Photographies d'appareils photographiques

Whitehouse inc (USA) a fabriqué de nombreux appareils d'esthétique assez particulière. Parmi ceux-ci les Beacon I, Beacon II (film format 127) et Beacon 225 (film format 620). Ces appareils construits dans le début des années 1940 sont d'aspect similaire, mais de taille très différente. Ils sont constitués d'un boîtier de bakélite noire et d'un objectif coulissant carré rentrant dans le boîtier.

La décoration de la plaque avant de l'objectif ainsi que les parties en métal nickelé (notamment la glissière d'ouverture du boîtier) sont très soignées.

Ces appareils sont assez difficiles à photographier en raison du contraste saisissant ente la bakélite noire parfois mate parfois brillante et le métal plein de reflets.

Ces appareils, techniquement simples (une ou deux vitesses, une seule ouverture, pas de réglage de distance) forment une association de similitude et de contraste. Le Beacon II est d'une taille compacte ( 8 cmx9 cmx4 cm) et séduit le toucher comme le font les téléphones portables.











Ici, le Grand Beacon 225:

Un des appareils les plus populaires dans le monde, le Kodak Brownie Flash (en France) appelé Kodak Brownie Hawkeye aux Etats Unis (années 1950).





Un des préférés, par la massivité de la bakélite, la variété des consistances et formes, le clin d'oeil de la poignée sur le dessus, la raideur des stries et l'arrondi des angles.

Il se porte à la main comme un petit panier ridicule.

Tout y est fixe: vitesse, diaphragme, distance, mais il y a un mode pose.

Ah, le Brownie...toute ma jeunesse qui défile ! Mais je n'ai pas eu la chance d'en avoir un... Cadeau trop cher pour l'époque et puis surtout, il était impensable qu'un gamin puisse avoir un appareil photo. Il faudra attendre la communion à 14 ans et le milieu des années "60" pour que les comportements commencent à changer. Du moins chez moi...

A+lbert

L' Agfa Billy Clack, fabriqué entre 1930 et 1940 en Allemagne. Il existe en deux formats un faisant des négatifs 4,5 cm l'autre 6x9cm, toujours sur du film format 120. Il s'agit ici du petit modèle. Il a une vitesse unique inconnue, la pose B et une tringlerie mécanique de blocage de l'obturateur en position ouverte! Il a trois diaphragmes f11, f16 et f22.
Ce modèle a également une bonnette portrait pour les distances courtes (il n' a aucun autre réglage de distance).





Le Billy Clack a trois viseurs: deux prismes pour prise de vue horizontale ou verticale et un viseur 'sport': deux simples cadres métalliques qui se déplient sur le côté.
Une béquille permet de le bloquer l'appareil en position verticale pour les clichés en pose.

Comme son nom l'indique (le nom 'Clack' est issu du rachat de Rietzschel fabricant de Klak et Klap par Agfa), l'appareil est pliant et se déplie tout seul sur la pression d'un bouton.
Le système d'entretoises d'ouverture est magnifique.



Commercialement, le Billy clack semble inspiré directement par le Kodak Jiffy. Certains prétendent que c'est le contraire. Ce qui est certain, c'est la ressemblance tant pour le concept que l'esthétique type Art Déco.
Le Billy Clack est plus fin que son concurrent.


Un appareil dont la face avant est d'une beauté parfaite avec son émail noir et ses fines raies métalliques lui donnant une structure. Les éléments techniques (objectif, lentilles des deux viseurs, réglage de l'ouverture, étiquette d'importation) n'existent pas et constituent simplement des détails du décor. Façade simple et pure, entretoises imaginatives et fonctionnant toujours parfaitement font du Billy Clack un sujet auquel s'attachent le regard et l'esprit.

Cet appareil commercialisé normalement en France, importé d'Allemagne (c'est écrit dessus) a été acheté à un Autrichien.

Replié:

Retour chez le concurrent ,Kodak, avec trois boîtiers d'époques successives mais très voisins.

Les boîtiers sont en bois et carton (au début) puis en tôle (à la fin), ils ont des objectifs fixes, avec deux ouvertures commandées par une simple tirette (il faut bien tirer ou pousser à fond, sinon ...), deux viseurs en mode portrait ou paysage.

