MARSEILLE: ma ville
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MARSEILLE: ma ville
bonsoir.
Au lieu de disseminer mes photos de ma ville au hazard des fils ouverts ici, pourquoi pas un sujet dédié pour faire découvrir les differentes facettes de cette cité de plus de 2600 ans.
"Il n'y a pas que la mer..." dit Hélène certe mais elle est bien présente tout de même dans notre paysage. donc commençons avec le plus célèbre des "point d'eau" de la ville: Le vieux port.
Comme si vous arriviez par la mer
Une vue depuis le balcon de la mairie ...
Ces vue vont bientôt représenter "l'ancienne version" car actuellement, en vue des grandes manifestations prévues en 2013 puisque Marseille sera la capitale de la culture, de GROS travaux sont en cours sur tout le vieux port (et ailleurs aussi...).
... puis du bureau de Monsieur le maire.
Au lieu de disseminer mes photos de ma ville au hazard des fils ouverts ici, pourquoi pas un sujet dédié pour faire découvrir les differentes facettes de cette cité de plus de 2600 ans.
"Il n'y a pas que la mer..." dit Hélène certe mais elle est bien présente tout de même dans notre paysage. donc commençons avec le plus célèbre des "point d'eau" de la ville: Le vieux port.
Comme si vous arriviez par la mer
Une vue depuis le balcon de la mairie ...
Ces vue vont bientôt représenter "l'ancienne version" car actuellement, en vue des grandes manifestations prévues en 2013 puisque Marseille sera la capitale de la culture, de GROS travaux sont en cours sur tout le vieux port (et ailleurs aussi...).
... puis du bureau de Monsieur le maire.
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: MARSEILLE: ma ville
Bonsoir,
Des photos très VIP donc... ;-)
Il n'y a pas que la mer, mais que serait effectivement Marseille sans la mer et sans son port qui l'a construite ?...
Il faudrait que je retrouve les photos que j'avais prises depuis le Pharo, il y a un certain temps déjà , lors d'une visite éclair à Marseille...
Pour ce qui me concerne , il y a des mots autant que des photos et les plus belles pages que j'ai lues sur cette ville et dont je ne me lasse pas sont celles d'IZZO
"En arrivant par la mer. Marseille, on ne peut l’aimer qu’en arrivant par la mer. Au petit matin, à cette heure où le soleil, surgissant derrière le massif de Marseilleveyre, embrase ses collines et redonne du rose à ses vieilles pierres.
On découvre alors la ville comme Protis le Phocéen la découvrit, il y a deux mille six cents ans. Et qu’importe si c’est exagérer de dire ça. Marseille exagère, toujours. C’est son fond. Et, dans le fond, rien n’a changé depuis ce jour-là.
Quand la rade vous ouvre ses bras, alors, alors seulement, on perçoit le sens, éternel, de cette ville. L’accueil. Car Marseille est faite d’ailleurs, d’exils, et elle se donne sans résistance à ceux qui savent la prendre, l’aimer.
Ici, on est chez soi. D’où que l’on vienne. Et personne, jamais, ne vous demandera d’où vous arrivez, exception faite des flics, la nuit.
La lumière et le vent. On ne comprend rien à Marseille si l’on est indifférent à sa lumière. Elle est palpable, même aux heures les plus brûlantes. Quand elle oblige à baisser les yeux. Marseille est ville de lumière. Et de vent. Ce fameux mistral qui s’engouffre dans le haut de ses ruelles et balaie tout jusqu’à la mer. Jusqu’au large des îles du Frioul. Jusque après Planier, le phare, aujourd’hui éteint, reconverti en école de plongée, qui indiquait à tous les marins du monde que Marseille était à portée de main, et que ses femmes, putes ou pas, leur feraient oublier la passion des mers et des îles lointaines.
Se régaler du mythe. Marseille est un mythe. C’est ça, seulement, qu’il y a à voir. À épouser. Le reste peut y être aussi futile, ou vaniteux, qu’ailleurs. On pourrait même dire que la ville est à l’image de ces fausses blondes que l’on croise dans les rues. Elles ne donnent à voir que ce qu’elles ne sont pas.
Vanités Second Empire de la richesse coloniale du palais du Pharo, qui se rince magnifiquement l’œil sur la baie et sur la ville, et du palais Longchamp, qui la domine, mais dont l’avenue conduisant à la mer s’échoue, et se perd, dans un entrelacs de ruelles oubliées de tous. Futilités des rénovations, réhabilitations du quartier des Grands Carmes, du vieux quartier du Panier, où l’ocre neuf des façades à l’italienne tente de faire oublier à tous les racines antiques de la ville, grecques, tragiques, donc, coulées sous des tonnes de béton pour créer des centres commerciaux, des parkings aux noms évacuant toute rêverie maritime, orientale, aventureuse. Charles de Gaulle contre Pythéas. Pythéas pourtant qui bouleversa la géographie, en découvrant la route des pôles, et qui eut raison contre Strabon.
