Photographies d'appareils photographiques

Le Purma spécial est un appareil britannique de 1937. Outre son esthétique originale, il a plusieurs mécanismes
étonnants:

.L'armement se fait en pivotant vers la gauche la manette avec la flèche sur le dessus de l'appareil
.il y a deux vitesses (inconnues) Fast et Slow (certains disent trois), on les sélectionne en orientant l'appareil
lors de la prise de vue: Fast en haut: vitesse rapide, Slow en hau: vitesse lente, appareil horizontal: vitesse
intermédiaire
.l'obturateur est un cylindre fendu longitudinalement dont la rotation est assurée par la chute d'un poids.

Le Purma spécial est donc un appareil plein de gravité.
Note pour les râleurs: et si on veut faire une photo en mode paysage à vitesse intermédiaire ? eh bien cela n'est
tout simplement pas possible: le Purma fait des photos carrées !

Il a deux regards compte vues car il fait des photos demi format (sur du film 127) et il faut donc voir le numéro de la vue dans le premier regard pour la première photo, puis dans le second pour la deuxième.





Ici, levier d'armement et déclencheur.




Ici, les indicateurs Fast et Slow de réglage de vitesse.


Des bords très minces, pas de protubérances, sa netteté contraste avec sa couleur.
Le PURMA SPECIAL ne se laisse pas photographier facilement:
Sa bakélite finement striée capte la lumière et en change la couleur,
ses formes rectilignes donnent peu de relief aux ombres
Seuls ses encastrements se remplissent d'obscurité.

Sensualité:
la tenue du PURMA par les deux bords avec les deux mains est une joie géométrique
les empreintes digitales des index parcourent celles de bakélite
le dessous absolument plat donne le contraste avec les stries
le bruit mat de l'obturation par cylindre à gravité trace un bref segment de ligne horizontale

Un de mes préférés.

Il a été conçu par le designer franco-américain Raymon Loewy.

Une opposition intéressante à proposer avec l'Ilford Advocate , appareil anglais blanc ivoire,
à venir bientôt.

Bonjour,

J'aime beaucoup son design, celui-ci...fin ,sobre et épuré...rien de superflu, tout est dans la forme et la fuite des lignes...

J'ai oublié de dire que Raymond Loewy a participé au design de nombreuses locomotives dans le style 'streamline' :locomotives Loewy

Bonjour,

Il y a quelque chose qui se retrouve dans l'épure de toutes ses réalisations...

L'Advocate d'Ilford est le premier appareil 35mm anglais. Il a été fabriqué par Kennedy pour Ilford de 1949 à 1953.
Il est en fonte d'aluminium avec un émail de teinte ivoire.
Son déclencheur est horizontal !





L'ADVOCATE n'est pas facile à photographier:
Ses formes douces et irrégulières n'accrochent pas les ombres,
la fonte d'aluminium émaillée ivoire n'accroche pas la lumière.

Il compense sa lisse distinction anglaise par des reliefs abondants:
-viseur
-boutons de rembobinage et d'avancement
-déclencheur (à mouvement horizontal)

l'objectif est installé sur une proue carrée
Il se permet des parties métallisées contrastant avec l'émail ivoire, voire même des contacts de flash de couleur noire sur le côté droit de l'objectif.

Les indications de prise de vue sur le viseur sont aussi belles que des hiéroglyphes

Sensualité:
l'ADVOCATE a un poids qui le rend significatif
son contact, froid, réservé, reste humain
ses formes douces et variées comportent les éléments opposés de la beauté: régularité et variété
les lettres et signes sur l'objectif ne sont qu'évidents

Magnifique émail ivoire.

le doigt trouve spontanément le déclencheur malgré son orientation inhabituelle
d'élégantes bandes d'aluminium basculantes à ressort ouvrent le corps de l'ADVOCATE

Cet appareil est le strict inverse du Purma spécial ci-dessus, il est pourtant quasiment impossible de les séparer, l'Advocate à gauche, en arrière le Purma spécial à droite, légèrement avancé; il est également impossible d'inverser leurs positions.

Bonjour,

Une couleur surprenante... On est peu habitué...

Le Clix de Lux de Metropolitan Industries était fabriqué à Chicago en 1947 et utilisait du film au format 127.
Il y a d'innombrables sosies, tous d'aussi mauvaise qualité: l'appareil ne tient pas posé à plat, il est construit dans un plastique assez souple ne ressemblant pas à de la bakélite qui a BEAUCOUP travaillé et déformé le boitier (et pourtant il y a des entretoises à l'intérieur) ajoutez un objectif indigent, un mode pose/instantané résistant et un déclencheur d'humeur variable.





