2003-2013...

Collection I : les gares


La gare, lieu de départ ou d'arrivée, est un sujet incontournable en matière de photographie ferroviaire.


Déjà en 1855, les premières photographies ferroviaires de l'histoire, les collodions d'Edouard Baldus traitaient du sujet. Ce photographe s'était spécialisé dans les prises de vue d'architecture et c'est tout naturellement qu'il s'est intéressé aux gares. Pour lui, il s'agissait de placer ces bâtiments au même niveau – historique – que les aqueducs romains. Ses photos sont du pur style classique, sans personnages et très peu de matériel, à la symétrie parfaite.

Plus tard, les impressionnistes s’intéressent à ce sujet. Caillebotte, Manet et Monet utilisent la Gare St-Lazare à Paris comme décor pour leurs peintures. Dans leurs travaux, le train est vivant, il fume, il bouge, il est entouré d'une multitude de personnages. Les formes géométriques des signaux sont également représentés.

Il y a donc une histoire sur ce thème, un grosse source d'inspiration. De plus, la vivacité du chemins de fer en Europe en général, et en France en particulier, offre un terrain de jeu immense avec de multiples particularités exploitables photographiquement. Les photographes américains n'ont plus vraiment cette chance hélas.

Chaque gare possède une personnalité, intimement liée à son architecture. Baldus l'avait déjà compris il y a plus de cent cinquante ans. Certaines sont d'un style classique, d'autres ont des lignes modernes alors que certaines sont plus discrètes voire ordinaires. Ne voyant passer que quelques voyageurs, elles n'en sont pas moins les plus attachantes.

Une gare est un monde en miniature et même si la modernisation a fait des ravages, on peut trouver ici ou là des scènes pas trop aseptisées. C'est qu'à la différence d'un aéroport, on peut accompagner les voyageurs jusqu'à la porte du train. On peut approcher de près la machine ferroviaire, poser sa main sur une vitre, écrire un mot sur la poussière... Il y a de l'humanité, de la vie.