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Le train à travers les textes...

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Hélène
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Message par Hélène Dim 25 Jan - 11:18

"Suzette " livre de lecture courante à l’usage des jeunes filles du cours moyen 1888-1889
de Marie Robert Halt Lauréate de l’Académie Française Paris, Librairie classique Paul Delaplane.

"L’histoire d’une jeune fille orpheline qui prend en main la tenue de la maison familiale, dans la région de Saint-Quentin, contée avec de nombreux exemples moraux de vertu, de leçons de choses, d’histoire, et de strict enseignement ménager"

les livres de cette période pour les jeunes filles étant fait, non pas pour les divertir mais pour leur assurer une éducation vertueuse etc...etc... Le train à travers les textes... - Page 3 53470210


Le train à travers les textes... - Page 3 Sans_t25
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Message par Hélène Sam 31 Jan - 8:54

Attila Jozsef ( 1905-1936) grand poète hongrois , qui au delà de ses combats politiques, a puisé son inspiration au coeur de sa désespérance perpétuelle...
Ces vers prennent une lourde signification prémonitoire quand on sait que le 3 décembre 1936 , Attila Jozsef s'est suicidé en se couchant sous les roues d'un train de marchandises prêt à démarrer...

M'entends-tu ? Me voici
Abandonné gisant ainsi
J'étais le Christ: je suis à terre
je meurs narcisse solitaire

Voici le train
il vient de loin.
Tout à coup semble éclore,
en un plus bel éclat que celui de l'aurore
l'instant festif, fringant comme un beau destrier
Œil rouge inscrit pour moi dans le calendrier
Ni vapeur ni brume ne le nourrit, mais l'amertume...



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Message par Hélène Dim 1 Fév - 8:34

Quand on abandonne le Droit ou que le Droit vous abandonne et seul Jean-Claude Pirotte poète, romancier, peintre né à Namur, en Belgique en 1939, a la réponse, on écrit de bien belles choses...
Comme ce poème que je trouve magnifique...

Il y avait toujours des enfants
dans ce petit coin de vent triste
à l’ombre d’un talus très nu
surmonté d’un vieux mur oblique

restait le butoir d’une ancienne voie ferrée
où s’était garée la locomotive imaginaire
de l’enfance et le vent pensif et lent
tournait autour de son fantôme

aujourd’hui je suis revenu voir
si c’est toujours la même souffrance
légère et tendre de s’asseoir
au pied du talus quand le soir descend

je n’ai surpris qu’une petite fille elle danse
toute seule on ne l’attend nulle part
personne ne sait comment elle s’appelle
ni quel dieu lui fit don de ses ailes


( Jean-Claude Pirotte ces lieux abandonnés)


http://pagesperso-orange.fr/marincazaou/cont/pirotte/
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Message par Hélène Mer 4 Fév - 9:37

Le Tour de France par deux enfants par Augustine Fouillée sous le pseudonyme de G. Bruno1, publié par les éditions Belin en 1877

Ce livre servait à l’origine de livre de lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. Son succès fut tel qu’il avait atteint un tirage de 6 millions d’exemplaires en 1900 et fut utilisé jusque dans les années 1950.
Il visait à la formation civique, géographique, scientifique, historique et morale de la jeunesse selon les critères de l'époque,en
relatant le périple de deux enfants, André et Julien Volden, qui, à la suite de l’annexion de l’Alsace-Lorraine par les Prussiens et du décès de leur père, partent à la recherche de membres de leur famille à travers les provinces françaises.

Le train à travers les textes... - Page 3 Biblet10

Curieusement le train y est très peu abordé...

Le train à travers les textes... - Page 3 Sans_t27

(édition de 1892 )
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Message par Hélène Mer 4 Fév - 21:27

Arthur Rimbaud ( 1854 -1891 ) dont la production littéraire s'est arrêtée à 21 ans...Il n'a plus rien écrit jusqu'à sa mort, traînant son ennui de surdoué dans une vie de voyage et d'aventure...

Rêvé pour l'hiver

L'hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien. Un nid de baisers fous repose
Dans chaque coin moelleux.

Tu fermeras l'oeil, pour ne point voir, par la glace,
Grimacer les ombres des soirs,
Ces monstruosités hargneuses, populace
De démons noirs et de loups noirs.

Puis tu te sentiras la joue égratignée...
Un petit baiser, comme une folle araignée,
Te courra par le cou...

Et tu me diras : " Cherche ! " en inclinant la tête,
- Et nous prendrons du temps à trouver cette bête
- Qui voyage beaucoup...




Le train à travers les textes... - Page 3 Carjat10
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Message par Hélène Jeu 5 Fév - 18:37

La brûlure Yves Glock

Chapitre 1

La passagère du « T.G.M. »

Essoufflé, le tortillard s'immobilise, geignant de ses freins fatigués, dans une quinte de grincements métalliques. Les quais, à cette heure de la matinée, grouillent d'une foule en effervescence. Les passagers, pressés de monter, prennent d'assaut les antiques wagons, ne laissant pas descendre ceux qui sont arrivés au terminus. Il s’en suit une innommable cohue Le brouhaha typiquement oriental, est continu, entêtant, signant l’ébullition d'un peuple houleux et sympathique : une agitation de djellabas, keffiehs, voiles et chéchias mêlée à une profusion de ballots, de couffins et de cabas. Une bigarrure tout à fait exotique.

