Textes improvisés autour du train...
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Textes improvisés autour du train...
Parfois une photo de trains me donne envie de m'amuser à écrire un petit texte sur elle...C'est sans prétention, juste au feeling...Alors, à l'occasion, je continuerai cette petite plaisanterie '' à partir d'une photo publiée sur ce forum ou prise ailleurs mais avec l'autorisation de son propriétaire bien sûr...
En voici un...
Sur une photo de v.marc
Il est 5 H 42 du matin et...je rêve...Pourquoi non ? Pourquoi une loc n'aurait-elle pas le droit de rêver ? Il y a tant de souvenirs dans ma tête, tant de choses que j'ai vécues ... Je rentre doucement après une nuit de travail , encore une...Vaillante encore mais un peu fatiguée...J'ai vu tant de rails défiler...
Je pourrais être pleine de vanité...J'ai fait tant de kilomètres, tiré tant de wagons, donné tant de plaisir...J'ai reçu tant de compliments, une de mes soeurs a même battu le record du monde de vitesse...Oui, quand je me retourne et que je vois notre parcours, mes soeurs et moi, je me dis que j'aurais toutes les raisons de me pavaner...
J'ai rendu tant de services , toujours fidèle...Tant d'hommes m'ont tenu entre leurs mains, encore plus caressé du regard et rêvé de moi pendant des heures...
Oui je pourrais ...Seulement je sais...Que l'heure de gloire est passée et que les hommes sont inconstants...Que ma fin approche et que bien peu se battront pour m'aider à continuer...Je me regarde et n'ai pas d'illusion...Le temps fait doucement ses ravages et si la mécanique est encore bonne, des nouvelles générations aux livrées pimpantes m'ont déjà supplantée...Doucement on m'oublie...Au mieux, j'aurai droit à une maison de retraite plus ou moins attentionnée , au pire...Le mourroir avant que les ferraillleurs ne...
Voilà, c'est cette lucidité qui tue toute tentative de présomption ridicule...Fière oui, je le suis...Du travail accompli...De voir encore dans les yeux de certains tout ce que j'ai pu représenter pour eux...Ceux là , je lis dans la lumière de leur regard qui s'attarde sur moi...qu'ils ne m'oublieront pas...Que je n'ai pas été une danseuse moi... mais qu'est-ce que çà change au fond ? J'alimenterai longtemps leurs rêves et sans doute leurs regrets mais je ne serai plus qu'un peu de tôle rouillée...
Et oui, je me trouve encore belle quand je me regarde...Belle de ce coeur qui a tant donné , jamais refusé le travail même quand , après la gloire , il est devenu ingrat et anonyme...Belle de toutes ces traces qui sont autant d'empreintes de tout ce que j'ai vécu et qu'on ne peut pas m'enlever...Ma peinture s'est fanée et les petites jeunes aux couleurs éclatantes ricanent et me toisent d'un air ironique au dépot...Mais celà me fait sourire...Elles aussi un jour et bien plus vite que moi... Et puis j'aime ma couleur devenue plus douce , je la trouve si jolie dans la clarté du matin...
Alors oui, je rêve...Je rentre au dépot , c'est la plus belle heure...Celle où tout dort encore et le début du jour m'appartient,...J'ai pour moi seule cette lumière de rose poudrée, la brume qui s'effiloche dans le ciel, signe que la chaleur va s'abattre avec les premiers rayons de soleil mais une petite brise caresse encore mes phares et tous ces humains , véritable et insensée fourmilière , n'ont pas commencé à s'agiter...
Je rêve et je me dis qu'au fond leur vie ressemble étrangement à la mienne...
En voici un...
Sur une photo de v.marc
Il est 5 H 42 du matin et...je rêve...Pourquoi non ? Pourquoi une loc n'aurait-elle pas le droit de rêver ? Il y a tant de souvenirs dans ma tête, tant de choses que j'ai vécues ... Je rentre doucement après une nuit de travail , encore une...Vaillante encore mais un peu fatiguée...J'ai vu tant de rails défiler...
Je pourrais être pleine de vanité...J'ai fait tant de kilomètres, tiré tant de wagons, donné tant de plaisir...J'ai reçu tant de compliments, une de mes soeurs a même battu le record du monde de vitesse...Oui, quand je me retourne et que je vois notre parcours, mes soeurs et moi, je me dis que j'aurais toutes les raisons de me pavaner...
J'ai rendu tant de services , toujours fidèle...Tant d'hommes m'ont tenu entre leurs mains, encore plus caressé du regard et rêvé de moi pendant des heures...
Oui je pourrais ...Seulement je sais...Que l'heure de gloire est passée et que les hommes sont inconstants...Que ma fin approche et que bien peu se battront pour m'aider à continuer...Je me regarde et n'ai pas d'illusion...Le temps fait doucement ses ravages et si la mécanique est encore bonne, des nouvelles générations aux livrées pimpantes m'ont déjà supplantée...Doucement on m'oublie...Au mieux, j'aurai droit à une maison de retraite plus ou moins attentionnée , au pire...Le mourroir avant que les ferraillleurs ne...
Voilà, c'est cette lucidité qui tue toute tentative de présomption ridicule...Fière oui, je le suis...Du travail accompli...De voir encore dans les yeux de certains tout ce que j'ai pu représenter pour eux...Ceux là , je lis dans la lumière de leur regard qui s'attarde sur moi...qu'ils ne m'oublieront pas...Que je n'ai pas été une danseuse moi... mais qu'est-ce que çà change au fond ? J'alimenterai longtemps leurs rêves et sans doute leurs regrets mais je ne serai plus qu'un peu de tôle rouillée...
Et oui, je me trouve encore belle quand je me regarde...Belle de ce coeur qui a tant donné , jamais refusé le travail même quand , après la gloire , il est devenu ingrat et anonyme...Belle de toutes ces traces qui sont autant d'empreintes de tout ce que j'ai vécu et qu'on ne peut pas m'enlever...Ma peinture s'est fanée et les petites jeunes aux couleurs éclatantes ricanent et me toisent d'un air ironique au dépot...Mais celà me fait sourire...Elles aussi un jour et bien plus vite que moi... Et puis j'aime ma couleur devenue plus douce , je la trouve si jolie dans la clarté du matin...
Alors oui, je rêve...Je rentre au dépot , c'est la plus belle heure...Celle où tout dort encore et le début du jour m'appartient,...J'ai pour moi seule cette lumière de rose poudrée, la brume qui s'effiloche dans le ciel, signe que la chaleur va s'abattre avec les premiers rayons de soleil mais une petite brise caresse encore mes phares et tous ces humains , véritable et insensée fourmilière , n'ont pas commencé à s'agiter...
Je rêve et je me dis qu'au fond leur vie ressemble étrangement à la mienne...
Dernière édition par Hélène le Sam 11 Sep - 21:15, édité 1 fois
Re: Textes improvisés autour du train...
Encore une photo de V. Marc si... parlante...
Mais qu'est-ce qu'elles se racontent ?...
Et çà chuchote, çà vibre, çà gronde...
Mais de quoi parlent-elles ? ...
Des hommes bien sûr...
Certains les font bien rire...Ils viennent compter leurs rivets...Si, si, elles le jurent et il y en a même, paraît-il, qui lorgnent leurs jupes...
D'autres, voyageurs pressés, passent , l'air important, sans même leur accorder un regard...Evidemment, elles ne sont pas de beaux oiseaux blancs volant dans le ciel et elles ne roulent pas non plus en tête de trains mythiques...Ceux-là, elles leur feraient bien le coup de la panne pour le plaisir d'entendre leurs vociférations s'ils perdent une seconde de leur si indispensable vie...
Il y en a qui les prennent en photo...Types bizarres ceinturés de jaune ou d'orange, qu'elles retrouvent sans cesse sur leur chemin... Flattées, elles font semblant de ne pas les voir mais leur accordent, les jours de bonne humeur, un petit coup de klaxon ou un clin d'oeil...
Parfois, quand même, elles ont un doute en regardant tous les appareils et objectifs dont ils sont bardés...Elles se demandent s'ils viennent pour elles ou pour réussir la photo du siècle, celle qui paraîtra dans toutes les revues...