Les glissières de fermeture du boitier ont une forme assez spéciale.



Et pourtant,
Etrange forme lisse s'elévant de la gauche jusqu'au carré bordé de jaune du viseur, puis tombant autour de l'objectif et remontant enfin jusqu'à la ligne de base du capot. le reste du boitier est légèrement grainé. Une triple ligne horizontale à gauche souligne le bas du capot, déborde sur la partie lisse, puis disparaît. Elle réapparait en bas à droite de l'objectif et rejoint à droite la glissière de fermeture en laiton en forme de double vague. Le bouton d'avance du film équilibre à droite l'étrange forme gauche (il a aussi trois bandes horizontales).
Très beau logo simplement peint en doré, avec ses grandes lettres irrégulières dont les larges bases plates soulèvent les petites.
La glissière gauche s'ouvre vers le bas, la glissière droite vers le haut, cela est clairement explicité par la triple ligne horizontale qui passe de bas en haut entre les regards des compte-vues, fermant ainsi le tracé de la face avant.
Objet léger, noir et vaguement sorcier.

Bonsoir,

Suivant ce sujet, au fil des jours, je suis bluffé de voir sortir comme par magie tous ces vieux appareils photo...,
comme en plus tu nous commentes l'histoire technique de chacun d'entre eux, petit à petit j'entrevois nos appareils "modernes".

Certains sont laids d'autres très beaux, mais si je devais leur reprocher quelque chose, cela serait surtout de ne pouvoir nous dire et nous montrer ce qu'ils ont vu et vécu,
avant de finir à la retraite quelque part dans une vitrine, quoi que le forum leur en offre une nouvelle tout à fait opportune.

Je sais cela peut sembler curieux mais c'est comme cela.....,
quand je vois une ancienne gare, une vieil autorail ou même un morceau de rail rescapé de la dépose,
la même pensée me vient...., et s'ils pouvaient nous raconter leur vie.....

à plus

Tu as raison ... dans certains des étuis, il y a le nom du propriétaire écrit à la main, bien sûr on ne peut rien trouver avec cela, mais tous ces objets ont été aimés.

Je pense aussi aux concepteurs qui ont imaginé l'appareil, certes ce sont des industriels (en majorité), mais certains sont des bandes d'amis (comme ceux qui ont créé le Perfex (déjà dans le fil) ou Ensign (issu d'un fabricant de plaques de verre et d'un de ses amis chimiste) ou des enthousiastes inaltérables comme le juif tchèque Fritz Kaftanski réfugié en France pendant la guerre et à l'origine pas ses brevets de la vaste gamme Fex). On trouve aussi facilement sur internet des éléments directs de la création avec les brevets: voici une page du brevet du Kodak Baby Brownie conçu par Walter Dorwin Teague en 1934 (déjà présent dans ce fil).... La mécanique et l'intelligence des mécanismes font aussi partie du plaisir voire parfois de la jubilation lorsqu'on pense avoir compris !



Enfin, certains ont fait un bref passage par la photographie : je pense à QRS Devry, fabricant de pianos mécaniques qui existe toujours et n'a fabriqué qu'un seul appareil photo assez extraordinaire (bientôt ici) et sur lequel il n'y a quasiment aucun renseignement. Essayer d'établir un contact quand la société existe toujours, voilà aussi de l'humain (accueil fort aimable, mais sans résultat jusqu'à présent).

Bien sûr, il y a aussi des forums de collectionneurs.

Le Coronet Midget est un minuscule appareil anglais fabriqué de 1934 à 1943. Il utilise du
film spécial 16 mm, sur lequel il fait six vues de 13x18mm. Il existe en de très nombreuses
couleurs et sa bakélite marbrée en fait un objet de collection voire de spéculation.



Il n'y a aucun réglage, juste une languette coulissante qui permet de bloquer le
déclencheur. Le gros bouton est l'avance du film.



Vraiment petit !

Tout petit appareil mythique, existant en de nombreuses variations de coloris de bakélite panachée.
Forme originale en hauteur, agréable à tenir, profil bizarre (ne tient pas debout).
Viseur rond avec cache chromé à ouverture rectangulaire et oculaire rond.
Plaque avant en laiton gravé, encadrée d'un liseré de bakélite, un mince filet creux interne pour la marque, un autre plus petit et arqué pour le modèle et le format du film, la petite dune circulaire en bakélite de l'objectif.
Côté gauche bizarre, avec le cylindre du viseur, la molette chromée légèrement dentée d'avance du film, la glissière de verrouillage du déclencheur (safety slide !) et la minuscule fente du déclencheur.
Arrière aussi surprenant: demi cercle du viseur, deux petites pattes pour débloquer la porte ('open here'), petit compte vues rond au milieu et large charnière chromée en bas.
Minuscule bobine en laiton à l'intérieur.

