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A l'Américaine...

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Message par Hélène Lun 9 Fév - 18:48

Pour ne pas quitter la poésie et il y a même le mot "chemin de fer" mais ce n'est pas pour çà que je vais le mettre dans la rubrique textes/train Laughing ... les présidents démocrates ont pris l'habitude depuis Kennedy de faire composer et lire un poème pour leur investiture . Barak Obama n'a pas dérogé à la règle et c'est Elizabeth Alexander, poétesse et professeur d'études afro-americaine à Yale qui l'a composé...
Voici la traduction française :


Eloge du jour

Chaque jour nous allons et venons, nos chemins se croisent, nos regards se croisent ou s'évitent, les mots vont nous venir ou nous viennent déjà. Tout autour de nous n'est que bruit. Tout n'est que bruit, ronces, épines, vacarme, et nous avons envie de retrouver notre passé. Ici on coud un ourlet, on reprise un trou dans un uniforme, on met une rustine sur un pneu, on répare tout ce qu'il faut réparer.

Là on essaie de faire de la musique quelque part avec deux cuillers de bois sur un bidon métallique, avec une contrebasse, avec une boîte à rythme, avec un harmonica, ou avec sa voix.

La mère et son fils attendent leur bus.

Le fermier contemple le ciel qui change ; le maître d'école dit : "Sortez vos crayons et commencez."

Nous nous retrouvons par les mots, les mots mordants, les mots doux, les mots que l'on murmure, les mots que l'on déclame ; les mots qui donnent à réfléchir, puis à réfléchir encore.

Nous prenons des petites routes, des grandes routes, symboles de la volonté d'un seul et puis de plusieurs qui, un jour, ont affirmé :" Il faut aller voir de l'autre côté ; il y a certainement mieux au bout de cette route".

Il nous faut trouver un endroit où nous serons bien ; nous partons à l'aventure.

Dites-le clairement, dites-le que beaucoup sont morts en attendant ce jour. Chantez les noms des morts qui nous ont conduits jusqu'ici, ceux qui ont tracé les premières lignes de chemin de fer, ceux qui ont édifié les ponts, ceux qui ont ramassé aussi bien le coton que la laitue, ceux qui ont construit, pierre après pierre, des bâtiments rutilants et ils les ont bichonnés et ils y ont travaillé.

Faites l'éloge de cette lutte ; faites l'éloge de ce jour. Faites l'éloge du langage des signes ; faites l'éloge de la compréhension mutuelle autour de la table familiale.

Pour certains, la vie c'est "Aime ton prochain comme toi-même".

Pour d'autres c'est d'abord ne fais aucun mal, ou ne prend pas plus que ce dont tu as besoin.

Et si le mot le plus puissant c'était l'amour, l'amour au-delà de l'amour du conjoint, de l'amour de ses enfants, de l'amour de la patrie. L'amour qui inonde de lumière. L'amour qui rend la lutte contre l'injustice sans objet.

En ce jour de froid vif et d'espoir flamboyant, on peut tout tenter, on peut tout formuler.

Que vous soyez prêts, en train de vous préparer ou dans l'attente – faites l'éloge de cette marche en avant au grand jour.



On nous sert souvent les Etats-Unis en exemple, surtout quand nos élites veulent nous persuader que nous sommes passéistes limite plus que ringards dès qu'on parle conservation , souvenir, Histoire et qu'on pense que le présent ne peut se construire qu'en s'appuyant sur le passé, ses erreurs mais aussi ses acquis...Que conserver et réparer à l'ère du tout consommable est une hérésie...

Alors quand je lis " Tout n'est que bruit, ronces, épines, vacarme, et nous avons envie de retrouver notre passé. Ici on coud un ourlet, on reprise un trou dans un uniforme, on met une rustine sur un pneu, on répare tout ce qu'il faut réparer."

Cà me laisse rêveuse...

et

"Chantez les noms des morts qui nous ont conduits jusqu'ici, ceux qui ont tracé les premières lignes de chemin de fer, ceux qui ont édifié les ponts, ceux qui ont ramassé aussi bien le coton que la laitue, ceux qui ont construit, pierre après pierre, des bâtiments rutilants et ils les ont bichonnés et ils y ont travaillé."

Si çà, ce n'est pas une défense du patrimoine...
Hélène
Hélène
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