Elles n'ont jamais l'occasion de les voir ces revues-là, ni les forums qu'ils ont créés pour parler d'elles, mais on leur a raconté que ces drôles de types étaient capables d'y discuter pendant des heures de leurs mérites respectifs, jusqu'à s'en disputer ...Mais là aussi, elles sont un peu sceptiques...Est-ce vraiment pour faire des déclarations d'amour enflammées à leur égard ou pour y faire briller leur propre narcissisme ? Au fond, çà leur est bien égal...Tout ceci n'est qu'amusement d'homme...
Et puis, bien sûr, il y a ceux qui les conduisent...Et là , elles pourraient en raconter des histoires partagées, tous ces kilomètres avalés, leur caractère supporté...Amour, indifférence ou détestation selon le jour, le lieu ou l'individu...
Mais elles se disent que , finalement chacune à leur façon, cet amour/haine de l'instant, elles le leur ont bien rendu...Et que si, à l'heure de leur retraite (surtout ne pas évoquer la suite...), ils échangent un parfum d'émotion, quelques larmes vite essuyées... au fond ils n'ont voyagé qu'un moment de leur vie ensemble et ne sont pas du même monde...
Alors elles se taisent et gardent leurs secrets pour la complicité des tête à tête entre copines...Et çà papote...
Mais qu'est-ce qu'elles se racontent ?...
Et çà chuchote, çà vibre, çà gronde...
Mais de quoi parlent-elles ? ...
Des hommes bien sûr...
Certains les font bien rire...Ils viennent compter leurs rivets...Si, si, elles le jurent et il y en a même, paraît-il, qui lorgnent leurs jupes...
D'autres, voyageurs pressés, passent , l'air important, sans même leur accorder un regard...Evidemment, elles ne sont pas de beaux oiseaux blancs volant dans le ciel et elles ne roulent pas non plus en tête de trains mythiques...Ceux-là, elles leur feraient bien le coup de la panne pour le plaisir d'entendre leurs vociférations s'ils perdent une seconde de leur si indispensable vie...
Il y en a qui les prennent en photo...Types bizarres ceinturés de jaune ou d'orange, qu'elles retrouvent sans cesse sur leur chemin... Flattées, elles font semblant de ne pas les voir mais leur accordent, les jours de bonne humeur, un petit coup de klaxon ou un clin d'oeil...
Parfois, quand même, elles ont un doute en regardant tous les appareils et objectifs dont ils sont bardés...Elles se demandent s'ils viennent pour elles ou pour réussir la photo du siècle, celle qui paraîtra dans toutes les revues...
Elles n'ont jamais l'occasion de les voir ces revues-là, ni les forums qu'ils ont créés pour parler d'elles, mais on leur a raconté que ces drôles de types étaient capables d'y discuter pendant des heures de leurs mérites respectifs, jusqu'à s'en disputer ...Mais là aussi, elles sont un peu sceptiques...Est-ce vraiment pour faire des déclarations d'amour enflammées à leur égard ou pour y faire briller leur propre narcissisme ? Au fond, çà leur est bien égal...Tout ceci n'est qu'amusement d'homme...
Et puis, bien sûr, il y a ceux qui les conduisent...Et là , elles pourraient en raconter des histoires partagées, tous ces kilomètres avalés, leur caractère supporté...Amour, indifférence ou détestation selon le jour, le lieu ou l'individu...
Mais elles se disent que , finalement chacune à leur façon, cet amour/haine de l'instant, elles le leur ont bien rendu...Et que si, à l'heure de leur retraite (surtout ne pas évoquer la suite...), ils échangent un parfum d'émotion, quelques larmes vite essuyées... au fond ils n'ont voyagé qu'un moment de leur vie ensemble et ne sont pas du même monde...
Alors elles se taisent et gardent leurs secrets pour la complicité des tête à tête entre copines...Et çà papote...
Re: Textes improvisés autour du train...
Ligne La Bastide-Mende PN Mirandol
J'ai froid...Non, ce n'est pas à cause de ce temps...Par ici, on est habitué...Pluie, brouillard , neige , les hivers sont rudes...Mais on a la couenne dure...J'ai l'air fragile comme çà mais je fais mon boulot comme les autres dans ce pays de congères les jours de tourmente ( combien de mes copines plus grandes ont été stoppées par la neige !...) et de loups. Les loups sont partis, exterminés et nous aussi , nous sommes en train de mourir. Comme les loups, c'est notre fin qui est programmée, il n'y a plus de place pour nous non plus dans ce monde...Vous croyez que j'exagère ? Que c'est ce temps qui me donne le bourdon ?
Alors écoutez...Combien de trains entendez-vous passer sur cette ligne ?... Maintenant fermez les yeux et laissez vos oreilles percevoir l'indicible...vous entendez nos ancêtres ?... Il y a si peu de temps au fond...Si peu de temps pour nous oublier et démanteler tout ce qui s'appelait service public...
Quoi ? Vous dîtes : mais les gens pourquoi ne vous défendent-ils pas ? La lassitude vous connaissez ? On ferme leurs écoles, leurs bureaux de poste, on leur montre qu'ils sont has-been et qu'ils n'ont plus leur place ici qu'en vacances... alors le train...
Et puis quand ils nous voient nous traîner devant eux et que le soir, ils découvrent les journalistes pleurer à la télé sur les retards du TGV, ils sont comme Cosette assistant à un défilé de Dior...anéantis...Rien à dire...Juste à penser...
Tout comme moi...Qui pense que si demain l'Arc de Triomphe se lézardait, ce serait une catastrophe nationale...
Mais si cette ligne comme tant d'autres est fermée et que tous ces superbes ouvrages d'art se dégradent,qui s'en souciera ?...Ce viaduc là, sur lequel je passe si souvent en pensant à toutes ces heures de sueur qu'il a fallu pour le construire , peut s'effondrer dans l'indifférence générale...Mirandol , c'est où ? Il n'y a que moi pour croire qu'il vaut bien l'Arc de Triomphe, sous lequel je ne passerai jamais...
En attendant , je fais mon boulot, encore...
Il paraît qu'on survivra...Peut-être, peut-être pas...Mais restera en moi un immense sentiment de gâchis...On n'aime pas être méprisé par des gens qui ne savent pas ce que les mots, valeur du bel ouvrage, , temps , respect, veulent dire, qui n'ont pas compris que ce sont les gouttes d'eau qui font la mer...
Dieu que j'ai froid...
J'ai froid...Non, ce n'est pas à cause de ce temps...Par ici, on est habitué...Pluie, brouillard , neige , les hivers sont rudes...Mais on a la couenne dure...J'ai l'air fragile comme çà mais je fais mon boulot comme les autres dans ce pays de congères les jours de tourmente ( combien de mes copines plus grandes ont été stoppées par la neige !...) et de loups. Les loups sont partis, exterminés et nous aussi , nous sommes en train de mourir. Comme les loups, c'est notre fin qui est programmée, il n'y a plus de place pour nous non plus dans ce monde...Vous croyez que j'exagère ? Que c'est ce temps qui me donne le bourdon ?
Alors écoutez...Combien de trains entendez-vous passer sur cette ligne ?... Maintenant fermez les yeux et laissez vos oreilles percevoir l'indicible...vous entendez nos ancêtres ?... Il y a si peu de temps au fond...Si peu de temps pour nous oublier et démanteler tout ce qui s'appelait service public...
Quoi ? Vous dîtes : mais les gens pourquoi ne vous défendent-ils pas ? La lassitude vous connaissez ? On ferme leurs écoles, leurs bureaux de poste, on leur montre qu'ils sont has-been et qu'ils n'ont plus leur place ici qu'en vacances... alors le train...
Et puis quand ils nous voient nous traîner devant eux et que le soir, ils découvrent les journalistes pleurer à la télé sur les retards du TGV, ils sont comme Cosette assistant à un défilé de Dior...anéantis...Rien à dire...Juste à penser...
Tout comme moi...Qui pense que si demain l'Arc de Triomphe se lézardait, ce serait une catastrophe nationale...
Mais si cette ligne comme tant d'autres est fermée et que tous ces superbes ouvrages d'art se dégradent,qui s'en souciera ?...Ce viaduc là, sur lequel je passe si souvent en pensant à toutes ces heures de sueur qu'il a fallu pour le construire , peut s'effondrer dans l'indifférence générale...Mirandol , c'est où ? Il n'y a que moi pour croire qu'il vaut bien l'Arc de Triomphe, sous lequel je ne passerai jamais...