Se frayant difficilement un passage dans ce magma humain, une femme marche sur le quai pour gagner un wagon : elle se hâte car le convoi va s’ébranler. Elle se hisse sur le marchepied et s’agrippe à la portière pour se glisser dans le couloir. Ne trouvant pas de place assise, elle se tient debout près d’une fenêtre à demi ouverte. Lorsque le train, à petite vitesse, sort de la gare, l’air vient lui caresser le visage et rabat sur ses yeux indifférents, perdus dans le vague, une mèche de cheveux sombres. Son regard noir reste aveugle à ce qui l’entoure.

Les wagons et leur vieille locomotive électrique, rescapés d'un métropolitain parisien des années vingt, en bois laqué, autrefois blanc, n'en reviennent pas encore de ce destin inattendu. Il prolonge leur espoir au-delà des limites matérielles de leur vie obscure et souterraine. C’est pour eux une résurrection au sens propre du terme. Tout à fait désuets, insolites même dans ce cadre, ils sont toujours éblouis par l’éclat aveuglant des lumières méditerranéennes auxquelles rien ne les prédestinait et par les aplats changeants de la Grande Bleue qu'ils côtoient depuis plus d'un demi-siècle. Ils quittent d'abord la gare urbaine, bâtisse sans aucun charme, en béton, avec, à deux pas, les remugles du port de Tunis. Un univers surréaliste où les grues démesurées, en mobiles de Calder, échangent leurs saluts à la façon de Chappe, à grands mouvements de bras. Cette gare est au bout de l’avenue qui descend de la Porte de France : une grande allée coloniale aux rangées de ficus soigneusement taillés. Rafraîchissante, leur ombre bourdonne de chants d'oiseaux. Une ombre traître aux promeneurs car ceux-ci sont parfois baptisés de fiente fraîche en coulée blanche... Qui sur le col, qui sur le front... Et chacun de rire de l'infortune d'autrui.

(...)

La suite , les odeurs de mer, de sud , c'est.... ici
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Message par Hélène Sam 7 Fév - 22:04

Après Rimbaud, Paul Verlaine, surnommé « le Prince des Poètes » ( né à Metz le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8 janvier 1896 )....A l'un la flamboyance, à l'autre une douceur dans la poésie, une vie avec la pauvreté, l 'alcoolisme comme compagnons également...

Plusieurs de ses poèmes évoquent les trains...Deux parmi ceux-ci...


Le Paysage

Le paysage dans le cadre des portières
Court furieusement, et des plaines entières
Avec de l'eau, des blés, des arbres et du ciel
Vont s'engouffrant parmi le tourbillon cruel
Où tombent les poteaux minces du télégraphe
Dont les fils ont l'allure étrange d'un paraphe.

Une odeur de charbon qui brûle et d'eau qui bout,
Tout le bruit que feraient mille chaînes au bout
Desquelles hurleraient mille géants qu'on fouette ;
Et tout à coup des cris prolongés de chouette.
- Que me fait tout cela, puisque j'ai dans les yeux
La blanche vision qui fait mon coeur joyeux,
Puisque la douce voix pour moi murmure encore,
Puisque le Nom si beau, si noble et si sonore
Se mêle, pur pivot de tout ce tournoiement,
Au rythme du wagon brutal, suavement ?



Malines.

Vers les prés le vent cherche noise
Aux girouettes, détail fin
Du château de quelque échevin,
Rouge de brique et bleu d'ardoise,
Vers les prés clairs, les prés sans fin...

Comme les arbres des fééries
Des frênes, vagues frondaisons,
Echelonent mille horizons
A ce Sahara de prairies,
Trèfles, luzerne et blancs gazons.

Les wagons filent en silence
Parmi ces sites apaisés.
Dormez, les vaches! Reposez,
Doux taureaux de la plaine immense,
Sous vos cieux à peine irisés!

Le train glisse sans un murmure,
Chaque wagon est un salon
Où l'on cause bas et d'où l'on
Aime à loisir cette nature
Faite à souhait pour Fénelon.



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Message par Hélène Dim 8 Fév - 15:00

Maxime Du Camp, ( né le 8 février 1822 à Paris et mort le 8 février 1894 à Baden-Baden) auteur et photographe français.
Il voyagea en Europe et en Orient entre 1844 et 1845 et de nouveau entre 1849 et 1851 en compagnie de Gustave Flaubert. Après son retour, il mit par écrit ses voyages et ses expériences.

Ses poésies sur un ton lyrique, évoquent surtout , dans la lignée de Victor Hugo, plus que la réalité du train lui-même, les développements possibles pour l'humanité de l'avènement du Chemin de fer, à travers les voyages et les rencontres...

