Brésil

Bonsoir,

Ayant plus de temps qu'avant, je me suis remis au modélisme et ai commencé la construction d'un engin moteur (sur la base d'un châssis acheté tout fait).
L'engin est assez bizarre, il s'agit d'une locomotive frein à la gare de Paranapiacaba au Brésil. Il s'agissait d'une voie funiculaire (donc avec traction par câble) en raison d'une pente de l'ordre de 8% et cet engin était capable de s'accrocher au câble et de s'en libérer, de freiner la rame accrochée et même de la manoeuvrer sur terrain plat.

Voici une vue de l'endroit et du "locobreque".






Nbs:
-je débute
-je mettrai des messages au fur et à mesure.

Bonsoir,

Quel ouvrage impressionnant... et voilà un beau projet...

Merci de nous en faire suivre la progression...

L'histoire a commencé il y a sept ans, j'avais "fini" mon réseau et cherchais un autre thème.
Je suis tombé sur cette photo



qui représente la construction vers 1896 de la voie funiculaire entre le port de Santos et la ville de Paranapiacaba au Brésil.
Le câble était tracté par des machines sous la voie motorisées par des chaudières à vapeur (le bâtiment au fond à droite). Ces machines étaient installées au niveau de replats (appelés "patamar") sur une partie horizontale. Il y avait cinq machines (pour un parcours de 10 km).
Sans rentrer dans les détails, le système, au début purement passif, a été amélioré par la fabrication des "locobreque" ou locomotives-freins qui se bloquaient sur le câble permettant le freinage de la rame, mais aussi sa manoeuvre sans câble sur les triages.
La gare de Paranapiacaba (qui s'appelait alors Alto da Serra) était très vaste, elle abritait dépôt, une machine chaudière, un château d'eau, ...

La saveur forte de l'étrange m'a plu.

J'ai cherché des équivalents du "locobreque" qui a été construit par les anglais sur la base des tramways à vapeur de l'époque. Je n'ai trouvé que deux approchants: un tramway à vapeur belge par Jocadis (en kit métal) et le tramway "Elias" de Eggerbahn (ex Jouef) que j'ai d'ailleurs acheté d'occasion. Le Kit métal ne m'est pas accessible (finanicèrement et techniquement), Elias est une catastrophe mécanique (bruyant, peu fiable):



Il y a un an j'ai acheté chez Léopold Halling, fabriquant autrichien de tramways modèles et de motorisations, un bogie de tramway dont l'aspect ressemble un peu (sauf les bielles évidemment) au châssis du locobreque. Simultanément j'ai commis une monstruosité: avec un locotracteur suisse et un wagon frein anglais sectionnés, tronçonnés, hybridés fabriqué à l'échelle N un truc ayant un air de. Le voici



Voici le châssis acheté (voie de 9 mm):



Ce sera mon point de départ.

Bonjour,

J'aime cette progression pas à pas dans les idées et dans les faits, tâtonnements y compris...Ca nous resitue bien les étapes et recherches dans la reproduction d'une réalité et un projet...

Maintenant que tu penses ton réseau fini, pas envie de construire le décor aussi , en plus du matériel , ce pont, et ce site si spectaculaire ?

Je me suis mal exprimé, mon réseau précédent est terminé "micro gato preto". Celui-ci commence et j'ai bien l'intention de faire les bâtiments !
Mais comme j'aime la nouveauté et que j'ai du temps, je me suis lancé dans la fabrication de cet engin que je trouve beau. Jusqu'à présent je me suis régalé (je suis plus avancé que ce que je présente ici).

Je n'avais effectivement pas compris que tu allais tout reproduire...Ca va être une superbe réalisation, à vue de photo...et un beau challenge...Bravo

Bon voilà, j'ai reçu le châssis, il roule très bien. La construction est prévue en carte plastic. Il reste à trouver le moyen de fixer quelque chose sur le châssis. Après recherche sur des forums et examen du moteur, on s'aperçoit qu'il y a à l'avant et à l'arrière, de chaque côté deux excroissances destinées à y clipser quelque chose. Je trouve des plans d'une base. En me disant j'aurai plein de dessins à faire, je teste une quinzaine de logiciels gratuits depuis Micô jusqu'à celui de Dassault, certains sont nuls (pas de cotes, ...) d'autres usines (Dassault), finalement Google sketchup (revendu depuis par Google) n'est pas mal et ne fait pas que du dessin, mais a une certaine compréhension de l'objet dessiné qui lui donne de grandes facilités (fonction "pousser" notamment).