Décalage des perspectives. Alors, par dépit, on prend le ferry-boat. Le Marius. Qui perpétue la gloire de Pagnol et de Raimu. Pour tenter, une nouvelle fois, en reliant le quai de la Mairie au quai de Rive-Neuve, de comprendre cette ville. Atypique n’est pas le mot. Décalée est plus exact. Comme la gare Saint-Charles. Avec ses escaliers monumentaux tournés vers la ville. Et avec sa façade, magnifique, qui regarde vers le port, la mer, l’Orient.
La traversée est brève. De la place de la Mairie à la place aux Huiles. Là, sur le quai, trône la statue de Vincent Scotto qui chanta, et fit chanter, le petit peuple de Marseille. On peut refaire la traversée une nouvelle fois. Dans l’autre sens. C’est, d’un quai à l’autre, les yeux tournés une fois vers le large, une fois vers la Canebière, que cette ville se révèle. Que l’on comprend, enfin, qu’il faut se laisser porter par elle, par ses rues, par ses collines.
Les collines qui descendent vers la mer. C’est seulement en marchant, en flânant dans cette ville que l’on prend conscience que l’on n’arrête pas de monter, de descendre, de remonter. Alors que, jusqu’à ce moment-là, on a cru qu’il n’y avait qu’une seule colline, celle où trône Notre-Dame de la Garde. La Bonne Mère, qui le jour, brille sous le soleil, et la nuit sous les sunlights. Comme un cierge éternel.
Oui, Marseille se joue des perspectives. Ça grimpe dur, pour accéder au vieux quartier, au Panier, par les escaliers des Carmes. Arrivé place des Moulins, on se découvre aussi haut que la gare Saint-Charles, plus haut que l’église des Réformés en haut de la Canebière, aussi haut que la place Jean-Jaurès, dite la Plaine. Et l’on se prend à imaginer que dans les jolies petites maisons qui entourent cette place on voit la mer, toujours des deux côtés.
Pourquoi ici et pas ailleurs. Traîner dans le Panier, que les Allemands ont rêvé de raser, c’est sentir le vieux cœur de Marseille palpiter. Un cœur qui parle les langues du monde, les langues de l’exil.
Ce n’est sans doute pas un hasard si Pierre Puget, architecte, peintre trop méconnu, a édifié le plus beau bâtiment de cette ville : la Charité (la Vieille Charité, disent les Marseillais). Par amour de son quartier natal. Sans doute est-ce pour cela que ce quartier résiste à la rénovation, qu’il se refuse à devenir le Montmartre de Marseille qu’on lui avait assigné d’être. Le quartier s’embellit, certes. Et tout le monde s’en réjouit. Mais, inconsciemment, ceux qui l’habitent veulent prolonger sa longue histoire. « Ça a toujours été comme ça », vous expliquera-t-on dans n’importe quel café. Celui des Treize Coins, par exemple. Et d’ajouter, au cas où vous n’auriez pas compris : « On n’est pas bien comme ça, mon beau ?
Ici, il est des heures du jour où l’on aime se sentir ainsi : debout, à mi-distance entre la lumière et la mer. Manière de se redire, et chaque Marseillais vous l’expliquera, pourquoi l’on est d’ici et pas d’ailleurs.
D’une butte à l’autre. C’est sur l’autre butte, celle de la Plaine, dans les rues autour du cours Julien, réhabilitées, rénovée elle aussi qu’est né ce que l’on rêvait pour le Panier. Attention, ce n’est pas non plus Montmartre. C’est Marseille autrement. Les boutiques des couturiers marseillais (Madame Zaza of Marseille, par exemple), côtoient bars et restaurants, les galeries de peintures, les antiquaires voisinent avec les boîtes de jazz, de blues, de ragga.
Mais à deux pas, la place Notre-Dame-du-Mont n’a pas changé ses habitudes. Une place populaire, qui semble ignorer l’effervescence qui gagne le cours Julien chaque jour dès midi.
D’ici aussi on domine Marseille. Un coup d’œil à la rue Estelle, qui descend méchamment pour remonter en pente douce sur l’autre versant.