La Fête ( Fragments )

Un jour que je passais, oisif et solitaire,
Tournant dans mon cerveau quelque pensée austère,
Ecoutant vaguement bourdonner sous les cieux
Le murmure qui sort de notre foule active,
Je vis venir de loin une locomotive,
Sur un char aux bruyants essieux !

On s'arrêtait pour la voir. Une foule empressée
D'ouvriers attentifs et manche retroussée
Escortaient le colosse et s'en allaient chantants;
Ils le suivaient, joyeux comme en un jour de fête,
Contemplant les yeux fiers et levant haut la tête,
Celui qu'avaient forgé leurs marteaux haletants !

Il était éclatant de force grandiose,
Doré sous le soleil d'un large reflet rose
Qui jouait sur son dos moiré par la clarté,
Imposant de grandeur, magnifique de forme,
Immense, vigoureux, noir, invincible, énorme
Plein d'espérance et de beauté !

Avec ces lourds engins que vous forgez ensemble,
En sueur, les bras nus, sur l'enclume qui tremble,
Vous règnerez plus tard sur le monde exaucé
Bien mieux qu'avec le sceptre et mieux qu'avec le glaive,
Le glaive sombre et rouge, absurde et méchant rêve
Des adorateurs du passé !

Debout sur le tendeur de vos locomotives,
Gorgeant de charbon gras leurs mâchoires actives,
Ecoutant le sifflet de l'ardente vapeur,
Emporté sous le vent comme dans un nuage,
Devançant dans leur vol l'hirondelle et l'orage,
Accélérant sa course et la guidant sans peur,

L'homme ira bien plus loin, l'homme ira bien plus vite,
L'homme ira bien plus haut sous le ciel sans limite,
Que par les lourds canons qui roulent avec bruit,
Brutalités sans but, instruments imbéciles,
Qui font des champs déserts où s'élevaient les villes,
Et changent la lumière en nuit !


Et le début d'une poésie où la locomotive, elle -même , s'exprime...

La Locomotive (Les Champs modernes )

Voici le soir de la journée !
Puisque j’ai fini ma tournée
Et que ma tâche est terminée,
Je vais aller jusqu’à demain
Dans ma large remise en fonte,
Reposer, moi que rien ne dompte,
Mes grands membres de mastodonde,
Mes membres de fer et d’airain.
J’ai bien couru depuis l’aurore,
J’ai galopé jusqu’à la nuit ;
De mes rudes flancs, chauds encore
De tout le feu que je dévore,
J’entends la vapeur qui s’enfuit
Et qui s’éparpille à grand bruit.


(...)
Hélène
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Message par videolf Dim 8 Fév - 20:02

Je reviens sur le poème : la locomotive (les champs modernes).

C'est la première fois que j'entends une locomotive s'exprimer de la sorte. Et surtout elle connaît bien sa vie ou sa journée c'est selon, car les termes par elle employés, retranscrivent l'exacte vérité d'une machine le soir au dépôt. Ne manque que la tombée des feux pour y être tout à fait.

Merci.
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Message par Hélène Dim 8 Fév - 21:18

Par contre Albert , la suite du poème est beaucoup plus lyrique , dans la tradition d'une partie des intellectuels de l'époque qui prophétisait le progrès comme bienfaiteur de l'humanité qui sauverait l'homme... Par opposition d'ailleurs à l'autre clan qui lui affirmait avec la même virulence qu'il n'en sortirait rien de bon et qu'il détruirait l'homme...

Puisqu'elle t'intéresse, je copie cette poésie en entier...


La Locomotive (Les Champs modernes 1855)

Voici le soir de la journée !
Puisque j’ai fini ma tournée
Et que ma tâche est terminée,
Je vais aller jusqu’à demain
Dans ma large remise en fonte,
Reposer, moi que rien ne dompte,
Mes grands membres de mastodonte,
Mes membres de fer et d’airain.
J’ai bien couru depuis l’aurore,
J’ai galopé jusqu’à la nuit ;
De mes rudes flancs, chauds encore
De tout le feu que je dévore,
J’entends la vapeur qui s’enfuit
Et qui s’éparpille à grand bruit.

Lorsque je cours, rien ne m'arrête
Que ce soit calme ou bien tempête,
Que le ciel crève sur ma tête
Ou bien qu'il soit tranquille et bleu;
Je vais toujours, rien ne m'étonne.
Qu'il pleuve, qu'il gèle ou qu'il tonne
Je fais dans mon corps qui bouillonne
Plus de bruit que le ciel en feu.

J'éclate plus que les tonnerres
Et je pousse par mes naseaux
Plus de flammes que les cratères
Lorsque je suis dans mes colères
Arbres, maisons,hommes, monceaux
Je brise tout comme roseaux.

Pauvres animaux sans courage
Accomplissez votre devoir,
Pour un rien mettez-vous en nage
Broutez, broutez votre fourrage!
Moi je mange du charbon noir
Et je cours du matin au soir.

Moi, moi, j'ai pour vétérinaires
Des forgerons aux bras noircis !
Quand dans mes flancs j'ai des entailles
Et que je rentre tristement
Comme revenant des batailles
A coups de marteaux lestement
On me fait un bon pansement.