De gauche à droite: le Brownie Six 20 junior ART DECO avec son ouverture à secret (tirer sur le bouton d'avance du film, puis soulever une des attaches de la poignée) (1934-1942), le Brownie Six 20 modèle C (1946-1957), et enfin le Brownie Flash B (cersion anglaise du Brownie Flash IV américain (1958) qui est la version 'luxe': gainage en 'cuir' de teinte claire, parties métalliques dorées (au laiton), émail, boutons teinte ivoire.



Une collection est aussi faite pour constituer des associations sur des critères et angles variés.

L'Argus C3 Matchmatic est le modèle 'luxe' de l'Argus C3 qui lui était tout noir. Le Matchmatic existe aussi en teinte bleu/noir.

Il est appelé 'The Brick' en raison de sa forme et de ses dimensions. Son poids de 770 grammes ne paraissent pas absurdes pour une brique! Il n'est pas identique au C3 car il dispose d'une cellule sur le dessus dans la griffe porte flash. Mon exemplaire n'en dispose pas.

L'argus C3 a été fabriqué entre 1939 et 1966 (le Matchmatic à partir de 1958). et l'on dit que c'est l'appareil (avec ses variantes) le plus vendu aux Etats Unis.

Il était peu cher, plutôt solide et son côté technique (boutons, manettes, manivelles, lentilles) séduisait. Il était tellement populaire que chaque annonce par Argus de l'arrêt de sa fabrication déclenchait des ruées chez les marchands.

Le déclencheur est la manette à gauche sur la face avant. Au dessus vers la droite on trouve le bouton rotatif du télémètre qui est couplé par un système de roues dentées à l'objectif et le fait tourner en synchronisation.

Il est tellement déséquilibré vers l'avant qu' Argus a été obligé de lui adjoindre un petit pied dessous pour qu'il veuille bien tenir debout sans basculer.





Le Matchmatic frappe par sa masse, la régularité de ses formes et les divers segments rectilignes de chrome. Son côté mécanique industrielle est en correspondance avec son esthétique.

L'Agiflash de la compagnie Agi (Aeronautical and General Instruments Co) a été fabriqué en Angleterre de 1954 à 1958.
Agi était une société construisant des équipements pour l'armée et notamment l'aviation. Une division pour le civil (AGILUX) a été créée en 1947. Cet appareil est un des premiers modèles de cette division.

La société existe toujours et produit toujours des équipements pour la défense.







L'Agiflash qui est techniquement plus que simple (il n'y a aucun réglage) a toutefois l'esthétique sinon d'une Rolls Royce, mais celle d'un taxi londonien. Arrondi, souple, une silhouette entre le fauve et l'insecte, une asymétrie marquée et un assemblage complexe de formes pour le cockpit (viseur, bouton couvre orifice du flash, levier d'éjection du flash) en font un appareil très britannique et plaisant.

La version française du Kodak Brownie Starlet Flash. Appareil au format 127 (12 photos de 4x4 cm), sans doute
un des plus courants cadeaux pour enfant des années 1960.



Celui-ci, qui fonctionne, a pourtant déroulé une bonne partie de sa carrière à faire des clichés de spéléologie et les traces d'argiles restent nombreuses malgré nettoyage à la brosse à dents!

Les deux grosses prises sur le côté servent à connecter le flash par une broche vissante peu ergonomique.

Calme et sérénité associés aux sentiments personnels.

Le Photax III (série VIII) a été produit à partir de 1947 par la société française MIOM. Différents modèles se sont succédés jusqu'en 1960.
Celui-ci est en assez mauvais état, mais déclenche encore. Il était aussi appelé 'blindé' en raison du couvre objectif qui lui donnait un aspect de bouledogue massif (voir dernier cliché ci-dessous).
L'objectif à focale fixe avec lentille ménisque est rentrant.
Il faisait des clichés de 6x9 cm sur du film formt 620.






Les formes de cet appareil très courant ont été faites à l'exacte courbure d'une main offrant; le creux entre pouce et index s'adapte de la manière la plus juste à l'ovale latéral du Photax.



Que dire alors du jeu de la lumière sur le capot blindé et de l'extrême progressivité de la hauteur des flèches sur celui-ci?

Bonsoir,

Franchement, je trouve ce sujet passionnant ! Quelle belle collection...On voyage dans le design , les techniques et le temps...

Continuons donc.