Je réalise la pièce ci-dessus en carte plastic de 1mm d'épaisseur. Les carrés fléchés doivent se bloquer dans les clips du moteur. Après ajustement, cela finit par fonctionner. Hélas, la carte plastique n'est pas faite pour subir d'efforts et les petits carrés au bout de trois montage/démontage cassent.
Donc il faut du plastique (souplesse nécessaire pour franchir le clips), mais élastico résistant.
Je découpe deux bandes dans un boîtier de CD orange flamboyant, refabrique la pièce et colle les bandes en place.





Aujourd'hui, cette première version , trop large, de la base a été refaite avec les même principes et fonctionne parfaitement après plus de trente montages/démontages. J'ai abandonné les logiciels de dessin en faisant à la main avec une petite planche A4 Staedtler qui me plait bien.
Pour les différentes versions de dessins, je fais des photocopies, mets du blanc sur les parties supprimées et redessine par dessus. Un des inconvénients de cette méthode est que la photocopie grossit les traits et que la précision du dessin s'en ressent nettement. Lorsque je ferai les bâtiments je reconsidèrerai cette méthode.

A suivre.

Bonjour,

Deux mots me viennent : patience et minutie...

Cela fait plusieurs années que je collecte des images de cette ligne et j'ai trouvé un plan à l'échelle du locobreque.
L'étape d'après a consisté, à partir de ce plan à faire un plan coté à l'échelle HO (1/87).
Pour cela il fallait au moins une dimension de base donc une photo de face avec des objets de taille connue.
Voici la photo de face, avec l'hypothèse que la voie au Brésil était à l'écartement 160 cm comme indiqué dans certains livres, qui permet de déterminer les dimensions de la façade, puis avec d'autres vues les autres dimensions.



Le plan coté:



Bien sûr, le châssis est à l'écartement de 9 mm et donc ce que je vais faire est du HOe ou HOm, ce qui ne correspond pas à la réalité. Bien sûr, je n'ai pas d'embiellage.

En parallèle, fabrication de maquettes en papier, bâclées, au 1/200 de bâtiments pour avoir une idée de l'agencement esthétiquement satisfaisant.



Au fond, de gauche à droite: le château d'eau, un atelier, devant en contrebas la salle de la cinquième machine tractant le câble, un des postes de surveillance en haut de chaque pente (beaucoup plus beau que ce truc), à droite le bâtiment de la chaudière à vapeur alimentant la machine (plus de 50 m de long).


On retrouve même le brouillard très fréquent là-bas.

L'étape suivante a consisté à fabriquer des prototypes en "bristol". Faute de bristol, j'ai utilisé du papier imprimante collé en six épaisseurs. Il y a eu quatre versions en bristol et deux en carte plastique (dont la bonne).

Peu de différences apparentes d'une version à l'autre, mais cela permet de valider les dimensions, les alignements, les formes, ...





La première version en carte plastique sera utilisée comme souffre-douleur: tests de peinture, de résistance, de décoration...

Bonsoir,

Je suis admirative...

L'attaque du réel étant un souci, j'erre dans quelques détails.
Pour faire les rivets des plaques de tamponnement, j'envisage d'utiliser une pointe émoussée pour enfoncer la carte plastique dans son dos.
Je fabrique avec l'outil de dessin de Libreoffice un gabarit en papier.
Un premier essai (avec une pression un peu trop forte).


Le gabarit avant réduction à l'échelle.



Le premier essai (hauteur 6 mm).

La première version en carte plastique est en carte de 1 mm d'épaisseur et c'est trop épais (donc moche) au niveau des ouvertures. La deuxième version sera en 0,5 mm d'épaisseur.



Les plans papier sont collés sur la carte plastique pour la coupe. Ils sont obtenus par photocopies successives et la précision des traits s'en ressent très nettement.

J'ai acheté un aérographe, convaincu par la démonstration du vendeur. La chose me stresse et je gagne du temps sur le moment de l'utiliser en en perdant à faire autre chose: le toit, le réservoir d'eau arrière, la face avant, le attelages, les marche-pieds arrière, les traverses de tamponnement. Les marches avant (noires) ont été prélevées sur un vieux wagon.