Sainte un jour je serai nommée,
Ma puante et sombre fumée
Vaut plus que la brise embaumée,
Car c'est le parfum du travail.

Puis la fumée monte auprès de Dieu pour s'adresser à lui:

Je viens à toi !
L'homme veut que je te raconte
Que de ton amour il tient compte
Et qu'il travaille et qu'il a foi.
L'outil est un bon bréviaire,
C'est le meilleur auxiliaire
Pour t'approcher, et la vapeur
Est l'encens qui plaît à ton coeur.

La locomotive reprend ensuite pour prophétiser :

Je porte les rédemptions
Mes flancs sont remplis d'espérance,
C'est moi qui tuerai la souffrance
Et j'unirai les nations.
De moi jaillira l'étincelle
Qui doit éclairer l'avenir.
Il faut que de mes flancs ruisselle
Comme un fleuve que rien ne cèle
La paix que chacun doit bénir,
La paix qui ne doit pas finir.

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Message par videolf Lun 9 Fév - 9:39

Bonjour,
Et merci pour la suite de ce poème dithyrambique à la gloire de la locomotive.
Mais elle qui parle de paix, savait-elle que plus tard, elle serait véhicule de la mort, complice de la barbarie et également victime offerte pour une résistance qui cherchait la liberté? Unir les nations, certes ce fut fait mais à quel prix, après avoir failli les engloutir...
Allons, restons optimiste et regardons vers l'avant, vers l'avant de ces descendantes électriques auxquelles en 1855, on était bien loin de songer. Les temps ont changé, (du moins je veux le croire...) et la puissance ne s'exprime plus à travers la fumée, la vitesse a remplacé ce concept et c'est l'aspect visuel de ces nouveaux monstres qui nous l'inspire.

Merci de m'avoir fait réfléchir ce matin.

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Message par Hélène Lun 9 Fév - 11:37

Que les temps ont changé...Certes...Mais justement les guerres sont passées par là avec leur cortège de morts et il me semble qu'il y avait, même dit avec de grandes envolées qui nous font sourire aujourd'hui... un espoir dans un monde meilleur et en l'humanité (cf Lamartine etc...) qui s'est envolé...De même un souffle visionnaire et là, je pense aussi à Hugo, qui manque cruellement...
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Message par Hélène Lun 9 Fév - 14:35

En poésie, il y a du lyrisme, de la gravité et...de l'humour...

Jacques Herman est né en 1948 http://www.culturactif.ch/ecrivains/herman.htm


Un chemin de fer sur la mer

ls ont considéré
La mer comme un sol ferme
Ils ont fixé des rails
De chemin de fer
A même les flots
Pour qu'y circulent bientôt
Des trains de marchandises

C'est ainsi qu'on acheminera
Sur les deux rives
Le poisson frais du jour

On applaudit
On se trémousse
On se félicite
De l'immensité
Du génie humain

Des esprits chagrins
Redoutent pourtant
La corrosion du fer

A parler vrai
Peu me chaut
Je crains plutôt
Que les vaches s'ennuient
A la surface de l'eau
Hélène
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Message par Hélène Mar 10 Fév - 13:52

Jean Giono ( 1895 - 8 octobre ) né et mort à Manosque, se fit le chantre de cette Haute-Provence, ( anti-thèse de celle de Pagnol qui mêle galéjade et facilité de vivre ) pauvre, sauvage, rude de climat et de caractère...
Le défenseur aussi de la vie à la campagne , la ville ne présentant surtout qu'une tentative d'aliénation de l'homme...Avis que l'on retrouve dans cet extrait

(...)
Et les trains noirs qui sifflent, cette nuit, sur les longs ponts de fer, là-bas du côté de Vincennes, et vers le nord, et vers l'est, déchargeront tout à l'heure dans les gares de marchandises les étoffes, les viandes, les poissons, les légumes, les épices, pour la consommation de demain et des jours suivants. Pour la consommation du travail, du désir et de la bataille. Tout roule ici dans une loi implacable de machine. Et les trains incessants alimentent les foyers. La vie brûle tout le temps dans le corps des habitants de la ville, non plus pour la joie de la flamme mais pour l'utilisation de la flamme. La vie de chacun doit produire, la vie de chacun n'a plus son propriétaire régulier, mais appartient à quelqu'un d'autre, qui appartient à la ville. Une chaîne sans fin d'esclavage où ce qui se produit se détruit sans créer ni joie ni liberté . Alors, à quoi bon? Mais je suis seul à parler dans la rue et personne ne m'entend. Personne ne peut m'entendre car les hommes et les femmes qui habitent cette ville sont devenus le corps même de cette ville et ils n'ont plus de corps animal et divin. Ils sont devenus les boulons, les rivets, les tôles, les bielles, les rouages, les coussinets, les volants, les courroies, les freins, les axes, les pistons, les cylindres de cette vaine machine qui tourne à vide sous Sinus, Aldébaran, Bételgeuse et Cassiopée. Ils sont comme des paillettes de métal dans le corps des pièces principales. Ils ne seront jamais plus alimentés de liberté, jamais plus.