En attendant , je fais mon boulot, encore...
Il paraît qu'on survivra...Peut-être, peut-être pas...Mais restera en moi un immense sentiment de gâchis...On n'aime pas être méprisé par des gens qui ne savent pas ce que les mots, valeur du bel ouvrage, , temps , respect, veulent dire, qui n'ont pas compris que ce sont les gouttes d'eau qui font la mer...
Dieu que j'ai froid...
Re: Textes improvisés autour du train...
Il y a quelques mois , j'ai écrit ailleurs ce texte ci-dessous et si je le mets ici aujourd'hui, c'est parce que je pense toujours ce que j'ai alors écrit, mon opinion n'a pas changé sur la façon de concevoir une photo...La seule différence c'est que j'ai rencontré depuis des gens qui utilisent le numérique avec la même réflexion et le même talent que l'argentique (clin d'oeil aux participants du projet Images &Trains )...Preuve, s'il en fallait une, que ce n'est pas l'appareil mais celui qui est derrière qui fait toute la différence...
Sur une photo de v. marc
C'est génial, l'arrivée de la photo numérique !
Les ignorants comme moi, qui n'ont pas envie de lire les dix tomes de "comment devenir un bon photographe " ou "de l'art de faire une photo de pro quand on est un amateur du dimanche " peuvent multiplier les prises de vue, en espérant qu'il y en aura soudain une, indépendamment de leur volonté, où le génie apparaîtra... au moins après retouche par logiciel... et plus sérieusement progresser par la pratique du vieil adage "cent fois sur le métier..." Tout celà sans gâcher de la pellicule et donc de l'argent...
Enfin ! le plaisir de la photo accessible à monsieur tout le monde...
Les pratiquants de longue date nous donnent, eux, grâce à leurs appareils perfectionnés et aux multiples retouches, des photos quasiment parfaites, tellement parfaites que trop souvent, comme un certain papier...elles sont ...glacées...Mais, dieu merci, l'oeil de certains, non encore remplacé par un radar de détection, nous offre encore en prime la sensibilité de celui qui pose un regard différent sur les choses...
Tout le chemin qui va du rêve , aussi froidement beau qu'irréel, à la réalité coup de poing, parce que fugace et vulnérable...Aimer la beauté parfaite d'une fille clonée et idéalisée sur magazine de mode ou préférer la fragilité émouvante car révélatrice de ses failles et incertitudes, de la gamine qui s'est prêtée au jeu...
Question de goût, de choix, de vie peut-être...Illustration la plus flagrante sur internet, le numérique est le reflet de notre société, image vite captée, vite publiée, consommée et remplacée, une photo chasse l'autre...
Alors que... l'argentique ...
L'argentique ne donnait pas droit à l'erreur...Au moins pour les évènements ponctuels...Parce qu'un arbre prendra toujours la pose mais allez demander à un train spécial de repasser ou à des cyclistes de recommencer leur course ... Il fallait le temps de concevoir, de s'approprier le sujet et de le restituer "transcendé" par sa propre vision...Avec l'oeil d'un peintre, d'un poète ou d'un humaniste...Avec le souci de ne pas gaspiller son argent en pellicule, en développement inutile...Avec l'angoisse (quand le travail était confié à un laboratoire) de l'attente ...Comment sera le bébé... vilain crapaud, banal ou exceptionnel ? Que de temps passé à réfléchir, choisir l'endroit , la lumière, le filtre, l'instant, à attendre l'accouchement...
Et plus la photo paraît simple, plus elle a été pensée, maîtrisée à la perfection...Toute la différence entre ces robes de haute couture à la ligne simplement parfaite et les chichis et froufrous camouflage d'un manque d'excellence...Entre Saint Laurent et...
Et c'est pour celà que les plus belles photos, celles qui resteront et survivront au-delà du numérique, ont une âme...Que le plaisir, l'émotion, la colère ressentis par le photographe nous cueillent aujourd'hui dans notre fauteuil quand on pose soudain les yeux , pour la première fois sur l'image...Qu'on revit par procuration ces moments d'exception passés au filtre de nos propres émotions...Que j'aime tant regarder ces photos...
Alors quand s'y rajoute l'émotion de la nuit...Le jeu des lumières rend féérique l'instant, dépouille les objets de tout faux -semblant... Masque de l'ombre, crudité de la lumière...A ce jeu , la fragilité est gagnante et ce qui semblait indestructible en plein jour ,devient soudain irréel et éphémère...Solitude, intimité, abandon, sensualité, fantôme et magie...
C'est beau une ville la nuit...
Une usine la nuit...
Une gare ou une locomotive la nuit...
Et quand il s'agit de mes locomotives préférées...
Quand les photos ont été faites avec le goût de la perfection que je viens d'évoquer... (...)
Car c'est celà qui pour moi, au final, réconcilie tous les photographes...Amateur ou professionnel, derrière un argentique ou un numérique, chacun est et restera le témoin d'un instant à jamais révolu, instant qu'il nous offre et qu'on se passera de génération en génération...
Sur une photo de v. marc
C'est génial, l'arrivée de la photo numérique !
Les ignorants comme moi, qui n'ont pas envie de lire les dix tomes de "comment devenir un bon photographe " ou "de l'art de faire une photo de pro quand on est un amateur du dimanche " peuvent multiplier les prises de vue, en espérant qu'il y en aura soudain une, indépendamment de leur volonté, où le génie apparaîtra... au moins après retouche par logiciel... et plus sérieusement progresser par la pratique du vieil adage "cent fois sur le métier..." Tout celà sans gâcher de la pellicule et donc de l'argent...
Enfin ! le plaisir de la photo accessible à monsieur tout le monde...
Les pratiquants de longue date nous donnent, eux, grâce à leurs appareils perfectionnés et aux multiples retouches, des photos quasiment parfaites, tellement parfaites que trop souvent, comme un certain papier...elles sont ...glacées...Mais, dieu merci, l'oeil de certains, non encore remplacé par un radar de détection, nous offre encore en prime la sensibilité de celui qui pose un regard différent sur les choses...
Tout le chemin qui va du rêve , aussi froidement beau qu'irréel, à la réalité coup de poing, parce que fugace et vulnérable...Aimer la beauté parfaite d'une fille clonée et idéalisée sur magazine de mode ou préférer la fragilité émouvante car révélatrice de ses failles et incertitudes, de la gamine qui s'est prêtée au jeu...
Question de goût, de choix, de vie peut-être...Illustration la plus flagrante sur internet, le numérique est le reflet de notre société, image vite captée, vite publiée, consommée et remplacée, une photo chasse l'autre...
Alors que... l'argentique ...
L'argentique ne donnait pas droit à l'erreur...Au moins pour les évènements ponctuels...Parce qu'un arbre prendra toujours la pose mais allez demander à un train spécial de repasser ou à des cyclistes de recommencer leur course ... Il fallait le temps de concevoir, de s'approprier le sujet et de le restituer "transcendé" par sa propre vision...Avec l'oeil d'un peintre, d'un poète ou d'un humaniste...Avec le souci de ne pas gaspiller son argent en pellicule, en développement inutile...Avec l'angoisse (quand le travail était confié à un laboratoire) de l'attente ...Comment sera le bébé... vilain crapaud, banal ou exceptionnel ? Que de temps passé à réfléchir, choisir l'endroit , la lumière, le filtre, l'instant, à attendre l'accouchement...
Et plus la photo paraît simple, plus elle a été pensée, maîtrisée à la perfection...Toute la différence entre ces robes de haute couture à la ligne simplement parfaite et les chichis et froufrous camouflage d'un manque d'excellence...Entre Saint Laurent et...
Et c'est pour celà que les plus belles photos, celles qui resteront et survivront au-delà du numérique, ont une âme...Que le plaisir, l'émotion, la colère ressentis par le photographe nous cueillent aujourd'hui dans notre fauteuil quand on pose soudain les yeux , pour la première fois sur l'image...Qu'on revit par procuration ces moments d'exception passés au filtre de nos propres émotions...Que j'aime tant regarder ces photos...