Je fais des mélanges de couleurs (goutte à goutte) sur papier pour retrouver les teintes désirées.



Bref, je tergiverse.

Finalement je me lance dans l'aérographe sur des choses anodines: les traverses de tamponnement.




Après une légère patine et un petit brossage à sec, ce n'est pas si mal.



Reste à nettoyer l'aérographe, à partir de la deuxième fois cela va bien mieux.
Je suis assez content de celui-ci, du précédent je n'avais absolument jamais réussi à rien tirer.

Réalisation des pièces "définitives".
Sur le modèle papier, prolongation des traits de coupe pour leur visibilité sous le réglet.



Les quatre pièces principales.



Après ponçage, gravure de trucs, ajout d'éléments complémentaires, aérographe

Bonsoir,

Quel travail... Ca demande beaucoup de patience et contrôle...

Une petite question par curiosité ... Même si bien sûr c'est un hobby, donc tu le fais par envie, il y a quand même des moments plus difficiles que d'autres... Agacement et envie d'envoyer balader à certains moments face à la minutie et à la précision demandée, ou c'est un plaisir même dans ça et tu restes zen ?....

J'ai le temps (retraite depuis janvier). Il ne m'était jamais arrivé de faire autant de préversions, mais toutes m'ont plu. Les versions en carte plastique servent maintenant de tests (pour l'aérographe et la patine).

Donc, non, je ne m'énerve pas du tout (à ma grande surprise).

Certaines choses difficilement réversibles et où je me sens peu à l'aise (ça va mieux maintenant) comme l'aérographe ne stressent un peu. Les trucs que l'on peut refaire au prix de quelques heures ne me gênent pas. Je pense que si je fais un truc raté et irréversible dans l'avancement où je suis, là cela ne devrait pas me plaire trop.

Certaines pièces ne sont pas grosses et je suis particulièrement maladroit et certaines sont tombées et n'ont pas été retrouvées. Et ... je refais.

Je m'aperçois que j'ai à peu près les quelques outils qu'il faut (j'ai découvert le ponçage). Je me régale. Je fais souvent plusieurs choses à la fois. Quand j'en ai assez (ma femme dit que je change d'activité tous les quart d'heures), je passe à un autre centre d'intérêt.

J'ai demandé des informations sur un forum de train brésilien (en anglais, vu que je ne cause pas le portugais), j'ai obtenu des vues d'atelier du locobreque, les plans, ... C'est aussi un centre d'intérêt puissant.

Finalement "faire" est mon plus grand plaisir, quoi que ce soit.

Les pièces déjà construites.







Après assemblage de la caisse (le toit est juste posé pour voir), les flancs ont été poncés.



Dépose de mastic pour faire l'arrondi des ouvertures. Il faut laisser sécher puis poncer.



Les pièces qui vont sous le châssis.


L'état des pièces.


L'attelage arrière.

La face avant a été patinée, les éléments sous châssis fixés, attelage mis en place, manque des reprises de peinture



face arrière patinée, attelage, traverse de tamponnement


Le toit devra être refait, en réalité, il est en creux !

Ca naît vraiment sous nos yeux ! Merci pour ce partage pas à pas du plaisir , de la difficulté, et de la réussite quand on voit le résultat déjà...

la chaudière d'une épave de loco vapeur en N, tronçonnée de son châssis, les extrémités sciées puis comblées,



avec du plomb coulé dans un moule, puis collé à l'intérieur


puis un essai d' apparence


patinée


pourrait donner ceci

Le toit refait et le précédent


juste posé dessus pour voir

L'état aujourd'hui :
Le toit a été refait, il est juste posé.
Les peintures ne sont point finies.

Bonjour,


 et quel coup de patte !! tu présentes cela comme tout simple mais en réalité la tache est ardue et ps à la portée de tous

Bien moins doué de mes mains, je suis toujours resté admiratifs devant le travail de mes camarades modèliste de club,
là ce que tu nous présentes c'est vraiment sympa, avec en fond de trame un thème original.

 + pour la suite que l'on attend avec impatience...

Bonjour J.Bratières,

J'ai suivi le lien de ton site et lu les explications sur ce nouveau et beau projet . Si tu arrives aussi à reproduire le brouillard local , alors chapeau ! Je ne crois pas avoir encore vu un réseau avec un tel effet...