( Les vraies richesses 1895 )

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Message par Hélène Sam 14 Fév - 13:42

Dans ceux qui ne croient pas que l'arrivée du chemin de fer soit quelque chose de positif, il y a Alfred de Vigny écrivain, dramaturge et poète français né le 27 mars 1797 à Loches et mort à Paris le 17 septembre 1863. Poète du romantisme comme Lamartine, son approche du progrès est à l'opposé de celui-ci et sa vision de la société pessimiste...



Que Dieu guide à son but la vapeur foudroyante
Sur le fer des chemins qui traversent les monts,
Qu'un ange soit debout sur sa forge bruyante,
Quand elle va sous terre ou fait trembler les ponts
Et, de ses dents de feu, dévorant ses chaudières,
Transperce les cités et saute les rivières,
Plus vite que le cerf dans l'ardeur de ses bonds!!

Oui, si l'ange aux yeux bleus ne veille sur sa route,
Et le glaive à la main ne plane et la défend,
S'il n'a compté les coups du levier, s'il n'écoute
Chaque tour de la roue en son cours triomphant,
S'il n'a l'oeil sur les eaux et la main sur la braise,
Pour jeter en éclats la magique fournaise,
Il suffira toujours du caillou d'un enfant.

Sur le taureau de fer qui fume, souffle et beugle,
L'homme a monté trop tôt. Nul ne connaît encor
Quels orages en lui porte ce rude aveugle,
Et le gai voyageur lui livre son trésor!;
Son vieux père et ses fils, il les jette en otage
Dans le ventre brûlant du taureau de Carthage,
Qui les rejette en cendre aux pieds du dieu de l'or.

Mais il faut triompher du temps et de l'espace,
Arriver ou mourir. Les marchands sont jaloux,
L'or pleut sous les charbons de la vapeur qui passe,
Le moment et le but sont l'univers pour nous.
Tous se sont dit : "Allons ! " - mais aucun n'est le Maître
Du dragon mugissant qu'un savant a fait naître ;
Nous nous sommes joués à plus fort que nous tous.
[…]
Evitons ces chemins. Leur voyage est sans grâces.
Puisqu'il est aussi prompt, sur ses lignes de fer,
Que la flèche lancée à travers les espaces
Qui va de l'arc au but en faisant siffler l'air.
Ainsi jetée au loin, l'humaine créature
Ne respire et ne voit, dans toute la nature,
Qu'un brouillard étouffant que traverse un éclair.

On n'entendra jamais piaffer sur une route
Le pied vif du cheval sur les pavés en feu :
Adieu, voyages lents, bruits lointains qu'on écoute,
Le rire du passant, les retards de l'essieu,
Les détours imprévus des pentes variées,
Un ami rencontré, les heures oubliées,
L'espoir d'arriver tard dans un sauvage lieu.

La distance et le temps sont vaincus. La science
Trace autour de la terre un chemin triste et droit.

( La Maison du berger, Les Destinées, 1844 )



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Message par Hélène Dim 15 Fév - 17:18

VOYAGES Au Temps jadis En France, en Angleterre, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Sicile,
en poste, en diligence, en voiturin, en traineau, en esperonade, à cheval et en patache.
De 1787 à 1844. (Théodore AYNARD)

Extrait...

AMÉLIORATION ET TRANSFORMATION
du service, de 1830 à 1852

Sous la Restauration, les routes furent améliorées; cependant en 1830 les choses avaient peu changé; il y avait cependant quelques progrès.

Les routes étant meilleures on avait fait des voitures plus grandes; les deux diligences qui partaient tous les jours pour Paris pouvaient contenir dix-huit voyageurs chacune, trois dans le coupé, six dans l'intérieur, six dans la rotonde et trois sur l'impériale.

Le trajet se faisait assez régulièrement en trois jours et trois nuits dans la belle saison de Lyon à Paris.

Pour Genève on ne mettait plus que dix-huit heures.

Pendant plus de vingt ans les choses restèrent à peu près dans cet état.

L'invention des bateaux à vapeur apporta cependant une amélioration dans le trajet de Lyon à Châlon et dans celui de Lyon à Avignon à la descente seulement.

C'est en 1852 que l'ouverture complète du chemin de Paris à Lyon transforma radicalement les moyens de communication entre ces deux villes.

Pour Marseille, ce fut en 1857 et pour Genève en 1858.

Il faut avoir fait le voyage de Paris dans les anciennes diligences pour comprendre les avantages des chemins de fer. Il est impossible d'expliquer à ceux qui ne l'ont pas éprouvé, le supplice de rester trois jours et trois nuits et quelquefois quatre, dans une espèce de boîte où l'on était condamné à une immobilité complète, d'où l'on ne pouvait sortir que deux fois par jour, pour le déjeuner et le dîner, côte à côte avec des voyageurs inconnus, quelquefois aimables, il est vrai, mais le plus souvent le contraire, ou du moins indifférents.