Alors quand s'y rajoute l'émotion de la nuit...Le jeu des lumières rend féérique l'instant, dépouille les objets de tout faux -semblant... Masque de l'ombre, crudité de la lumière...A ce jeu , la fragilité est gagnante et ce qui semblait indestructible en plein jour ,devient soudain irréel et éphémère...Solitude, intimité, abandon, sensualité, fantôme et magie...
C'est beau une ville la nuit...
Une usine la nuit...
Une gare ou une locomotive la nuit...
Et quand il s'agit de mes locomotives préférées...
Quand les photos ont été faites avec le goût de la perfection que je viens d'évoquer... (...)
Car c'est celà qui pour moi, au final, réconcilie tous les photographes...Amateur ou professionnel, derrière un argentique ou un numérique, chacun est et restera le témoin d'un instant à jamais révolu, instant qu'il nous offre et qu'on se passera de génération en génération...
Re: Textes improvisés autour du train...
Déjà mis ailleurs...pour ceux qui suivent...''
Photo de v.marc
Elles avaient confiance en l'Homme. Forcement, c'est lui qui les avait créées. Elles avaient juste oublié que dans le mot confiance, il y a ...
Mais des hommes il y en a de toute sorte...Certains les ont aimées, sans compter leur temps , leur sueur, et ...leur peine dans tous les sens du terme parce qu'au final ce ne sont jamais ces hommes là qui gagnent...Il en va des machines comme des humains , les perdants sont toujours ceux qui aiment le plus, ceux qui donnent le plus...Les plus chanceuses ont évité le cimetière, la découpe ou la rouille dégradante pour gagner une maison de retraite elle aussi assurée par le dévouement des bénévoles...
Est-ce qu'elles avaient une âme ? Oui comme les vieilles maisons en ont une , tissée des mille joies , chagrins, amours et deuils de tous ceux qui y ont vécu, les ont entretenues et aimées plus qu'ils n'oseront jamais l'avouer...Il suffit pour le savoir, de poser simplement sa main sur les objets anciens et de les écouter...avec son coeur...
Un vieux qui meurt , c'est une bibliothèque qui disparaît dit à juste titre, un proverbe africain. Mais un objet abandonné ou détruit , c'est un des livres de cette bibliothèque qui se consume, un maillon de la chaîne qui se brise...
Quelle ironie d'écrire cela à l'heure du tout kleenex ! Le patrimoine ,c'est pourtant l'ensemble des biens dont on a hérité...Pas surprenant qu'on n'en connaisse plus que le sens financier aujourd'hui...
Avaient-elles des rêves ? Juste ceux des hommes qui les ont conduites, regardées passer, écoutées, admirées...Mais que sont les rêves qui ne se réalisent pas ? Un peu de poussière , quelques plaques sauvées des chalumeaux et une image gravée de façon indélébile sur la rétine et ...la pellicule...De quoi se faire saigner un peu le coeur et revivre un instant le souvenir d'un moment heureux...
Et elles ? Ah oui, la confiance et les rêves...Elles auraient dû savoir qu'il n' y a pas pire choix pour mener la barque de sa vie...
Seulement, çà ne sait pas, une locomotive, çà ne pense pas...
Photo de v.marc
Elles avaient confiance en l'Homme. Forcement, c'est lui qui les avait créées. Elles avaient juste oublié que dans le mot confiance, il y a ...
Mais des hommes il y en a de toute sorte...Certains les ont aimées, sans compter leur temps , leur sueur, et ...leur peine dans tous les sens du terme parce qu'au final ce ne sont jamais ces hommes là qui gagnent...Il en va des machines comme des humains , les perdants sont toujours ceux qui aiment le plus, ceux qui donnent le plus...Les plus chanceuses ont évité le cimetière, la découpe ou la rouille dégradante pour gagner une maison de retraite elle aussi assurée par le dévouement des bénévoles...
Est-ce qu'elles avaient une âme ? Oui comme les vieilles maisons en ont une , tissée des mille joies , chagrins, amours et deuils de tous ceux qui y ont vécu, les ont entretenues et aimées plus qu'ils n'oseront jamais l'avouer...Il suffit pour le savoir, de poser simplement sa main sur les objets anciens et de les écouter...avec son coeur...
Un vieux qui meurt , c'est une bibliothèque qui disparaît dit à juste titre, un proverbe africain. Mais un objet abandonné ou détruit , c'est un des livres de cette bibliothèque qui se consume, un maillon de la chaîne qui se brise...
Quelle ironie d'écrire cela à l'heure du tout kleenex ! Le patrimoine ,c'est pourtant l'ensemble des biens dont on a hérité...Pas surprenant qu'on n'en connaisse plus que le sens financier aujourd'hui...
Avaient-elles des rêves ? Juste ceux des hommes qui les ont conduites, regardées passer, écoutées, admirées...Mais que sont les rêves qui ne se réalisent pas ? Un peu de poussière , quelques plaques sauvées des chalumeaux et une image gravée de façon indélébile sur la rétine et ...la pellicule...De quoi se faire saigner un peu le coeur et revivre un instant le souvenir d'un moment heureux...
Et elles ? Ah oui, la confiance et les rêves...Elles auraient dû savoir qu'il n' y a pas pire choix pour mener la barque de sa vie...
Seulement, çà ne sait pas, une locomotive, çà ne pense pas...
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
Déclassée...Ils ont osé...Me dégrader comme un militaire déshonoré à qui l'on arrache galons et décorations...M' enlever dorures et blason et me mettre voiture d'accompagnement d'un ...non, je n'ose même pas le dire...d'un train désherbeur...Vous imaginez ? C'est comme passer de concierge d'un palace à... dame pipi...
Moi qui n'ai connu que le luxe et les grands voyages...
Si je pouvais parler...La douceur des visons et du cachemire, les effluves de Chanel ou Guerlain, la saveur boisée des Havanes, le froissement du cuir et de la soie...
Mais mon standing allait de pair avec la discrétion...Alors je ne dirai rien...Ni des riches insouciantes que j'ai si douillettement transportées, ni des larmes des folles séparations que j'ai vu coulées, ni des bruits de complots imaginés par des messieurs aux allures d' espions ou d'aventuriers...Mais peut-être n'étaient-ils au fond que de sombres fonctionnaires regagnant leur ambassade ou leur ministère...
Avec le temps, je mélange et j'oublie...Seuls restent les murmures qui hantent mes couloirs...Tout ce luxe traversant une Europe qui savait encore s' éblouir le temps d'un voyage en train...Aujourd'hui...Pfff ...Aucune voiture, même habillée par un couturier, n'atteindra ma beauté...
Déchéance...Et mes voisins, ces ploucs de wagons qui ricanent...Jalousie de ceux qui ne pourront jamais seulement imaginer la magnificence de mes voyages...J'ai vécu tout un pan d'histoire qui a sombré comme moi, avec moi...Mon monde a disparu alors je ne regrette rien...Si,... d'être là , encore, à subir cette humiliation...
Quand viendront-ils enfin me délivrer ? .. Me chercher pour me ferrailler...
Déclassée...Ils ont osé...Me dégrader comme un militaire déshonoré à qui l'on arrache galons et décorations...M' enlever dorures et blason et me mettre voiture d'accompagnement d'un ...non, je n'ose même pas le dire...d'un train désherbeur...Vous imaginez ? C'est comme passer de concierge d'un palace à... dame pipi...
Moi qui n'ai connu que le luxe et les grands voyages...
Si je pouvais parler...La douceur des visons et du cachemire, les effluves de Chanel ou Guerlain, la saveur boisée des Havanes, le froissement du cuir et de la soie...
Mais mon standing allait de pair avec la discrétion...Alors je ne dirai rien...Ni des riches insouciantes que j'ai si douillettement transportées, ni des larmes des folles séparations que j'ai vu coulées, ni des bruits de complots imaginés par des messieurs aux allures d' espions ou d'aventuriers...Mais peut-être n'étaient-ils au fond que de sombres fonctionnaires regagnant leur ambassade ou leur ministère...
Avec le temps, je mélange et j'oublie...Seuls restent les murmures qui hantent mes couloirs...Tout ce luxe traversant une Europe qui savait encore s' éblouir le temps d'un voyage en train...Aujourd'hui...Pfff ...Aucune voiture, même habillée par un couturier, n'atteindra ma beauté...