Sentir l’autre rive. Le cours Julien, il faut y parvenir en montant la rue d’Aubagne. Après avoir traversé la rue Longue-des-Capucins. La rue du Marché-de-l’Orient. On a pu dire que cela ne sentait pas ici les odeurs de la Provence. Et c’est vrai. Ici, cela sent les ports orientaux. Les odeurs du Marseille éternel.
Il faut respirer cela, au moins une fois. Se laisser tourner la tête par les épices et la beauté des femmes qui viennent s’y approvisionner. Prendre le temps de discuter avec les vendeurs, tous originaires de l’autre rive de la Méditerranée. Cette rue, comme la rue d’Aubagne, au bout à gauche, avant d’arriver à l’ancienne halle Delacroix, c’est le voyage en Méditerranée, d’Istanbul à Tanger. C’est là que l’on sent - je dis bien sentir - que les deux rives se répondent depuis des siècles. C’est quand l’on aura admis que Marseille est aussi orientale que Beyrouth est latine que prendra fin, pour le voyageur égaré, l’apparent désordre urbain de cette ville. Que montera en lui, en vous, l’évident bonheur d’être là un jour, une semaine ou un mois. Toujours, peut-être.
En suivant la mer. À ce moment-là, vous découvrirez la mer. Et la baie. Immense, belle. La plus belle sans doute, après celle de Naples. Vous comprendrez alors pourquoi Cézanne s’est usé les yeux à peindre l’Estaque. Pourquoi Rimbaud est venu mourir ici, à la fin du voyage, une fois revenu de la poésie et des hommes. Pourquoi, hier comme aujourd’hui, le vrai voyage ne peut commencer qu’ici. Marseille reste porte de l’Orient.
En suivant la mer, vous découvrirez des quartiers, des villages aux noms romanesques : les Catalans, le Vallon des Auffes, Malmousque, le pont de la Fausse-Monnaie, le Prophète... Marseille dévide ses coins et ses recoins jusqu’à l’impasse des Muets, dans le petit port de Callelongue.
Les yeux n’en reviennent pas. Passé la Madrague de Montredon, la roche blanche, aride, fait douter que l’on est encore à Marseille, dans le VIIIe arrondissement de la seconde ville de France. Alors forcément, parce que l’on est perdu, une halte s’impose devant la table d’orientation qui fait face à l’archipel des îles de Riou. Le pays du Grand Bleu.
Les murmures d’Ulysse. Le bruit de la ville, son exubérance, prennent fin ici. Dans ce paysage qui ressemble aux îles Éoliennes. Le silence qui tombe sur vous, à peine troublé par le teuf-teuf des pointus qui reviennent du large, est palpable. De sel et d’iode. Alors, comme on a bien évidemment oublié d’emporter des chaussures de marche, on s’assoit paisiblement sur un rocher, derrière un pêcheur à la ligne.
Le temps est aboli. C’est dire qu’on a vraiment tout le temps pour soi. Peut-être surprendrez-vous le pêcheur en train de parler aux poissons. Peut-être même vous surprendrez-vous à évoquer à haute voix vos rêves d’ailleurs. Ulysse deviendra une réalité. Et vous serez fier de l’avoir appris. En revenant dans le centre ville, après avoir mangé une pizza sur le port des Goudes, vous aurez percé la vérité de Marseille. Elle s’exprime en terme de soleil et de mer. Elle est sensible au cœur par un certain goût de chair qui fait son amertume. D’Alger, vous entendrez alors la voix d’Albert Camus murmurer à votre oreille : « Ce sont souvent des amours secrètes, celles que l’on partage avec une ville. »"
Jean-Claude Izzo
Des photos très VIP donc... ;-)
Il n'y a pas que la mer, mais que serait effectivement Marseille sans la mer et sans son port qui l'a construite ?...
Il faudrait que je retrouve les photos que j'avais prises depuis le Pharo, il y a un certain temps déjà , lors d'une visite éclair à Marseille...
Pour ce qui me concerne , il y a des mots autant que des photos et les plus belles pages que j'ai lues sur cette ville et dont je ne me lasse pas sont celles d'IZZO
"En arrivant par la mer. Marseille, on ne peut l’aimer qu’en arrivant par la mer. Au petit matin, à cette heure où le soleil, surgissant derrière le massif de Marseilleveyre, embrase ses collines et redonne du rose à ses vieilles pierres.
On découvre alors la ville comme Protis le Phocéen la découvrit, il y a deux mille six cents ans. Et qu’importe si c’est exagérer de dire ça. Marseille exagère, toujours. C’est son fond. Et, dans le fond, rien n’a changé depuis ce jour-là.