Combien de fois m'est-il arrivé de n'avoir pas de place ailleurs que dans la rotonde particulièrement fréquentée par les nourrices; je ne peux pas dire combien j'ai souffert dans mon voyage de Marseille à Lyon, en 1835, où nous étouffions, suffoqués par la chaleur et la poussière.

Les personnes qui pouvaient se le permettre avaient la malle de poste qui abrégeait le voyage de moitié et coûtait le double. Par la malle, on partait de Lyon à une heure du soir et l'on arrivait à Paris le surlendemain matin.

À l'époque où j'allais aux Écoles, je partais seul, je savais d'avance le jour de mon départ, je pouvais presque toujours prendre la malle, j'ai fait ainsi plus de vingt fois le trajet de Lyon à Paris ou de Paris à Lyon.

C'était relativement une manière agréable de voyager à cause de la rapidité de la marche, la commodité des voitures et la société qu'on y rencontrait.

Mais de toutes les manières de voyager, la seule alors qui fût agréable et véritablement commode, c'était la chaise de poste ou plutôt la grande berline ou la grande calèche conduite à quatre chevaux avec deux postillons et avant-courrier, comme voyageaient autrefois les princes et le conseil d'administration du chemin de fer de Genève, lorsqu'il venait inspecter les travaux de ses ingénieurs.

C'était une manière de voyager bien préférable au train ordinaire des chemins de fer. Il n'y a que les trains de luxe, où l'on a toutes ses aises, qui puissent les remplacer avec avantage.

Espérons pour les futures générations que, peu à peu, ce qu'on appelle aujourd'hui des trains de luxe finiront par devenir les trains ordinaires; de cette manière, on évitera beaucoup des inconvénients des voyages actuels où les voyageurs sont traités un peu trop comme sur les anciens bateaux à vapeur du Rhône, où ils étaient classés dans la catégorie des colis qui se transbordaient tous seuls et qui avaient ainsi l'avantage de ne pas être sujets aux avaries dont l'Administration était responsable.

(...)

EPILOGUE

Au moment où je termine ces récits, 2 mai 1888, je viens de faire avec mon fils le voyage de Paris, de la manière la plus commode qui ait été appliquée en France jusqu'à présent.

Partis de Lyon à 2 heures et demie du soir, nous sommes arrivés à Paris avant minuit.

Si l'on supprimait l'arrêt pour le dîner au buffet de Tonnerre; on pourrait faire le trajet en huit heures.

Nous étions dans un très confortable salon, en communication avec un wagon restaurant, un fumoir et des cabinets de toilette et autres.

Il n'y a probablement que moi à Lyon et peut-être en France, qui puisse à soixante-treize ans de distance, faire par expérience la comparaison de cette manière de voyager avec celle de 1815.

Quelles que soient les améliorations futures qui pourront être apportées dans les moyens de communication, on peut dire, je crois, sans crainte de se tromper, que l'on ne verra jamais de changements aussi radicaux que ceux dont je suis aujourd'hui peut-être le seul témoin.

Lyon, 2 mai 1888.

L'Inspecteur général honoraire des Ponts et Chaussées,

Théodore Aynard.
Hélène
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Message par Hélène Mar 17 Fév - 8:07

J'ai parlé de Guillaume Appollinaire plus haut dans ce fil...

Un autre de ses poèmes évoquant le chemin de fer...

Le train militaire

Nous marchons nous marchons d’un immobile pas
Nous buvons au bidon à la fin du repas
Le dernier arbre en fleurs qu’avant Dijon nous vîmes
(Car c’est fini les fleurs des environs de Nîmes)
Etait tout rose ainsi que les journaux
D’hier et nous aimons ô femmes vos images
Sommes dans nos wagons comme oiseaux en cages
Te souvient-il encor du brouillard de Sospel
Une fillette avait ton vice originel
Et notre nuit de Vence avant d’aller à Grasse
Et l’hôtel de Menton Tout passe lasse et casse
Et quand tu seras vieille ô ma jeune beauté
Lorsque l’hiver viendra après ton bel été
Lorsque l’hiver viendra ô ma jeune beauté
Lorsque mon nom sera répandu sur la terre
En entendant nommer Guillaume Apollinaire
Tu diras Il m’aimait et t’enorgueilliras
Allons ouvre ton cœur Tu m’as ouvert tes bras.

Les souvenirs ce sont des jardins sans limites
Où crapaud module un tendre cri d’azur
La biche du silence éperdu passe vite
Un rossignol meurtri par l’amour chante sur
Le rosier de ton corps où j’ai cueilli des roses
Nos cœurs pendent ensemble au même grenadier
Dont les fleurs de grenade entre nos cœurs écloses
En tombant une à une ont jonché le sentier.

Les arbres courent fort les arbres courent courent
Et l’horizon vient à la rencontre du train
Et les poteaux télégraphiques s’énamourent
Ils bandent comme un cerf vers le beau ciel serein
Ainsi beau ciel aimé chère Lou que j’adore
Je te désire encore ô paradis perdu
Tous nos profonds baisers je me les remémore
Il fait un vent tout doux comme un baiser mordu
Après des souvenirs des souvenirs encore.
Hélène
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Message par Hélène Mer 18 Fév - 7:47

Raymond Queneau, (1903 - 1976) romancier, poète, dramaturge et mathématicien français a vu certaines de ses poésies mises en chansons (" si tu t'imagines" chantée par Juliette Gréco etc...)