Déchéance...Et mes voisins, ces ploucs de wagons qui ricanent...Jalousie de ceux qui ne pourront jamais seulement imaginer la magnificence de mes voyages...J'ai vécu tout un pan d'histoire qui a sombré comme moi, avec moi...Mon monde a disparu alors je ne regrette rien...Si,... d'être là , encore, à subir cette humiliation...
Quand viendront-ils enfin me délivrer ? .. Me chercher pour me ferrailler...
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
Elle m'a trouvé belle...
C'est drôle ,non ? Des années après...Miracle d'une photo...Quelqu'un, un jour pose les yeux dessus et dit : Elle est belle....
Qui est belle ? La photo sûrement...
- Oui, la photo...mais la loc aussi...
Elle est sérieuse, là , elle ne se moque pas ?... Non, çà n'a pas l'air d'être le genre...
Mais entendre çà quand on a subi tout ce que j'ai subi, çà fait drôle...
Il faut dire que le compliment vient d'une fille bizarre, pas vraiment une référence...
Mais quand même, soudain je me suis sentie...exister...encore un peu...
Alors J'ai osé :
"- Belle comment ? Enfin je veux dire... pourquoi ?...
- Ben...Votre bouille carrée d'abord... et ces deux yeux ronds, étonnés...Et puis votre couleur...
- Ma couleur...vous plaisantez ? Elle est toute fanée...
-Oui justement...Elle est devenue douce , délavée seulement par les larmes de vos efforts et de vos souffrances...Et ces traces de rouille ne sont que les rides d'années de dur et bon labeur...Alors vous n'en êtes que plus belle parce que...euh j'allais dire...humaine...
- Si le début de votre explication m'a émue...Je ne suis pas sûre d'apprécier la fin...Humaine, quelle drôle d'idée ...Et quand je regarde le sort qu'ils m'ont réservé vos humains... Pas vraiment un compliment, non..."
Elle n'a rien répondu...Qu'aurait-elle pu dire ? C'était la vérité, bien au-delà des mots...J'ai aimé ce silence... Il montrait qu'elle pensait ce qu'elle disait...
Belle...Que je puisse encore inspirer celà à travers une photo...Mon âme en a frémi...
Elle m'a trouvé belle...
C'est drôle ,non ? Des années après...Miracle d'une photo...Quelqu'un, un jour pose les yeux dessus et dit : Elle est belle....
Qui est belle ? La photo sûrement...
- Oui, la photo...mais la loc aussi...
Elle est sérieuse, là , elle ne se moque pas ?... Non, çà n'a pas l'air d'être le genre...
Mais entendre çà quand on a subi tout ce que j'ai subi, çà fait drôle...
Il faut dire que le compliment vient d'une fille bizarre, pas vraiment une référence...
Mais quand même, soudain je me suis sentie...exister...encore un peu...
Alors J'ai osé :
"- Belle comment ? Enfin je veux dire... pourquoi ?...
- Ben...Votre bouille carrée d'abord... et ces deux yeux ronds, étonnés...Et puis votre couleur...
- Ma couleur...vous plaisantez ? Elle est toute fanée...
-Oui justement...Elle est devenue douce , délavée seulement par les larmes de vos efforts et de vos souffrances...Et ces traces de rouille ne sont que les rides d'années de dur et bon labeur...Alors vous n'en êtes que plus belle parce que...euh j'allais dire...humaine...
- Si le début de votre explication m'a émue...Je ne suis pas sûre d'apprécier la fin...Humaine, quelle drôle d'idée ...Et quand je regarde le sort qu'ils m'ont réservé vos humains... Pas vraiment un compliment, non..."
Elle n'a rien répondu...Qu'aurait-elle pu dire ? C'était la vérité, bien au-delà des mots...J'ai aimé ce silence... Il montrait qu'elle pensait ce qu'elle disait...
Belle...Que je puisse encore inspirer celà à travers une photo...Mon âme en a frémi...
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
La vie a un petit air de fête ce soir, il flotte comme un goût de printemps et je respire enfin, tandis que l'ombre descend doucement et que l'horizon se maquille de mauve...
La lune complice me fait un clin d'oeil... Je suis bien avec ce léger vent qui me caresse...L'air semble si pur soudain, si plein de promesses ...
Mais pour l'heure , j'ai mérité mon repos...Et Lui aussi...même s'il s'attarde encore un instant dans la complicité de la nuit qui s'étend...
Je goûte comme lui, je crois, cet instant d'harmonie...d'intimité...
Ah non, j'oubliais le photographe ...
Mais celui-là aussi sait partager ce moment d'exception et demain , quand surgira au milieu d'autres souvenirs et photos oubliés, cette image où je luis doucement, ils se diront attendris : elle était belle quand même ce soir là , et tout semblait différent... Ou peut-être n'y jetteront-ils qu'un coup d'oeil distrait, tout occupés par leurs idées...Allez savoir avec les hommes...
Et moi qu'est ce que je serai devenue ? ...Il y a des noms de lieux qu'on n'aime pas entendre prononcer...Aucune d'entre nous n'en parle même si on y pense, ils sont tabous...On sait trop bien...Quand l'une des notres y part, on ne la reverra plus...
Mais ce soir, je ne veux pas penser à des choses aussi tristes... Dans un instant... il va éteindre mes phares et je me laisserai bercer par le doux bruit familier de la gare qui s'endort...
Demain... est certitude d'autres départs, d'autres joies et fatigues ... Envie et désir de belles rencontres, vibrations...voyages et espaces infinis s'ouvrant devant moi... Et j'ai toute la nuit, qui doucement m'enveloppe, pour en rêver...
Demain... Tout vient à point... à qui sait... espérer...
La vie a un petit air de fête ce soir, il flotte comme un goût de printemps et je respire enfin, tandis que l'ombre descend doucement et que l'horizon se maquille de mauve...
La lune complice me fait un clin d'oeil... Je suis bien avec ce léger vent qui me caresse...L'air semble si pur soudain, si plein de promesses ...
Mais pour l'heure , j'ai mérité mon repos...Et Lui aussi...même s'il s'attarde encore un instant dans la complicité de la nuit qui s'étend...
Je goûte comme lui, je crois, cet instant d'harmonie...d'intimité...
Ah non, j'oubliais le photographe ...
Mais celui-là aussi sait partager ce moment d'exception et demain , quand surgira au milieu d'autres souvenirs et photos oubliés, cette image où je luis doucement, ils se diront attendris : elle était belle quand même ce soir là , et tout semblait différent... Ou peut-être n'y jetteront-ils qu'un coup d'oeil distrait, tout occupés par leurs idées...Allez savoir avec les hommes...
Et moi qu'est ce que je serai devenue ? ...Il y a des noms de lieux qu'on n'aime pas entendre prononcer...Aucune d'entre nous n'en parle même si on y pense, ils sont tabous...On sait trop bien...Quand l'une des notres y part, on ne la reverra plus...
Mais ce soir, je ne veux pas penser à des choses aussi tristes... Dans un instant... il va éteindre mes phares et je me laisserai bercer par le doux bruit familier de la gare qui s'endort...
Demain... est certitude d'autres départs, d'autres joies et fatigues ... Envie et désir de belles rencontres, vibrations...voyages et espaces infinis s'ouvrant devant moi... Et j'ai toute la nuit, qui doucement m'enveloppe, pour en rêver...
Demain... Tout vient à point... à qui sait... espérer...
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
Le ciel s'est fardé outrageusement, camaïeux d'orange, mauve et violine...Pourpre vespérale diraient les lyriques poètes...Tu parles d'une pourpre vespérale...Maquillage de fille sur le retour oui, qui rajoute une couche de peinture dans l'espoir dérisoire de cacher sa jeunesse perdue au prochain client...Couleurs d'une beauté perfide et malsaine...Trop tranchées pour être honnêtes...
C'est un ciel du diable qui sent le souffre...et je le respire...mal d'ailleurs...Seuls mes yeux brillent d'une lumière franche et claire..La pollution physique est comme celle morale...Elle peut donner un beau spectacle mais ses miasmes fétides eux ne trompent pas...C'est l'odeur de la chimie, du poison qui s'avance masqué...Les yeux piquent, la gorge est sèche et les poumons opprimés...