Quand la rade vous ouvre ses bras, alors, alors seulement, on perçoit le sens, éternel, de cette ville. L’accueil. Car Marseille est faite d’ailleurs, d’exils, et elle se donne sans résistance à ceux qui savent la prendre, l’aimer.
Ici, on est chez soi. D’où que l’on vienne. Et personne, jamais, ne vous demandera d’où vous arrivez, exception faite des flics, la nuit.
La lumière et le vent. On ne comprend rien à Marseille si l’on est indifférent à sa lumière. Elle est palpable, même aux heures les plus brûlantes. Quand elle oblige à baisser les yeux. Marseille est ville de lumière. Et de vent. Ce fameux mistral qui s’engouffre dans le haut de ses ruelles et balaie tout jusqu’à la mer. Jusqu’au large des îles du Frioul. Jusque après Planier, le phare, aujourd’hui éteint, reconverti en école de plongée, qui indiquait à tous les marins du monde que Marseille était à portée de main, et que ses femmes, putes ou pas, leur feraient oublier la passion des mers et des îles lointaines.
Se régaler du mythe. Marseille est un mythe. C’est ça, seulement, qu’il y a à voir. À épouser. Le reste peut y être aussi futile, ou vaniteux, qu’ailleurs. On pourrait même dire que la ville est à l’image de ces fausses blondes que l’on croise dans les rues. Elles ne donnent à voir que ce qu’elles ne sont pas.
Vanités Second Empire de la richesse coloniale du palais du Pharo, qui se rince magnifiquement l’œil sur la baie et sur la ville, et du palais Longchamp, qui la domine, mais dont l’avenue conduisant à la mer s’échoue, et se perd, dans un entrelacs de ruelles oubliées de tous. Futilités des rénovations, réhabilitations du quartier des Grands Carmes, du vieux quartier du Panier, où l’ocre neuf des façades à l’italienne tente de faire oublier à tous les racines antiques de la ville, grecques, tragiques, donc, coulées sous des tonnes de béton pour créer des centres commerciaux, des parkings aux noms évacuant toute rêverie maritime, orientale, aventureuse. Charles de Gaulle contre Pythéas. Pythéas pourtant qui bouleversa la géographie, en découvrant la route des pôles, et qui eut raison contre Strabon.
Décalage des perspectives. Alors, par dépit, on prend le ferry-boat. Le Marius. Qui perpétue la gloire de Pagnol et de Raimu. Pour tenter, une nouvelle fois, en reliant le quai de la Mairie au quai de Rive-Neuve, de comprendre cette ville. Atypique n’est pas le mot. Décalée est plus exact. Comme la gare Saint-Charles. Avec ses escaliers monumentaux tournés vers la ville. Et avec sa façade, magnifique, qui regarde vers le port, la mer, l’Orient.
La traversée est brève. De la place de la Mairie à la place aux Huiles. Là, sur le quai, trône la statue de Vincent Scotto qui chanta, et fit chanter, le petit peuple de Marseille. On peut refaire la traversée une nouvelle fois. Dans l’autre sens. C’est, d’un quai à l’autre, les yeux tournés une fois vers le large, une fois vers la Canebière, que cette ville se révèle. Que l’on comprend, enfin, qu’il faut se laisser porter par elle, par ses rues, par ses collines.
Les collines qui descendent vers la mer. C’est seulement en marchant, en flânant dans cette ville que l’on prend conscience que l’on n’arrête pas de monter, de descendre, de remonter. Alors que, jusqu’à ce moment-là, on a cru qu’il n’y avait qu’une seule colline, celle où trône Notre-Dame de la Garde. La Bonne Mère, qui le jour, brille sous le soleil, et la nuit sous les sunlights. Comme un cierge éternel.
Oui, Marseille se joue des perspectives. Ça grimpe dur, pour accéder au vieux quartier, au Panier, par les escaliers des Carmes. Arrivé place des Moulins, on se découvre aussi haut que la gare Saint-Charles, plus haut que l’église des Réformés en haut de la Canebière, aussi haut que la place Jean-Jaurès, dite la Plaine. Et l’on se prend à imaginer que dans les jolies petites maisons qui entourent cette place on voit la mer, toujours des deux côtés.
Pourquoi ici et pas ailleurs. Traîner dans le Panier, que les Allemands ont rêvé de raser, c’est sentir le vieux cœur de Marseille palpiter. Un cœur qui parle les langues du monde, les langues de l’exil.