Cette poésie a fait les beaux jours des écoles primaires...

Un train qui siffle dans la nuit
C'est un sujet de poésie
Un train qui siffle en Bohême
C'est un sujet d'un poème

Un train qui siffle en mélod'
Ieusement c'est pour une ode
Un train qui siffle comme un sansonnet
C'est bien un sujet de sonnet

Et un train qui siffle comme un hérisson
ça fait tout un poème épique
Seul un train sifflant dans la nuit
fait un sujet de poésie
Hélène
Hélène
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Message par Hélène Dim 22 Fév - 9:28

Bien sûr, j'aurais pu commencer par lui tout comme je pourrais mettre de nombreuses pages de ses livres qui parlent de trains mais justement, c'est tellement la tarte à la crème de la littérature ferroviaire...que tout le monde connaît alors je vais juste l'évoquer...Le train à travers les textes... - Page 3 3809

Henri Vincenot écrivain français ( et chantre de la Bourgogne ) né à Dijon en 1912 et mort à Dijon le 21 novembre 1985 a passé son enfance dans une famille d'employés du chemin de fer . Son père était ingénieur à la voie, son grand-père paternel mécanicien, son grand-père maternel était garde-barrière à Mâlain (à 16 km à l'ouest de Dijon). La majorité de ses oncles étaient à la traction. Il a grandi dans le quartier Cheminot de Dijon, le quartier des Perrières, proche de la gare de Dijon Ville et du dépot de Dijon Perrigny. Diplômé d'HEC, il a travaillé aux chemins de fer, puis comme journaliste au journal La Vie du Rail , dont il fut pendant plus de vingt ans l'un des principaux rédacteurs...

Nombre de ses livres évoquent cette vie mais aussi l'incidence du point de vue historique et humain de l'arrivée du chemin de fer dans la campagne bourguignonne...Parmi ceux-ci... Les chevaliers du chaudron (1958)... Mémoires d'un enfant du rail (1980) ...Les voyages du professeur Lorgnon (2 vol.) 1983-1985 ...


...Les chantiers

Les travaux de construction de la ligne furent menés avec une célérité qui laisse même nos ingénieurs modernes pantois et le tracé fut tout aussitôt divisé en tronçons qui furent adjugés à différentes entreprises, d'origine anglaise, belge et française, et les chantiers s'installèrent.
Par la force des choses, ils pompèrent la main-d'oeuvre dans tous les "pays traversés" et ce fut une des plus extraordinaires entreprises des temps modernes, car depuis son entrée en Bourgogne , vers Sens, jusqu'à sa sortie près de Crèches-sur-Saône, on put voir une vingtaine de grands chantiers s'ouvrir pour trancher la montagne, construire viaducs et creuser tunnels.
Dans toute la campagne bourguignonne, les compagnons-passants, les transfuges et routiers et trimardeurs de tous acabits racontèrent ce que c'étaient que ces chantiers qu'ils avaient vus, ou dont on leur avait parlé : deux, trois mille hommes, de toutes races, des Anglais, des Irlandais, des Pièmontais, des Allemands ; de tous métiers aussi, depuis les terrassiers, les muletiers, les bourreliers et forgerons, les maçons et les tailleurs de pierre, jusqu'aux cuisiniers et boulangers qui faisaient la cuisine pour tout le monde, et le pain qui cuisait dans les fours de campagne comme ceux de l'armée..."

(Hommes et terres de Bourgogne)
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Message par Hélène Mer 11 Mar - 14:35

Un exemple de ce partage d'opinions, très tranché ( rien de nouveau sous le soleil) entre les enthousiastes qui voyaient le train comme le symbole d'un avenir de progrès et forcément radieux... et les sceptiques qui pensaient que ce moyen de transport ne se développerait pas ou n' amènerait rien de bon...lors de l'inauguration de la ligne de chemin de fer Paris-Saint-Germain en 1837...

http://mapage.noos.fr/shv2/1937-rev-press.htm
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Message par Vagabondurail Mer 11 Mar - 22:31

Qelle culture... Je n'ai pas pris encore le temps de tout étudier, mais je me sens bien pale pale face à çà... silent

C'est une des raisons majeures qui me ravit d'avoir découvert ton forum, Hélène; celui-ci sort vraiment de l'ordinaire des "blagues à deux balles" que l'on peut s'échanger ailleurs. Non pas que je critique la forme et le fond de ces "ailleurs", on en sort malgré tout toujours plus érudit en matière ferroviaire !...
Mais ici, c'est vraiment différent, et l'on ressent une satisfaction intellectuelle qui s'avère très bénéfique.