Je ne le montre pas mais j'ai peur dans ce soir aux couleurs assassines...Horreur des ces cheminées qui crachent, salissent mon ciel , brouillent ma vue sur la mer, étouffent les parfums attendus de la nuit, quand la chaleur se calme, que la senteur énivrante des belles de nuit et du chèvrefeuille devrait remplacer les diurnes fragrances du thym et de la lavande..
.
Ciel sulfureux de dioxine, de méthane et d'arsenic, couleurs hypocrites comme la mort en robe de bal...je me sens perdue ainsi seule dans le soir qui descend...Le ciel est en feu et c'est moi qui brûle d'une fièvre mauvaise...Envie de me remettre en marche...de repartir sur les rails...d'une autre affectation...Sur une ligne de montagne peut-être pour découvrir ce que pureté de l'air veut dire...
Pourtant je le sais , je resterai là, ce n'est pas moi qui décide...Mais ne me dîtes pas que ce ciel est beau, non, je le vis comme une chape maléfique qui pèse lourdement sur moi...Alors j'espère et j'attends...mon sauveur...le mistral...
Le ciel s'est fardé outrageusement, camaïeux d'orange, mauve et violine...Pourpre vespérale diraient les lyriques poètes...Tu parles d'une pourpre vespérale...Maquillage de fille sur le retour oui, qui rajoute une couche de peinture dans l'espoir dérisoire de cacher sa jeunesse perdue au prochain client...Couleurs d'une beauté perfide et malsaine...Trop tranchées pour être honnêtes...
C'est un ciel du diable qui sent le souffre...et je le respire...mal d'ailleurs...Seuls mes yeux brillent d'une lumière franche et claire..La pollution physique est comme celle morale...Elle peut donner un beau spectacle mais ses miasmes fétides eux ne trompent pas...C'est l'odeur de la chimie, du poison qui s'avance masqué...Les yeux piquent, la gorge est sèche et les poumons opprimés...
Je ne le montre pas mais j'ai peur dans ce soir aux couleurs assassines...Horreur des ces cheminées qui crachent, salissent mon ciel , brouillent ma vue sur la mer, étouffent les parfums attendus de la nuit, quand la chaleur se calme, que la senteur énivrante des belles de nuit et du chèvrefeuille devrait remplacer les diurnes fragrances du thym et de la lavande..
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Ciel sulfureux de dioxine, de méthane et d'arsenic, couleurs hypocrites comme la mort en robe de bal...je me sens perdue ainsi seule dans le soir qui descend...Le ciel est en feu et c'est moi qui brûle d'une fièvre mauvaise...Envie de me remettre en marche...de repartir sur les rails...d'une autre affectation...Sur une ligne de montagne peut-être pour découvrir ce que pureté de l'air veut dire...
Pourtant je le sais , je resterai là, ce n'est pas moi qui décide...Mais ne me dîtes pas que ce ciel est beau, non, je le vis comme une chape maléfique qui pèse lourdement sur moi...Alors j'espère et j'attends...mon sauveur...le mistral...
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
Icône d'une époque où le mot progrès avait encore un sens
Mais sans son triste complément d'aujourd'hui, rentabilité...
Mythique comme peut l'être un rêve inégalé,
Outrageusement belle dans sa robe même fanée
Rêvant que peut-être, sûrement... longtemps encore elle roulerait
Telle une reine , dans l'imaginaire de certains hommes
Emerveillés d'avoir un instant partagé
La vitesse, l'aventure et leur jeunesse à ses côtés,
L'amour du rail, comme un cadeau, qu'elle leur a donné
Eternelle dans leur souvenir, bien au-delà de la réalité...
Icône d'une époque où le mot progrès avait encore un sens
Mais sans son triste complément d'aujourd'hui, rentabilité...
Mythique comme peut l'être un rêve inégalé,
Outrageusement belle dans sa robe même fanée
Rêvant que peut-être, sûrement... longtemps encore elle roulerait
Telle une reine , dans l'imaginaire de certains hommes
Emerveillés d'avoir un instant partagé
La vitesse, l'aventure et leur jeunesse à ses côtés,
L'amour du rail, comme un cadeau, qu'elle leur a donné
Eternelle dans leur souvenir, bien au-delà de la réalité...
Re: Textes improvisés autour du train...
... No more comment...
Amicalement,
Daniel
Amicalement,
Daniel
Vagabondurail- Nombre de messages : 399
Age : 60
Localisation : Bègles (33) Tavaux (39)
Emploi/loisirs : Régisseur de résidence dans une cité cheminote le jour; vagabondages ferroviares la nuit...
Humeur : rêveuse, changeante, vagabonde...
Date d'inscription : 03/03/2009
Re: Textes improvisés autour du train...
Chapeau bas. Bravo pour ces textes si poétiques et emplis d'émotion. Quelle inspiration Je suis sous le charme
CC 14009- Nombre de messages : 196
Age : 55
Localisation : Millery / Lorraine
Emploi/loisirs : Cheminot / lecture / musique
Humeur : a du caractère mais fidèle en amitié
Date d'inscription : 06/03/2009
Re: Textes improvisés autour du train...
Oups Mais ce n'est pas très fouillé...Je me laisse juste imprégner par l'ambiance d'une photo qui "me parle" et j'écris ce qui vient , rien de plus...Pas de recherche pendant des heures...
Re: Textes improvisés autour du train...
Bonjour,
Hé oui........
L'esprit vagabonde sur une photo. Les mots s'ensuivent les uns après les autres comme les wagons derrière une locomotive. Et le tout sort de la photo pour nous faire rêver mais peut être aussi réfléchir. C'est la force d'une belle image (cliché, photo, dessin, etc...) quand celle-ci nous entraîne au-dela du simple regard curieux.
Le train des mots qui composent des rames de phrases pour nous donner un réseau sans fin sur les rails de l'imaginaire. Et au début fut la lumière, pardon la photo...
Pas très philosophique, mais c'était ma contribution...sans photo !
A+lbert
Hé oui........
L'esprit vagabonde sur une photo. Les mots s'ensuivent les uns après les autres comme les wagons derrière une locomotive. Et le tout sort de la photo pour nous faire rêver mais peut être aussi réfléchir. C'est la force d'une belle image (cliché, photo, dessin, etc...) quand celle-ci nous entraîne au-dela du simple regard curieux.
Le train des mots qui composent des rames de phrases pour nous donner un réseau sans fin sur les rails de l'imaginaire. Et au début fut la lumière, pardon la photo...
Pas très philosophique, mais c'était ma contribution...sans photo !
A+lbert
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
Voilà, on y est...Il peut y avoir le soleil , cette lumière exceptionnelle, dorée, chaude et douce pour réchauffer nos vieux os, on sait bien que c'est la fin...Aucune d'entre nous n'est dupe...C'est notre derniere station avant le grand départ, le ferraillage...
Vous croyez que je fais la fière là , en tête de ce convoi, qui, si beau semble-t-il, n'est que mortuaire ?...
Vous pensez que, parce que nous sommes des dizaines, je suis plus courageuse et je me sens moins seule ?
Est-ce qu'on se sent moins seul parce qu'on est oublié dans une maison de retraite ?
Nous sommes encore pimpantes, vues comme celà ? Ne vous y trompez pas, comme pour les vieilles stars, çà tient au talent du photographe mais la mécanique est usée...C'est le bout du chemin...
On peut juste prier, pendant cette dernière attente, pour échapper aux dégradations ultimes des taggeurs et des voleurs et garder notre apparence jusqu'au bout. Si la vieillesse est un naufrage , qu'il se passe avec dignité...
Déjà tellement étonnant qu'on intéresse quelqu'un dans cette antichambre de la mort, qu'un type ait encore envie de nous montrer sur une photo... Faut croire que celui-là ne doit pas avoir un regard tout à fait comme les autres...
A-t-on idée d'aimer traîner dans les arrière-cours de nos vies ?
Ce n'est pas ce que demande la foule des esthètes... Ils veulent du propre, du léché , du photographiquement correct, pas de vue sur les salles d'opération ou les mouroirs...
Pourtant, un jour, dans quelques dizaines d'années, certains peut-être s'extasieront devant cette photo...