Ce n’est sans doute pas un hasard si Pierre Puget, architecte, peintre trop méconnu, a édifié le plus beau bâtiment de cette ville : la Charité (la Vieille Charité, disent les Marseillais). Par amour de son quartier natal. Sans doute est-ce pour cela que ce quartier résiste à la rénovation, qu’il se refuse à devenir le Montmartre de Marseille qu’on lui avait assigné d’être. Le quartier s’embellit, certes. Et tout le monde s’en réjouit. Mais, inconsciemment, ceux qui l’habitent veulent prolonger sa longue histoire. « Ça a toujours été comme ça », vous expliquera-t-on dans n’importe quel café. Celui des Treize Coins, par exemple. Et d’ajouter, au cas où vous n’auriez pas compris : « On n’est pas bien comme ça, mon beau ?
Ici, il est des heures du jour où l’on aime se sentir ainsi : debout, à mi-distance entre la lumière et la mer. Manière de se redire, et chaque Marseillais vous l’expliquera, pourquoi l’on est d’ici et pas d’ailleurs.
D’une butte à l’autre. C’est sur l’autre butte, celle de la Plaine, dans les rues autour du cours Julien, réhabilitées, rénovée elle aussi qu’est né ce que l’on rêvait pour le Panier. Attention, ce n’est pas non plus Montmartre. C’est Marseille autrement. Les boutiques des couturiers marseillais (Madame Zaza of Marseille, par exemple), côtoient bars et restaurants, les galeries de peintures, les antiquaires voisinent avec les boîtes de jazz, de blues, de ragga.
Mais à deux pas, la place Notre-Dame-du-Mont n’a pas changé ses habitudes. Une place populaire, qui semble ignorer l’effervescence qui gagne le cours Julien chaque jour dès midi.
D’ici aussi on domine Marseille. Un coup d’œil à la rue Estelle, qui descend méchamment pour remonter en pente douce sur l’autre versant.
Sentir l’autre rive. Le cours Julien, il faut y parvenir en montant la rue d’Aubagne. Après avoir traversé la rue Longue-des-Capucins. La rue du Marché-de-l’Orient. On a pu dire que cela ne sentait pas ici les odeurs de la Provence. Et c’est vrai. Ici, cela sent les ports orientaux. Les odeurs du Marseille éternel.
Il faut respirer cela, au moins une fois. Se laisser tourner la tête par les épices et la beauté des femmes qui viennent s’y approvisionner. Prendre le temps de discuter avec les vendeurs, tous originaires de l’autre rive de la Méditerranée. Cette rue, comme la rue d’Aubagne, au bout à gauche, avant d’arriver à l’ancienne halle Delacroix, c’est le voyage en Méditerranée, d’Istanbul à Tanger. C’est là que l’on sent - je dis bien sentir - que les deux rives se répondent depuis des siècles. C’est quand l’on aura admis que Marseille est aussi orientale que Beyrouth est latine que prendra fin, pour le voyageur égaré, l’apparent désordre urbain de cette ville. Que montera en lui, en vous, l’évident bonheur d’être là un jour, une semaine ou un mois. Toujours, peut-être.
En suivant la mer. À ce moment-là, vous découvrirez la mer. Et la baie. Immense, belle. La plus belle sans doute, après celle de Naples. Vous comprendrez alors pourquoi Cézanne s’est usé les yeux à peindre l’Estaque. Pourquoi Rimbaud est venu mourir ici, à la fin du voyage, une fois revenu de la poésie et des hommes. Pourquoi, hier comme aujourd’hui, le vrai voyage ne peut commencer qu’ici. Marseille reste porte de l’Orient.
En suivant la mer, vous découvrirez des quartiers, des villages aux noms romanesques : les Catalans, le Vallon des Auffes, Malmousque, le pont de la Fausse-Monnaie, le Prophète... Marseille dévide ses coins et ses recoins jusqu’à l’impasse des Muets, dans le petit port de Callelongue.
Les yeux n’en reviennent pas. Passé la Madrague de Montredon, la roche blanche, aride, fait douter que l’on est encore à Marseille, dans le VIIIe arrondissement de la seconde ville de France. Alors forcément, parce que l’on est perdu, une halte s’impose devant la table d’orientation qui fait face à l’archipel des îles de Riou. Le pays du Grand Bleu.
Les murmures d’Ulysse. Le bruit de la ville, son exubérance, prennent fin ici. Dans ce paysage qui ressemble aux îles Éoliennes. Le silence qui tombe sur vous, à peine troublé par le teuf-teuf des pointus qui reviennent du large, est palpable. De sel et d’iode. Alors, comme on a bien évidemment oublié d’emporter des chaussures de marche, on s’assoit paisiblement sur un rocher, derrière un pêcheur à la ligne.
