
là tu voies ce que je veux dire,et en plus la direction et l'itinéraire sont bien tracés.

et re-postes nous quand tu veux des petites choses comme celle la.

@+
fabrice

Merci à vous pour vos commentaires élogieux. Malheureusement, ou heureusement (Hélène me comprendra...) je ne peux pas faire ce type de reportage tous les jours et je ne parle pas du temps.
A présent à travers mes photos, trop d'émotions se mêlent et le ferroviaire ne représente plus qu'une infime partie de ce que je fais tous les jours... Je vous en donnerai sous peu l'illustration...
Encore merci.

A+lbert

Souffrance et beauté.