Une gamme d'appareils mythiques: les Rollei 35.

Le Rollei 35 SE est un appareil semi automatique avec détermination de l'exposition par deux diodes luminescentes dans le viseur. Des modèles plus récents sont très recherchés (séries Gold et Platinum notamment).

Les Rollei 35 qui sont parmi les plus petits appareils 24x26 depuis bien longtemps bénéficient de techniques de pointe:

.objectif Tessar ou Sonnar exceptionnel
.mesure de lumière reportée dans le viseur
.extrême solidité (celui-ci a fait plusieurs années de spéléologie et fonctionne toujours bien, évidemment il n'avait pas le pare soleil !)




Le Rollei 35 est aussi source de contentement:

• extrême compacité (10 x 6 x 3,2 cm !),
  
• chaque espace de la surface du boitier est occupé par une commande à la forme simplissime, ergonomique et belle
  
• l'ensemble des formes des commandes constitue à lui seul une oeuvre esthétique
  
• une taille et un poids à la dimension d'une main

L'objectif est rentrant, pour le sortir c'est déjà un plaisir:

• décaler le bouton de déblocage de l'objectif
  
• tourner simultanément celui-ci
  
• le tirer vers l'extérieur
  
• en butée le tourner en sens inverse et l'encliqueter
  
• le déclencheur est alors débloqué!

Et de plus le flash s'installe sous l'appareil!

Le Kodak Beau Brownie a été fabriqué entre 1930 et 1933. Il a été conçu par le designer américain Walter Dorwin Teague (mort en 1960). Ce concepteur de talent a développé plusieurs appareils pour Kodak (voir par exemple
Kodak et Teague ) , notamment le Kodak Bantam spécial plus haut dans ce fil.

Cet appareil existait en deux tailles et plusieurs couleur d'émail (ici le modèle bordeaux).
La finition cuir a un grain original (voir ci-dessous) et sa couleur choisie en fonction de celle de l'émail.

C'est un boîtier classique de l'époque avec une seule vitesse, deux modes (pose et instantané), trois ouvertures.





Ci-dessus, le système de rembobinage (qui sert aussi de verrou de fermeture du boîtier et qu'il faut tirer pour ouvrir celui-ci) et à droite le déclencheur.



Ci-dessus le tableau de bord: mode pose/instantané (tirette de droite) et ouverture (tirette de gauche).

Objet précieux et fin, le Kodak Beau Brownie n'est pas facile à photographier en raison des reflets sur la surface émaillée.
Les cloisons de l'émail striant structurant sa grande face lisse ponctuée des regards des viseurs, un juste équilibre entre symétries et asymétries, entre courbes et droites, une grande volupté !

Une boite luxueuse...

Je ne pense pas que c'était un appareil luxueux, il se vendait 85 Fr en 1935 alors qu'un appareil à soufflet se vendait 285 Fr à la même époque.

Une autre vue et ce qu'il y a dans le boîtier en bois:

Re,

Son avant le distingue quand même des autres boites simples comme celle que je possède...

Contrairement au luxe du Beau Brownie, le Voïgtländer BESSY K est vraiment une entrée de gamme: un simple parallélépipède, une cellule factice, des réglages de distance par symboles, une seule vitesse, une seule ouverture, un objectif faiblard et un déclencheur genre interrupteur de sèche-cheveux.




Sur le cliché ci-dessus, le Bessy K est montré flash ouvert, mais ce compartiment se replie dans le corps du boîtier et devient masqué, c'est le secret du Bessy K :



Les formes épurées sont fréquentes chez Voigtländer et donnent une beauté particulière à ces modèles même dans leur simplicité.
Le Bessy K date de 1965 et valait à l'époque 170 Francs.

Le Minox 35 GL (1979) est le deuxième modèle de cette gamme de tout petits (9,6x6x3 cm) appareils 24x36 qui ont toujours eu énormément de succès. La plaque couvre objectif se rabat vers l'avant en sortant l'objectif en même temps. Ce mécanisme bien plus simple que celui des Rollei 35 est aussi beaucoup plus fiable dans le temps (bien que moins stimulant intellectuellement).



Comme sur le Rollei 35, les commandes sont très regroupées et commodes. Le plaisir à les utiliser est le même, bien que le côté métal des Rollei apporte une plus grande satisfaction.
La manette de rembobinage/armement est juste un ergot sur la roue dentée et a , du coup, une course très courte peu habituelle.