Le temps est aboli. C’est dire qu’on a vraiment tout le temps pour soi. Peut-être surprendrez-vous le pêcheur en train de parler aux poissons. Peut-être même vous surprendrez-vous à évoquer à haute voix vos rêves d’ailleurs. Ulysse deviendra une réalité. Et vous serez fier de l’avoir appris. En revenant dans le centre ville, après avoir mangé une pizza sur le port des Goudes, vous aurez percé la vérité de Marseille. Elle s’exprime en terme de soleil et de mer. Elle est sensible au cœur par un certain goût de chair qui fait son amertume. D’Alger, vous entendrez alors la voix d’Albert Camus murmurer à votre oreille : « Ce sont souvent des amours secrètes, celles que l’on partage avec une ville. »"
Jean-Claude Izzo
Re: MARSEILLE: ma ville
J'aime bien la première photo, avec son nuage en écharpe qui entoure le sommet de cette montagne.
Bonne soirée,
Christian
Bonne soirée,
Christian
CHRISTIAN 6517- Nombre de messages : 657
Localisation : ALENCON
Date d'inscription : 21/01/2010
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: MARSEILLE: ma ville
Bonsoir !
Merci à vous pour ces photos de la ville de Marseille que j'ai visitée en 2008 je crois. Une bonne occasion pour replonger dans le dd voir si je n'ai pas fait de photos de la ville ! Un bon souvenir quand même cette ville, avec beaucoup de choses à voir... Je crois même avoir eu très mal au pied lorsque je rentrais sur Hyères ... en Z 23500 PACA, pas de photos dommage.
Magnifique panorama aussi de la haut, et merci aussi pour la découverte du Pharo que je n'avais vu que de loin, de même que la cote bleue (dommage que je ne faisait pas encore de la photo...)
Bon j'arrête et vous souhaite une bonne nuit
A+
Eric
Merci à vous pour ces photos de la ville de Marseille que j'ai visitée en 2008 je crois. Une bonne occasion pour replonger dans le dd voir si je n'ai pas fait de photos de la ville ! Un bon souvenir quand même cette ville, avec beaucoup de choses à voir... Je crois même avoir eu très mal au pied lorsque je rentrais sur Hyères ... en Z 23500 PACA, pas de photos dommage.
Magnifique panorama aussi de la haut, et merci aussi pour la découverte du Pharo que je n'avais vu que de loin, de même que la cote bleue (dommage que je ne faisait pas encore de la photo...)
Bon j'arrête et vous souhaite une bonne nuit
A+
Eric
Re: MARSEILLE: ma ville
Bonsoir Eric,
En tout cas ,si tu reviens y traîner tes pieds... , tu me fais signe...
En tout cas ,si tu reviens y traîner tes pieds... , tu me fais signe...
Re: MARSEILLE: ma ville
Re,
Quand je vois la vue depuis la fenêtre du maire, je ne l'envie pas deux secondes. Bon sang, si j'étais maire , je ferai ma valise et irai illico m'installer tout en haut de la tour du Fort Saint Jean...avec un regard sans limite su tout ce qui fait Marseille, côté ville, port ...et mer...
Quand je vois la vue depuis la fenêtre du maire, je ne l'envie pas deux secondes. Bon sang, si j'étais maire , je ferai ma valise et irai illico m'installer tout en haut de la tour du Fort Saint Jean...avec un regard sans limite su tout ce qui fait Marseille, côté ville, port ...et mer...
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
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Date d'inscription : 21/02/2012
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
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Date d'inscription : 21/02/2012
Re: MARSEILLE: ma ville
Hello
Merci pour ces photo d'une ville ou je n'y ai jamais mis les pied.
En tous cas j’adore la dernière photo avec les bateaux et les habitations encrées dans la roche.
Merci pour ces photo d'une ville ou je n'y ai jamais mis les pied.
En tous cas j’adore la dernière photo avec les bateaux et les habitations encrées dans la roche.
Tientien39- Nombre de messages : 313
Age : 28
Localisation : Environ de Mouchard
Emploi/loisirs : Lycéen
Humeur : sa dépend du temps...
Date d'inscription : 17/08/2012
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: MARSEILLE: ma ville
Merci "p.jojo". Ils sont superbes ces noirs et blancs. Enfin chacun ses goûts mais moi j'aime le NB; en photo j'ai été bercé là-dedans.
