Un Bulletin PLM tel qu'il était...

Bonjour ,

On m'a fait très plaisir en m'offrant certains bulletins P.L.M. ...Je n'en avais pour ma part jamais eu entre les mains. alors j'ai décidé de vous faire partager un peu de ce plaisir, pour ceux qui comme moi avant, ignorent comment était faite cette revue, fil conducteur périodique entre la Compagnie et la "famille P.L.M. ", puisque c'est comme cela qu'à l'époque les rapports étaient définis, en en mettant un dans son intégralité ici.

Fabrice/picasso nous a gâté avec un calendrier de l'Avent ferroviaire plein d'originalité, je vais donc faire un post-Avent , en mettant une page par jour...

Voici donc la couverture...du Bulletin PLM n° 32 de Mars 1934.

Au verso de la couverture...de la pub... On dit des revues d'aujourd'hui mais ce n'est pas ce qui manque à l'époque non plus et le Bulletin PLM ne fait pas exception à la règle...

Et en plus elle est ciblée ... Remise de 10 % aux employés de chemin de fer qui veulent se meubler...

Quant aux prix, il faudrait pouvoir les comparer à un salaire de l'époque et je n'ai aucune idée...mais je pense, pour avoir entendu mes parents, l'évoquer même pour la période après guerre ( et là je ne parle pas du mobilier paysan, mais du "formica et ses progrès " comme le chantait Jean Ferrat ) qu'une chambre ou une salle à manger était alors un investissement pour lequel on économisait et qui durait en principe toute une vie...

J'imagine donc que ce genre de publicité faisait rêver d'un statut social ainsi réussi et affirmé... D'ailleurs dans ces années -là, la salle à manger ( pas de salon, ce concept n'existait que chez les classes les plus aisées ) ne servait que lors d'invitations...Mais comme il faut toujours comparer avec ce qui était, c'était un signe de réussite je pense, par rapport à ces maison rurales d'où l'on venait et où, hors les chambres ( et je parle pas de l'époque des lits-clos , seul moyen d'intimité dans une unique pièce, lire le Cheval d'orgueil ou les livres de Vincenot etc...) la cuisine était la seule pièce à tout faire, où l'on vivait... Alors avoir une pièce où recevoir, même si c'était une vitrine qui ne servait quasiment jamais, oui, il y avait de la fierté...

On peut aussi noter que ce magasin est à Paris et s'adresse au vu du mobilier à une clientèle déjà bourgeoise, donc il y a fort à parier que c'est aux cols blancs que cette pub est destinée...

bonjour Hélène. Merci, pour ces documents d'une époque révolue.

Je me suis amusé à recalculer les prix de l'époque en euro d'aujourd'hui. (Base : 1F = 0,58€ - Source ICI )

Ce qui nous donne

• 2350F -----------> 1363,00€
  1745F -----------> 1012,10€
  2245F -----------> 1302,10€
  1625F -----------> 942,50€
  1675F -----------> 971,50€

Mais ces chiffres ne nous parlent guère si on ne ne connaît pas les revenus des employés des chemins de fer de 1934. Les renseignements restent parcellaires et je n'ai pu les trouver. Toutefois, voici une liste d'emplois de l'époque qui permettra de se faire une idée du rapport entre l'un et l'autre (extrait de Aldebert - manuel 1ère - Delagrave 1982 - p195) :

• Manœuvre en province 610F -----------> 353,80€
  Métallo parisien 1125F -----------> 652,50€
  Facteur rural 933F -----------> 541,14€
  Instituteur débutant 875F -----------> 507,50€
  Juge débutant 1833F -----------> 1063,14€
  Sous-lieutenant 1260F -----------> 730,80€
  Professeur de Faculté 4000F -----------> 2320,00€
  Lieutenant-Colonel 4300F -----------> 2494,00€

A ces salaires, il faut bien entendu retirer les charges diverses (Logement, vêtements, alimentation, chauffage, etc...) . Au final, il doit rester bien peu à certains pour s'acheter une salle à manger...

A+lbert

Bonjour Albert,

Merci pour ces renseignements précieux sur les salaires notamment, car effectivement au cours d'aujourd'hui, la conversion euro/francs, sans le niveau de vie de toute la société , ne veut pas dire grand-chose, alors qu'avec leur paye, on y voit plus clair...

On continue avec les premières pages , roses...

Il s'agit d'abord des principaux ordres de service, instructions et circulaires parus, ici entre le 15 Décembre 1933 et le 15 Février 1934...

Mais puisqu'on est ici aussi dans le côté ethnologique de la chose, notez la pub en 3ème page pour l'appareil-photo... Là encore, mon père dans les années 50 avait le même type, et c'était un bon appareil ... Quant au prix, on peut encore une fois comparer avec les barèmes mis par Albert, et il me semble que par rapport à la vie d'aujourd'hui, on est dans les mêmes rapports de prix entre objets et pouvoir d'achat...

Bonjour,

C'est avec plaisir que je découvre ce nouveau fil , voilà une replongée sans apnée dans cette époque assez troublée du XXème siècle.

Le travail de conversion fait par Albert est intéressant, il démontre que pas grand chose n'a changé, bien sur un "petit" employé n'a plus besoin de 6 mois équivalent salaire pour s'acheter une salle à manger.....enfin tout dépend laquelle , la "Merdobutorama" à 6 mois de crédit, qui dure 5 ans ou la "vraie" qui dure une vie et que l'on transmet à ses enfants .

