Livre...

Bonjour ,

J'ai découvert cette chanson de Juliette qui me correspond tellement bien ...




Pendant longtemps , depuis mes premiers mots déchiffrés, je n'ai cessé de lire tout ce qui me tombait sous la main ... Ah la bibliothèque rose, et verte...Et Sylvain et Sylvette , et les revues ... Tartine , et Tarzan, Mandrake, Buffalo Bill que je piquais à mon frère...Et c'était exactement comme elle le chante, l'univers dans lequel je vivais.  Je lisais tout ce que je trouvais ,sauf de  grands auteurs , pas de ça  dans ma famille,  ces auteurs là , je ne les ai lu qu'au collège et lycée, ce qui pour certains m'a ôté, hélas car ils ne le méritaient pas, toute envie de les aborder plus profondément . Et aussi longtemps que je me souvienne avoir tenu un crayon, j'ai écrit. Et puis , j'ai lu de moins en moins , et très peu aujourd'hui. A part certains polars, je préfère relire ce qui m'a particulièrement touché , j'ai des fidélités en livres comme pour le reste qui me procurent toujours le même enchantement. Mais plus l'envie de découvrir, vraiment. Je crois que l'inflation de parution a tué ce goût là. Comment choisir quand un clou chasse l'autre aujourd'hui ?  J'ose parfois à travers la bibliothèque, pas l'achat.
Mais j'écris toujours. Oui, ça . J'ai enfin pris conscience que c'est ce que je voulais, que j'avais ça en moi. Je viens de mettre le mot fin à mon premier manuscrit. Je vais l'envoyer à des maisons d'édition connues, car pourquoi commencer petit et pas par le haut  ? Il sera toujours temps de redescendre si jamais... Ce n'est pas le marasme qu'il faut regarder, ni la concurrence , mais ce qu'on fait soi.

Je regardais ces jours ci un homme politique , François Bayrou, et je ne parle pas de ses idées ni de sympathie ou pas , mais du chemin du bonhomme, de façon détachée. Et je me disais que lorsque l'on croit en ce qu'on fait, qu'on a des convictions profondes, bonnes ou pas, là n'est pas le sujet, on peut cumuler les échecs, les erreurs, être dit cent fois mort, moqué, isolé,  la force d'avancer , on la puise en soi parce qu'on sait que c'est comme ça, que c'est juste pour soi et on ne sait pas faire autrement parce que c'est sa vérité...Alors quand ça finit par payer, je ne trouve pas ça étonnant. Mais même si ça n'avait pas été le cas encore ce coup-ci , je suis certaine qu' il aurait continué ( sans même parler ce que dénote déjà le  choix de faire une carrière publique en maîtrisant un bégaiement . C'est d'ailleurs Mitterrand qui en connaissait un rayon sur le sujet humain ;-) qui a dit de Bayrou , à ce que j'en ai lu , quand d'autres le prenaient à la légère de par son apparence, " je me méfierai toujours de quelqu'un qui a triomphé de son bégaiement ") . Je me disais en souriant que je n'étais pas la seule dinosaure des convictions . Il y en a d'ailleurs un autre dans ce coin dont  je trouve juste formidable qu'il puisse exister dans notre monde et dans la politique qui plus est, Jean Lassalle.

Je vais donc envoyer le premier manuscrit où j'ai écrit le mot : Fin. Je croise les doigts pour moi .

De toute façon, je ne peux pas m'empêcher d'écrire, ça doit être une maladie    

Je pensais en avoir fini avec les blogs , hors de photos ferroviaires, et je n'ai pas pu m'en empêcher , j'en ai réouvert un ...

A chacun sa drogue   . J'ai découvert un jour que les mots étaient la meilleure porte de sortie de toute prison...

J'entendais un écrivain irlandais ce soir répondre à la question : Pourquoi avez-vous commencé à écrire ? " Pour ne pas devenir fou" . Et j'ai réalisé brusquement que c'était exactement pour ça que j'ai lu et écrit sans arrêt dans mon enfance. Pour m' échapper d'où je vivais. Résister. Je n'en ai plus besoin désormais. Alors pourquoi toujours cette nécessité ? . Ecrire m'aide à comprendre . C'est en écrivant que je comprends. A chacun sa méthode ...

Bonjour Hélène,
Je sais ce que c'est que d'écrire et de vouloir encore écrire, que finalement cela mène au "voyage en Absurdie" Car serons-nous lus un jour? Mais qu'importe, le plaisir de laisser la plume vagabonder sur la page blanche pour la noircir ou voir les lettres s'inscrire sur un écran d'ordinateur est un plaisir sans fin.