Bonne journée,
Christian
Bonne journée,
Christian
CHRISTIAN 6517- Nombre de messages : 657
Localisation : ALENCON
Date d'inscription : 21/01/2010
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: MARSEILLE: ma ville
Bonsoir p.jojo,
Je regarde même si je ne commente pas forcement...
Souvenirs...en clair-obscur ...comme les Marseillais finalement et comme tes beaux couchers de soleil ...
Je regarde même si je ne commente pas forcement...
Souvenirs...en clair-obscur ...comme les Marseillais finalement et comme tes beaux couchers de soleil ...
Re: MARSEILLE: ma ville
Bonjour
Ce n'est pas pour faire du "chiffre" que je poste ces photos mais seulement pour donner une autre vision de Marseille, différente des faits divers réguliers et trop médiatisés qui s'y produisent ... Enfin, si on lit la presse, parfois Marseille s'étend assez loin puisque l'autre jour, j'ai pu lire un article je cite : d'un réglement de compte à Brignoles "près de Marseille" ... juste une centaine de km ... mais c'est plus accrocheur, ça fait vendre
C'est pourtant une belle ville ...
Ce n'est pas pour faire du "chiffre" que je poste ces photos mais seulement pour donner une autre vision de Marseille, différente des faits divers réguliers et trop médiatisés qui s'y produisent ... Enfin, si on lit la presse, parfois Marseille s'étend assez loin puisque l'autre jour, j'ai pu lire un article je cite : d'un réglement de compte à Brignoles "près de Marseille" ... juste une centaine de km ... mais c'est plus accrocheur, ça fait vendre
C'est pourtant une belle ville ...
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
Re: MARSEILLE: ma ville
Re,
C'est toute la différence entre les faits rapportés par une certaine presse qui doit vendre et surtout pas faire du traitement de fond et ce, partout dans le monde ...J'ai toujours le souvenir , autour des années 80 d'avoir projeté avec des amies d'aller passer la journée à Barcelone, où il y avait eu des mouvements sociaux et étudiants la veille, et à écouter les medias, la ville était quasi à feu et à sang...On a maintenu quand même et on s'est baladé au coeur d'une ville hyper calme et sans voir un flic...
Il y a loin entre un monde où l'on pose son regard et celui qu'on nous fait regarder à travers un prisme jamais neutre...
A chacun sa propre expérience et son regard donc...ça serait déjà tellement bien si les gens se demandaient si ce qu'ils disent , ils l'ont vécu eux-même ou leur entourage...ou juste " entendu à la télé" ...
Et ce qui gâche la vie ,ce n'est pas ce qui fait la Une des media le plus souvent , mais les incivilités quotidiennes qui usent...
Et je me dis simplement avec mon propre regard de qui a vécu quelques mois dans cette ville magnifique, comment une partie de ces gens qui disent tous, autant aimer leur ville, pour autant la salissent et la polluent tout autant ? Car les deux fléaux de Marseille sont pour moi la saleté et le manque de nettoyage ( exception d'autour de l'Hôtel de ville ) et le tout-voitures qui ont tous les droits et les piétons juste de s'écraser ( et se faire écraser à l'occasion ) la fourrière semblant être un élément dont on n'a jamais entendu parler à Marseille , quant aux contraventions, je suppose qu'elles sortent le 1er Avril ( et qu'on ne me dise pas ville du sud, essayez d'aller stationner n'importe où dans une autre ville de la côte méditerranéenne française ou à Rome par ex ) ...
Quant à la délinquance , ce ne sont pas les balles qui sifflent mais ce qui touche directement les petites gens tout autant, les vols à l'arraché, ne plus porter ses quelques bijoux en or de famille par sécurité , je trouve ça plus que gênant perso ...Idem la belle signature sur les voitures neuves et dont j'ai profitée parce qu' il est inacceptable de se payer une voiture neuve dans cette ville, sans qu'elle soit volontairement rayée...
Il y aurait d'autres choses mais je n'en parlerai pas ici parce que ce n'est pas le lieu mais surtout parce que ça pourrait être mal interprété , je ne m'exprime plus sur le net sur ces sujets parce qu'on se fait toujours taxer de ce qu'on n'a pas voulu dire par des gens de tout extrémisme, or désolé, je n'attribue absolument pas ce que je viens de dire à des catégories de personnes, faut pas compter sur moi pour les boucs émissaires, mais à des gens qui habitent dans cette ville, quels qu'ils soient, et quel que soit le quartier.
Si j'ai dit ça ,c'est simplement parce que je crois que la meilleure façon d'aimer , c'est d'être lucide. Et de ce que j'en ai vu , c'est J.C. Izzo qui pour moi en a le mieux parlé parce qu'il n' a rien occulté dans son amour...