D'ailleurs, dernière coquetterie , je vous ferai remarquer que j'y suis la plus belle...C'est moi que le soleil caresse de ses rayons, et le marron de ma livrée prend des teintes cuivrées à l'unisson de cette terre et de ces rails tant parcourus...
Alors, je ne sais pas s'il existe un paradis pour les locs... mais si c'est le cas, je fais une promesse à ceux dont les yeux se teinteront d'un peu de regret et de beaucoup de douceur...
Je leur promets que, de là-haut, mon âme leur fera partager la chanson de ma vie et sentir en un instant tout ce que j'ai vécu...
Pendant quelques secondes, rien que pour eux, je revivrai dans l'amour qu'ils voudront bien me donner...
Voilà, on y est...Il peut y avoir le soleil , cette lumière exceptionnelle, dorée, chaude et douce pour réchauffer nos vieux os, on sait bien que c'est la fin...Aucune d'entre nous n'est dupe...C'est notre derniere station avant le grand départ, le ferraillage...
Vous croyez que je fais la fière là , en tête de ce convoi, qui, si beau semble-t-il, n'est que mortuaire ?...
Vous pensez que, parce que nous sommes des dizaines, je suis plus courageuse et je me sens moins seule ?
Est-ce qu'on se sent moins seul parce qu'on est oublié dans une maison de retraite ?
Nous sommes encore pimpantes, vues comme celà ? Ne vous y trompez pas, comme pour les vieilles stars, çà tient au talent du photographe mais la mécanique est usée...C'est le bout du chemin...
On peut juste prier, pendant cette dernière attente, pour échapper aux dégradations ultimes des taggeurs et des voleurs et garder notre apparence jusqu'au bout. Si la vieillesse est un naufrage , qu'il se passe avec dignité...
Déjà tellement étonnant qu'on intéresse quelqu'un dans cette antichambre de la mort, qu'un type ait encore envie de nous montrer sur une photo... Faut croire que celui-là ne doit pas avoir un regard tout à fait comme les autres...
A-t-on idée d'aimer traîner dans les arrière-cours de nos vies ?
Ce n'est pas ce que demande la foule des esthètes... Ils veulent du propre, du léché , du photographiquement correct, pas de vue sur les salles d'opération ou les mouroirs...
Pourtant, un jour, dans quelques dizaines d'années, certains peut-être s'extasieront devant cette photo...
D'ailleurs, dernière coquetterie , je vous ferai remarquer que j'y suis la plus belle...C'est moi que le soleil caresse de ses rayons, et le marron de ma livrée prend des teintes cuivrées à l'unisson de cette terre et de ces rails tant parcourus...
Alors, je ne sais pas s'il existe un paradis pour les locs... mais si c'est le cas, je fais une promesse à ceux dont les yeux se teinteront d'un peu de regret et de beaucoup de douceur...
Je leur promets que, de là-haut, mon âme leur fera partager la chanson de ma vie et sentir en un instant tout ce que j'ai vécu...
Pendant quelques secondes, rien que pour eux, je revivrai dans l'amour qu'ils voudront bien me donner...
Re: Textes improvisés autour du train...
Photo de v.marc
- Dites ...Qu'est ce qu'elle fait là ?...
-Poseuse , en plus...
- C'est vrai quoi...Elle n' a pas l'impression d'être en trop ?
- Pensez-vous...Même pas consciente de sa différence...Ou alors...sûrement pour s'en glorifier...Suffit de la regarder...Elle n'a qu'une envie , çà se voit... se mettre en avant, prendre toute la place...
- Comment lui faire sentir...Ben oui, quoi...qu'elle n'est pas de notre monde ?...
- Le mieux, c'est peut-être de l'ignorer...Elle se lassera...
- Vous croyez ? Ce n'est pas le genre...C'est vrai qu'elle fait tâche quand même au milieu de notre bel orange...
- Ouaip...Et puis , nous sommes des humbles travailleurs, nous , on sait de quoi on parle...Alors qu'elle avec ses airs de princesse du rail...Prètentieuse...
- Bon , écoutez les gars...Elle n'a pas l'air bien méchante..Vous ne croyez pas qu'on pourrait lui faire une petite place ?...Au moins comme potiche décorative...elle n'est pas si mal que çà...
- Cà ne va pas non ? ...Mais si on la laisse s'incruster là, qui on va voir d'après toi sur la photo ? ...Nous peut-être ? ...Vise le photographe, il n' a d'yeux que pour elle...Faut qu'elle aille retrouver ses copines...Dis- lui , toi...
-Pfff...trop tard...Regarde , il a pris la photo...
Ah ben , c'est sûr, on va avoir l'air malin dessus....
- Dites ...Qu'est ce qu'elle fait là ?...
-Poseuse , en plus...
- C'est vrai quoi...Elle n' a pas l'impression d'être en trop ?
- Pensez-vous...Même pas consciente de sa différence...Ou alors...sûrement pour s'en glorifier...Suffit de la regarder...Elle n'a qu'une envie , çà se voit... se mettre en avant, prendre toute la place...
- Comment lui faire sentir...Ben oui, quoi...qu'elle n'est pas de notre monde ?...
- Le mieux, c'est peut-être de l'ignorer...Elle se lassera...
- Vous croyez ? Ce n'est pas le genre...C'est vrai qu'elle fait tâche quand même au milieu de notre bel orange...
- Ouaip...Et puis , nous sommes des humbles travailleurs, nous , on sait de quoi on parle...Alors qu'elle avec ses airs de princesse du rail...Prètentieuse...
- Bon , écoutez les gars...Elle n'a pas l'air bien méchante..Vous ne croyez pas qu'on pourrait lui faire une petite place ?...Au moins comme potiche décorative...elle n'est pas si mal que çà...
- Cà ne va pas non ? ...Mais si on la laisse s'incruster là, qui on va voir d'après toi sur la photo ? ...Nous peut-être ? ...Vise le photographe, il n' a d'yeux que pour elle...Faut qu'elle aille retrouver ses copines...Dis- lui , toi...
-Pfff...trop tard...Regarde , il a pris la photo...
Ah ben , c'est sûr, on va avoir l'air malin dessus....
Re: Textes improvisés autour du train...
Bonsoir,
Personnellement j'aurai vu une autre histoire et merci pour la tienne au passage :
"Mais bon sang, qu'est ce que je fais ici moi? C'est pas mon truc les services...Et puis ma robe va se salir dans ce dépôt. Quand je pense qu'il y a des petits gars qui m'attendent au bord des voies pour me glorifier, m'immortaliser, me tirer le portrait quoi!
C'est que je sais encore me faire désirer, et que je n'ai pas toujours que des trains de marchandises (comme ils disent les anciens) à tirer. Il m'arrive encore de rendre service à des copines un peu fatiguées et de les remplacer haut le pied, sur des courses nobles.
Allez, si j'osais, j'avancerais bien un peu plus pour me faire admirer. Bon il paraît que cela ne se fait pas...C'est mal vu et certains pourraient juger que je ne sais pas me retenir et m'envoyer prématurément du côté de Sotteville. Brrr, d'un seul coup cela me fait froid dans les pistons.
Attendons pour nous dégourdir les bogies. Je peux toujours essayer de discuter avec mes voisins ou voisines. Seulement là, je risque d'avoir droit aux potins ou autres commérages du quartier.... Finalement , je vais m'assoupir un petit moment, histoire de me refaire une santé pour ma prochaine course et rejoindre mes soeurs à Nevers...
Allez bonne nuit et vous à côté, un peu de calme, j'ai besoin de repos..."
A+lbert pour la 72081....
Personnellement j'aurai vu une autre histoire et merci pour la tienne au passage :
"Mais bon sang, qu'est ce que je fais ici moi? C'est pas mon truc les services...Et puis ma robe va se salir dans ce dépôt. Quand je pense qu'il y a des petits gars qui m'attendent au bord des voies pour me glorifier, m'immortaliser, me tirer le portrait quoi!
C'est que je sais encore me faire désirer, et que je n'ai pas toujours que des trains de marchandises (comme ils disent les anciens) à tirer. Il m'arrive encore de rendre service à des copines un peu fatiguées et de les remplacer haut le pied, sur des courses nobles.