J'irai donc visiter ce post au fil des pages des bulletins PLM, mais 1 page par jour......., tu es courageuse car il s'agit là d'un engagement très astreignant.

à toi..., enfin...et aussi au PLM et @+

Bonjour Fabrice,

Un bulletin PLM ne contient quand même pas tant de pages que ça ,et puis j'en groupe certaines donc c'est peu de choses ,mais j'ai pensé que ça pouvait être intéressant d'en voir un en entier tel qu'il était , et même avec des pages qui intéressent moins les passionnés ferroviaires, comme la pub, pour resituer vraiment dans cette époque là...

Tu as raison,

dans ces documents d'un certain age, les "petits" à coté et autres encarts publicitaires valent le détour en révélant une autre facette de leur époque , même si pour une autre génération il sera toujours très difficile d'en comprendre toutes les nuances. Quoi que sur ce dernier point les témoignages de personnes ayant vécu l'époque concernée sont de nature à bien nous éclairer.

C'est également en partie à cause de la pub incluse dedans ainsi que bien sur d'autres détails, que je me suis offert un indicateur DB des années 70, alors que mon niveau d'allemand est proche du néant.....,
mais bon les images sont toujours représentative d'une époque.

@+

On termine les pages roses...avec les médailles d'honneur, et la pub toujours ...

Merci Hélène pour ces scans fort intéressants. Cela me permet de constater que déjà à l'époque, il y avait des efforts de fait pour franciser les mots anglais. A l'exemple de VAGONS (Wagons) dans la publicité de la société CODER ...

A+lbert

C'est vrai que je me suis étonnée de voir dans les Bulletins PLM, le terme "vagon " employé tout le temps...Telle était donc la raison...

On rentre dans le vif du sujet...On peut noter le prix du Bulletin...

Les actes méritoires du Réseau...

On rentre dans le vif du sujet... Bonne lecture

Un article qui va intéresser les amoureux du matériel ...

Bonsoir,

Quelle richesse, que de petits détails digne d'intérêt nous sont révélés, par ce simple bulletin ,

tiens par exemple,
en ces années 30 les médailles et les honneurs n'étaient pas réservées qu'aux seules personnes connues voir médiatisées ou du moins placées dans la "bonne" case, même de simples "facteur aux écritures" ou "employé principal" pouvaient y accéder,
je ne saurai en dire de même de nos jours où un simple pantouflage administratif à l'ancienneté, voir une participation de télé-réalité ou quelques milliers de disques vendues,
propulse l'individu vers ces honneurs crus dus, alors que pour les sans grade et les besogneux ces honneurs là revêtent un tout autre sens, à défaut d'adoucir leurs taches

@+

On continue avec la partie "revue documentaire" qui recense les dernières informations en date, jugées utiles...

Bonsoir Hélène,
Toujours pas trop la tête au train mais bon.
Je souris en voyant les dernières lignes écrites par cet oncle à ce cher neveu. Si à l'époque, 1934 je le rappelle, il était de bon ton de dire de la part d'un employé d'un chemin de fer, ou de tout autre service public d'ailleurs : "être servi - et servi rapidement avec le minimum d'effort d'effort de sa part [le client] et le maximum d'empressement de la tienne [l'employé)...", il me semble qu'aujourd'hui ce précepte pourrait encore s'appliquer...car c'est dans l'esprit du service public. Seulement, car il y a un seulement, le client d'aujourd'hui exige d'être servi, veut être informé, demande qu'on lui dise qu'il va neiger et donc que etc,etc... Dans le camp opposé, on fait ce qu'on peut quand ce n'est pas ce qu'on veut ou que l'on ne se retranche pas derrière une autorité supérieure qui elle même va, en jouant du principe de précaution, paralyser toute une activité, au minimum.
Ces temps de l'aide, voire de l'entraide, ne sont plus hélas.
Désolé d'être un peu rabat-joie, ce n'est qu'un constat.

A+lbert

Bonsoir Albert,

J'ai aussi souri en lisant ce texte...On parlait service et non exigence , service et non pouvoir...mais heureusement , au niveau individus , il y a encore plein de gens comme cela... seulement ils ne sont pas intéressants pour passer à la télé..c'est du sang , du sensationnel et des râleurs qu'il faut ...

La page conseils de lecture et les "belles familles PLM" dont j'ai déjà parlé...

Et le concours des gares fleuries dont parlait la couverture...

Le conte du Bulletin...

Bonsoir Hélène,
On a beau être un vieux de la vieille (déjà) comme moi (ne ris pas Hélène SVP..., je sais à quoi tu penses ) il n'en reste pas moins vrai que l'on se laisse attendrir par ce genre de conte. La dramaturgie est telle, que l'on s'y croit! Mais comme tout finit bien, c'est tant mieux.
A côté de ce faux drame, j'aime énormément les dessins qui les accompagnent. Il y a là aussi un côté naïf, mais non dénué de vérité qui ajoute encore à l'ensemble émotionnel.
Merci.

A+lbert

Où l'on voit la richesse de la vie associative patronnée par le P.L.M. ...