Petite histoire de train... ^_^

Bonsoir,

Ma copine Chou a un blog qui devrait être remboursé par la Sécu tellement c'est du lourd vitaminé et du rire chaque fois renouvelé, à condition de ne pas oublier son deuxième degré...

Il faut dire que ma copine Chou est une Parisienne , une vraie de vraie, ( pas une importée, il en reste ) , comme je les aime, c'est à dire avec la verve et la gouaille d'Arletty, cachant sous un trait bien appuyé beaucoup de tendresse et de générosité...du genre à aider la mémé en détresse dans le métro et même à balancer un coup de pied aux fesses et mettre en déroute un voyou en train de piquer le porte-monnaie d'une dame devant elle ( histoires vécues )...

Autrement dit aussi, quand on la cherche, on la trouve... ^_^

Et comme elle a une plume toute aussi acérée et truculente que son parler , je ne résiste pas à vous mettre ,avec sa bénédiction, le texte qu'elle a pondu sur l'histoire qui lui est arrivé , il y a peu...

M'est avis qu'il y a un imbécile qui s'en rappellera longtemps...



Bourses des valeurs

Retour de la West Coast. Train bondé.

Je suis dans un carré... pénible avec les portables, les bip-bip des i-choses, les ronflements.

Au bout d'un moment de bip-bip, d'allo choupinet et de pollution esgourdienne, je me dirige vers la voiture 14, histoire de lire mon canard dans le brouhaha, certes, mais un brouhaha indifférencié, plus neutre.

Après un bon quart d'heure d'attente, j'arrive devant la sainte table SNCF et je commande, soyons folle, une salade Bio quinoa, rutabaga, je ne sais quoi, avec une petite binouze d'Abbaye.



Je file coller mon popotin contre un coussinnet mauvasse qui te permet de ne point trembler tout en consommant ton repas debout devant une tablette en verre fumé.

Je déploie Libé sur la tablette, et commence mon festin royal.



Mon voisin est un type de mon âge, au jean repassé et à la chemise bleue azur. Le cheveu gris savamment gominé et le charme discret de la bourgeoisie.

Lui aussi se tape une quinoabio, mais avec une petite bouteille de Mouton Cadet. Il scrute féroce les pages bourses du Figaro.

Je l'ignore, tout en remarquant ses coups d'oeil discrets et courroucés dans ma direction.

Je termine tranquillou mon petit frichti. Et je jette mes reliefs dans la poubelle prévue pour.



Voilà donc pas que Brummel m'apostrophe, un rien méprisant !

- Humpfff... bière... Libération ! Humpfff... je vois que nous n'avons pas les mêmes valeurs !!!

Ca monte tout de suite. Je prends ma voix professionnelle la plus sensuelle du style youwanafuck et la plus classe, je le regarde dans l'oeil.

- A l'évidence, très cher... mais nous ne jouons pas avec les mêmes bourses ?... ou alors si... peut-être, heiiin ???

Et je lui colle le clin d'oeil de la mort qui tue ! Et je me barre sans un regard en arrière (j'aurais bien voulu voir sa tronche !!!!)