Les Minox 35 sont des appareils plutôt automatiques:

• verrouillages multiples entre armement, déclencheur, sortie de l'objectif
  
• réglage automatique de la vitesse en fonction de l'ouverture
  

A noter, cet appareil, qui m'a été donné, avait perdu le couvercle du boîtier à piles. Un mail à Minox demandant où l'acheter a déclenché l'envoi gratuit par Minox dudit couvercle ! Cela, avec son aspect triptyque rectangle lui ajoute le côté humain.

L' Ibis 66 de Ferrania est un appareil italien bas de gamme de 1953. Il est en fonte d'aluminium et est plus léger que son aspect massif ne le laisse prévoir. Il n' y aucun réglage, juste un objectif rentrant qui émet un soupir de satisfaction à chaque manipulation.



Malgré sa simplicité l'Ibis 66 a des points intéressants: le graphisme de son nom plutôt moderne, la rigueur cylindrique de l'objectif sorti, les glissières de fermeture en forme de flèches et le levier transmettant le mouvement du déclencheur vers l'obturateur

Bonjour,

"Petite collection" ...Pas si petite que ça...

Ni petite ni grande, juste des bizarrités.

Le Mark 27 était fabriqué par Herbert George (aussi sous la marque Imperial) à la fin des années 1950.
C'est un appareil simple avec un seul réglage:le curseur rouge 'couleur' ou 'noir et blanc' qui change l'ouverture.
Il est en plastique et son esthétique est très originale.



Il utilise du film au format 127. La porte en haut abrite l'emplacement pour l'ampoule du flash.





Là aussi l'équilibre des formes rectilignes (rectangles , carrés) est contredit par les formes circulaires (points ronds dits 'Polka dots', objectif). La teinte gris vert bleu de l'objectif et du bas du boîtier est associée à sa couleur complémentaire rouge. Le volet du flash s'ouvre avec une toute petite poignée métallique très fine.

Attendu longtemps, souvent regardé.

Imperial a produit d'autres appareils également étranges (à venir peut-être...).

Bonsoir,

Curieux design, il rappelle certaines lampes qui existaient...

Les Hawkeye Flashfun I et II ont été fabriqués par Kodak à partir de 1961. Certains étaient fabriqués à Rochester (siège de Kodak), mais certains modèle du II ont été construits au Canada.

Appareils simples, sans réglage utilisant du film au format 127, ils semblent techniquement identiques.
Leur construction tout plastique n'empêche pas certaines subtilités: les motifs de décoration son recouverts d'une fine plaque de plastique transparent qui moire leur dessin, les teintes quasi complémentaires des deux modèles contiennent beaucoup de gris qui les adoucit, la face avant n'est pas plane mais légèrement concave.



Ce couple se prête bien à la fabrication d'appareils composites bizarres ou de façades d'immeubles au décor contemporain légèrement incurvées.



Le modèle couleur brique est courant, le modèle couleur amande fraîche est plus rare.

Le Wembley sports était fabriqué à Londres par Truvox entre 1950 et 1956. Pas vraiment sportif: encombrant avec un objectif rentrant long à manoeuvrer, une ouverture maximum à f11 !

La distance se règle en tournant plus ou moins l'objectif et il y a des crans pour portrait, groupe et paysage.
Ouvertures f11, f16 et f22. Quatre vitesses: 1/25 1/50 1/100 et pose B !



Le Wembley sports semble avoir également été commercialisé sour le nom Arti six de la marque Artima et en France sous le nom 'Grand Manitou'. Il utilisait un film format 120 et se vendait moins de 5 livres en 1951.



La face de la couronne d'objectif est tout à fait étonnante avec des fentes sinueuses où errent de petits curseurs cylindriques pointus. A noter que le déclencheur, qui est situé sur l'objectif, tourne avec celui-ci lors du réglage de distance (idéal pour les clichés de sport).

j.bratieres a écrit:Fex INDO Comodor, appareil basique français fin des années 1960-début 1970.
Utilisé comme appareil publicitaire.

La cité radieuse et l'école maternelle de Rezé (Le Corbusier), il y a des points de ressemblance.

Je savais bien que j'avais du goût
mon premier appareil (à 11 ans)
qualité des photos assez lamentables quand même.