Allez, si j'osais, j'avancerais bien un peu plus pour me faire admirer. Bon il paraît que cela ne se fait pas...C'est mal vu et certains pourraient juger que je ne sais pas me retenir et m'envoyer prématurément du côté de Sotteville. Brrr, d'un seul coup cela me fait froid dans les pistons.
Attendons pour nous dégourdir les bogies. Je peux toujours essayer de discuter avec mes voisins ou voisines. Seulement là, je risque d'avoir droit aux potins ou autres commérages du quartier.... Finalement , je vais m'assoupir un petit moment, histoire de me refaire une santé pour ma prochaine course et rejoindre mes soeurs à Nevers...
Allez bonne nuit et vous à côté, un peu de calme, j'ai besoin de repos..."
A+lbert pour la 72081....
Re: Textes improvisés autour du train...
Bravo d'avoir joué le jeu et super ton texte...Autant de regards sur une photo, autant de versions...et au fond nos deux textes se complètent parfaitement pour faire deux beaux apartés de théatre...
A quand le Molière des locomotives qu'on se le voit décerné ? ...
A quand le Molière des locomotives qu'on se le voit décerné ? ...
Re: Textes improvisés autour du train...
Ceci dit , je constate que tous les sexes étaient mélangés pour toi alors que pour moi, il y avait elle et...eux...
Mais si on se met à discuter du sexe des locomotives...
Mais si on se met à discuter du sexe des locomotives...
Re: Textes improvisés autour du train...
Bah il faut croire que j'y ai vu des locomotives qui sont en fait les locotracteurs, ou abréviation de locomotive-tracteur. Alors à ce petit jeu, qui est qui? Sans compter que tout ce petit monde représente en fait un engin de traction...
Bien sur ce, je crois que je vais aller me coucher, non sans avoir feuilleté auparavant une revue de ...trains !
A+lbert
Bien sur ce, je crois que je vais aller me coucher, non sans avoir feuilleté auparavant une revue de ...trains !
A+lbert
Re: Textes improvisés autour du train...
Faut pas me tenter...
Photo de Loïc (Meka)
Pfff... Regardez-moi ces gamines, toutes vibrantes et ronflantes à l'idée de partir courir les rails...
Et que je te regarde l'heure...Et que je papote sur la vitesse qu'elles atteindront ...et la prochaine gare à découvrir...Un peu narquoises même, avec leurs regards en coin, je le vois bien , quand elles ont su ma destination...Mamie et son petit tour en banlieue...elles rigolent en douce , ces... J'vous jure...Le feu aux fesses, oui...
Bon allez, j'avoue, je bougonne là , mais vous croyez que je les jalouse ?... Eh non, elles me font plaisir ces petites, quand je les vois rouler sur les chemins que j'ai tant de fois empruntés...Elles me rappellent ce bonheur des départs, ce sentiment de liberté et de toute puissance quand la voie nous appartient...Je retrouve en les regardant ma joie intacte, cette impatience et cette fièvre...Combien de voitures ou de wagons ? Pour où ? On va souffrir le mécano et moi, ou ce ne sera qu'une petite ballade facile ?.... Il y aura du monde pour nous regarder passer, vous savez, ces drôles de types au bord des voies avec des appareils photos ?....
Qu'elles en profitent, çà passe vite... déjà dans le lot, là , j'en vois une qui s'approche aussi petit à petit de la fin...
Oui, je suis heureuse de tout ce qu'elles me rappellent, le goût et l'odeur de ces voies de France si souvent parcourues par mes soeurs et moi-même...Si j'ai le coeur gros, c'est seulement...que je voudrais bien moi aussi repartir...Je n'ai peut-être pas l'air comme çà mais l'envie est là, intacte... et je suis encore apte et prête à refaire les plus durs et longs trajets...
Murmurez à mon oreille... Avignon, Miramas, Nîmes, Narbonne...tous ces noms qui sonnent bon le midi et regardez... mes phares brillent soudain plus forts dans cette nuit à l' étrange et féerique halo de luminosité artificielle et polluée ...
Et si ce soir, pour l'un de mes derniers voyages (quand on est cantonné à faire le tour du pâté de maisons, ce n'est pas bon signe) ... Si ce soir ...un vent de folie soufflait sur cette gare , emportant mon fidèle conducteur dans le même délire que moi...Et qu'il décide, à la barbe de mes jeunes copines et de tous ces raseurs qui m'ont déjà enterrée , de m'emmener voir une dernière fois la Méditerranée...
Oh oui, je lui montrerais ce que j'ai encore dans le ventre, comme je peux être encore capable de l'émerveiller...
Rêve ? Gâtisme délirant ? Après tout, sait-on jamais...Un soir étrange comme celui-là, où la lumière semble sortie de la lanterne d'un elfe de conte de fée...c'est un peu comme une nuit où la lune serait bleue...Tout peut arriver..
Il est passé où , mon chevalier des rails , il arrive ?
Photo de Loïc (Meka)
Pfff... Regardez-moi ces gamines, toutes vibrantes et ronflantes à l'idée de partir courir les rails...
Et que je te regarde l'heure...Et que je papote sur la vitesse qu'elles atteindront ...et la prochaine gare à découvrir...Un peu narquoises même, avec leurs regards en coin, je le vois bien , quand elles ont su ma destination...Mamie et son petit tour en banlieue...elles rigolent en douce , ces... J'vous jure...Le feu aux fesses, oui...
Bon allez, j'avoue, je bougonne là , mais vous croyez que je les jalouse ?... Eh non, elles me font plaisir ces petites, quand je les vois rouler sur les chemins que j'ai tant de fois empruntés...Elles me rappellent ce bonheur des départs, ce sentiment de liberté et de toute puissance quand la voie nous appartient...Je retrouve en les regardant ma joie intacte, cette impatience et cette fièvre...Combien de voitures ou de wagons ? Pour où ? On va souffrir le mécano et moi, ou ce ne sera qu'une petite ballade facile ?.... Il y aura du monde pour nous regarder passer, vous savez, ces drôles de types au bord des voies avec des appareils photos ?....
Qu'elles en profitent, çà passe vite... déjà dans le lot, là , j'en vois une qui s'approche aussi petit à petit de la fin...
Oui, je suis heureuse de tout ce qu'elles me rappellent, le goût et l'odeur de ces voies de France si souvent parcourues par mes soeurs et moi-même...Si j'ai le coeur gros, c'est seulement...que je voudrais bien moi aussi repartir...Je n'ai peut-être pas l'air comme çà mais l'envie est là, intacte... et je suis encore apte et prête à refaire les plus durs et longs trajets...
Murmurez à mon oreille... Avignon, Miramas, Nîmes, Narbonne...tous ces noms qui sonnent bon le midi et regardez... mes phares brillent soudain plus forts dans cette nuit à l' étrange et féerique halo de luminosité artificielle et polluée ...
Et si ce soir, pour l'un de mes derniers voyages (quand on est cantonné à faire le tour du pâté de maisons, ce n'est pas bon signe) ... Si ce soir ...un vent de folie soufflait sur cette gare , emportant mon fidèle conducteur dans le même délire que moi...Et qu'il décide, à la barbe de mes jeunes copines et de tous ces raseurs qui m'ont déjà enterrée , de m'emmener voir une dernière fois la Méditerranée...
Oh oui, je lui montrerais ce que j'ai encore dans le ventre, comme je peux être encore capable de l'émerveiller...
Rêve ? Gâtisme délirant ? Après tout, sait-on jamais...Un soir étrange comme celui-là, où la lumière semble sortie de la lanterne d'un elfe de conte de fée...c'est un peu comme une nuit où la lune serait bleue...Tout peut arriver..
Il est passé où , mon chevalier des rails , il arrive ?
Dernière édition par Hélène le Jeu 28 Mai - 13:59, édité 1 fois
Re: Textes improvisés autour du train...
Je veux bien jouer le rôle du chevalier sans problème !
Un petit patache Villeneuve-Miramas ? C'est partie, mais laissez moi aller chercher une de ses sœurs pour grouper leur effort
Meka- Nombre de messages : 23
Date d'inscription : 29/04/2009
Re: Textes improvisés autour du train...
Meka a écrit:
Un petit patache Villeneuve-Miramas ? C'est partie, mais laissez moi aller chercher une de ses sœurs pour grouper leur effort
Faudra nous montrer çà en photo...
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