Non, vraiment, je ne regrette pas le moins du monde d'être venu vagabonder par ici et d'y avoir posé ma musette ! sunny


Amicalement,
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Message par Hélène Mer 11 Mar - 22:56

Merci pour tous ces compliments...Ils me font d'autant plus plaisir que c'est un peu difficile d'essayer de faire partager une vision du train dans un sens plus littéraire ou plus historique...Je sais que çà ne passionne pas les foules , il faut des forums pour tous les goûts mais c'est vrai que "les blagues à deux balles" font plus se bousculer le monde même si je pense qu'on peut plaisanter sur un forum sans çà...

Par contre , aucune raison de pale ...J'essaye juste de partager ce qui m'intéresse et que je trouve dans des livres ou sur des sites internet...Rien d'élitiste ou de pédant, la culture c'est comme la confiture Laughing ...Je suis simplement curieuse de tout et pour moi le train n'est pas juste une machine très belle mais sortie de son contexte...Il fait vivre des gens, il en transporte d'autres qui ont une perception différente de lui, qui y ont vécu des histoires, il a eu un impact sur le paysage, l'histoire, il inspire l'imaginaire (textes, chansons...) et cette partie du forum a pour but d'essayer modestement de parler de cette vision là...

Et puis je suis nulle en connaissances techniques des trains , je ne fais pas des photos terribles, alors c'est "ma part" ici, ma façon de répondre au plaisir que j'ai à voir tout ce qui est mis dans les autres rubriques, en faisant découvrir ce que je connais...mais ce n'est pas "chasse gardée" tout le monde peut y participer...

Alors merci d'apprécier ce différent... Very Happy
Hélène
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Message par Vagabondurail Mer 11 Mar - 23:38

De rien pour le merci, Hélène, il est amplement mérité.
Ce qu'il faut savoir, c'est que sous le déguisement de "Vagabondurail" se cache un être qui, non seulement a "les yeux qui brillent quand il voit passer des trains", mais aussi qui, frustré d'avoir négligé d'aquérir des bases de culture générale (scolarité pitoyable), ayant soif de rattraper le temps perdu, est devenu autodidacte de tempérament et ne trouve de réelle satisfaction qu'au milieu de gens peu ou prou érudits... Même si, souvent, il est contraint de tirer la langue pour se mettre à leur hauteur, il ne regrette aucunement l'effort délibérément choisi!
Tout çà pour simplement dire que je me sent parfaitement à l'aise au milieu de vous

(Pff! ça y est, voilà notre Vagabond qui se croit au confessionnal !...) Rolling Eyes


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Message par Hélène Jeu 12 Mar - 7:37

Si c'est le confessionnal Laughing , je te dirai (ou plutôt c'est d'Einstein... )qu' "on est tous des ignorants , simplement on n'ignore pas la même chose" et tous des autodidactes quand on est curieux et qu'on a soif d'apprendre...C'est pourquoi je déteste les "castes" qu'elles soient intellectuelles, sociales ou...ferroviaires...Il n'y a pas (il ne devrait pas) y avoir de niveau et de "se mettre à la hauteur" mais d'échange de connaissances quelles qu'elles soient...Tu sais forcement des tas de choses que je ne sais pas dans certains domaines et la valeur d'internet et d'un forum c'est de pouvoir les partager...Et cet état d'esprit que tu as, je m'y retrouve au niveau ferroviaire où j'ai un niveau "pitoyable" et je rame aussi pour essayer simplement de suivre ...Hélàs , je le reconnais , dans tous les domaines, entre ceux qui confondent savoir et faire la roue, moyen de rester entre soi comme une élite (d'autant que s'ils en sortent, y a plus rien sous le vernis Wink ) , et ceux qui pensent que partager c'est perdre leur temps et qui ne "voient" pas ceux qui n'appartiennent pas à leur milieu...c'est pas gagné ...Pourtant, quand je me retourne, je me dis que les personnes qui ont marqué ma vie ( et je parle de tous les secteurs ), ce sont celles, rares, qui non seulement savaient, mais transmettaient...parce qu'il y avait chez elles une autre valeur qu'aucune étude n'enseignera...L'humanité...Je crois que c'est ce qu'à une époque on n'hésitait pas à appeler des "maîtres"...Ringard dans notre société...

Bon après la confession... y a l'absolution et...la rédemption ,non ? alors c'est pas tout foutu.. clown
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Message par Hélène Ven 13 Mar - 17:56

Un poème qui irait bien à la gare de Varennes (sujet D' Albert ) à celle de Bozouls et à tant d'autres aujourd'hui...

Ancienne gare ( Jacques Herman )

Le quai de gare est triste
Il pleure
Mais discrètement
Les trains ne passent plus
Depuis longtemps
Une mauvaise herbe a envahi
Le ballast
Et les traverses font grise mine
Un chat se glisse
Furtivement
Le long d'un rail.

La petite gare est morte
Les vitres cassées
Laissent passer le vent
On a enlevé les portes
Et arraché les bancs.

Tout ici témoigne d'un temps
Pas si lointain
D'une vie qui s'est arrêtée soudain
Et qui ne laisse que
Des ruines
Et quelques souvenirs.

Hélène
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