C'est toute la différence entre les faits rapportés par une certaine presse qui doit vendre et surtout pas faire du traitement de fond et ce, partout dans le monde ...J'ai toujours le souvenir , autour des années 80 d'avoir projeté avec des amies d'aller passer la journée à Barcelone, où il y avait eu des mouvements sociaux et étudiants la veille, et à écouter les medias, la ville était quasi à feu et à sang...On a maintenu quand même et on s'est baladé au coeur d'une ville hyper calme et sans voir un flic...
Il y a loin entre un monde où l'on pose son regard et celui qu'on nous fait regarder à travers un prisme jamais neutre...
A chacun sa propre expérience et son regard donc...ça serait déjà tellement bien si les gens se demandaient si ce qu'ils disent , ils l'ont vécu eux-même ou leur entourage...ou juste " entendu à la télé" ...
Et ce qui gâche la vie ,ce n'est pas ce qui fait la Une des media le plus souvent , mais les incivilités quotidiennes qui usent...
Et je me dis simplement avec mon propre regard de qui a vécu quelques mois dans cette ville magnifique, comment une partie de ces gens qui disent tous, autant aimer leur ville, pour autant la salissent et la polluent tout autant ? Car les deux fléaux de Marseille sont pour moi la saleté et le manque de nettoyage ( exception d'autour de l'Hôtel de ville ) et le tout-voitures qui ont tous les droits et les piétons juste de s'écraser ( et se faire écraser à l'occasion ) la fourrière semblant être un élément dont on n'a jamais entendu parler à Marseille , quant aux contraventions, je suppose qu'elles sortent le 1er Avril ( et qu'on ne me dise pas ville du sud, essayez d'aller stationner n'importe où dans une autre ville de la côte méditerranéenne française ou à Rome par ex ) ...
Quant à la délinquance , ce ne sont pas les balles qui sifflent mais ce qui touche directement les petites gens tout autant, les vols à l'arraché, ne plus porter ses quelques bijoux en or de famille par sécurité , je trouve ça plus que gênant perso ...Idem la belle signature sur les voitures neuves et dont j'ai profitée parce qu' il est inacceptable de se payer une voiture neuve dans cette ville, sans qu'elle soit volontairement rayée...
Il y aurait d'autres choses mais je n'en parlerai pas ici parce que ce n'est pas le lieu mais surtout parce que ça pourrait être mal interprété , je ne m'exprime plus sur le net sur ces sujets parce qu'on se fait toujours taxer de ce qu'on n'a pas voulu dire par des gens de tout extrémisme, or désolé, je n'attribue absolument pas ce que je viens de dire à des catégories de personnes, faut pas compter sur moi pour les boucs émissaires, mais à des gens qui habitent dans cette ville, quels qu'ils soient, et quel que soit le quartier.
Si j'ai dit ça ,c'est simplement parce que je crois que la meilleure façon d'aimer , c'est d'être lucide. Et de ce que j'en ai vu , c'est J.C. Izzo qui pour moi en a le mieux parlé parce qu'il n' a rien occulté dans son amour...
Re: MARSEILLE: ma ville
Belles photos de Marseille, autant en couleurs qu'en NB. A propos, une petite question à p.jojo; les photos NB ont elles été prises directement en NB par l'appareil, où bien prises en couleurs et transformées en NB par un logiciel?
A bientôt,
Christian
A bientôt,
Christian
CHRISTIAN 6517- Nombre de messages : 657
Localisation : ALENCON
Date d'inscription : 21/01/2010
Re: MARSEILLE: ma ville
Bonjour
Tout d'abord merci et pour répondre à la question, certaines ont été prises en couleur puis transformées en noir et blanc avec Photoshop (CS3 que je préfère aux versions 4 et 5 , je n'ai pas testé 6 encore ...) et d'autres en noir et blanc directement et je regrette parfois car je n'ai pas de version couleur et là, pas de logiciel pour transformer ...
Tout d'abord merci et pour répondre à la question, certaines ont été prises en couleur puis transformées en noir et blanc avec Photoshop (CS3 que je préfère aux versions 4 et 5 , je n'ai pas testé 6 encore ...) et d'autres en noir et blanc directement et je regrette parfois car je n'ai pas de version couleur et là, pas de logiciel pour transformer ...
p.jojo- Nombre de messages : 221
Age : 61
Localisation : Marseille
Humeur : Heureux et optimiste ...
Date d'inscription : 21/02/2012
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