Bonjour,

Encore un modèle vraiment original par sa taille et sa forme...De ceux dont on aimerait voir les photos qu'ils faisaient par curiosité...

La Gevabox de Gevaert était fabriquée par Bilora (fabricant allemand) pour Gevaert (Pays bas) entre
1955 et 1959.
C'est un appareil distingué pour une simple boîte : trois vitesses pose B, 1/50 et 1/100 éme de seconde,
deux ouvertures f:16 et f:11.



A l'intérieur du boitier une belle publicité pour les films Gevaert (plus tard regroupé avec Agfa sous le nom Agfa Gevaert).



Le viseur est carrossé comme une aile de Jaguar ou de Rolls Royce.

Vue de l'autre côté, avec le loquet d'ouverture du boitier spectaculaire !

Le Lark de la société Irwin était vendu dans les bazars dans les années 1940. Sa qualité
était médiocre et il faisait partie des 'sardin cans' (boîtes à sardines).
Il utilisait du film format 127 en demi format (deux vues par vue habituelle).



Pourtant c'est un objet métallique avec une peinture vermiculée, des bandes argentées ainsi que
des lettres dans le style art déco plutôt réussi.

Régularité arrondie inhabituelle du rectangle, confirmée par les raies argentées (cuivrées, dorées ?). Simplicité plate de la forme principale du boitier. Symétrie verticale. Bizarre viseur cylindrique lisse et brillant surplombant de son petit rectangle la forme ronde et dentée (pour rien, cela ne tourne PAS) de l'objectif.
Raie argentées ponctuées des rivets et vis de fixation de l'objectif.
Magnifiques écritures en relief argenté sur fond d'émail noir, avec leur solides renforts verticaux.
Dos simple rectangle adouci avec les trois points: deux rouges des compteurs de vues et celui de la molette dentée en haut pour ouvrir le boitier. Le double cercle du viseur domine, fixé pas son anneau fer à cheval.

Raies argentées que l'on croit vieillies et ternies mais auxquelles un léger recul redonne la lumière.

Contraste de l'appareil horizontal, sombre et vigilant avec la boîte verticale aux lettres brun-rouge encadrées de filets où l'on retrouve toutefois le graphisme fort du logo.

Désolé pour la qualité des photos qui ne lui rendent pas justice.

Légende devenue réalité pour certains:
La vraie fausse histoire de l' Irwin Corporation.

Je remets une autre photo meilleure.

Bonjour ,

Le ramage ne valait donc pas le plumage ;-) parce qu'il a un beau design effectivement...

Le Kodak Baby Brownie est un petit appareil (format 127) fabriqué entre 1938 et 1944 aux Etats Unis.
Il y avait un modèle destiné à l'export légèrement différent.
Il a été conçu par Walter Dorwin Teague.

Dessin du brevet de Walter Dorwin Teague:





Il est surprenant à moitié ouvert.



Sa boîte est assez spectaculaire.



Tout petit boitier à la taille de la main, d'une simple forme belle se hissant verticalement, les neuf cannelures avancées sur la proue avant ceinturent l'ensemble, juste symétriquement interrompues une fois sur chaque face par le viseur, le compte vues, le levier de verrouillage, le déclencheur et l'objectif. Des formes arrondies partout (logement du levier de verrouillage, extrémités des leviers, angles de bakélite), seul le viseur raidit ses lignes droites métalliques. Beauté de la surface inférieure, contrastes bakélite massive noire et fins leviers métalliques.
Superbe boite aux teintes noires et jaunes marquée d'étoiles, mat du papier opposé au brillant profond de la bakélite.
Contact plat du dessous sur la main, contact arqué contre la main de l'arrière.
Etonnante sortie par dessus du haut lors de l'ouverture.
Un grand moment de symétrie et d'irrégularité!

Bonsoir,

Autant je trouvais le LARK franchement laid, autant celui là est sympa et semble astucieux,
maintenant comme on dit c'est à l'usage.....que l'on apprécie l'outil

@+

Le Tanit de Ferrania est un petit appareil italien (1955-1957) qui faisait du demi format sur un film 127.





Etonnante forme de deux fuseaux métalliques haut et bas encadrant un vaste carré amati et deux bandes de cuir grainé noir , légèrement galbées, elles mêmes cloisonnées par un mince fil étincelant.
De ce carré s'émettent le tronc de cylindre oblique du déclencheur et le cylindre noir de l'objectif terminé par un cercle chromé avec l'écriture 'Tanit'. En bas, le curseur de vitesse (pose ou instantané) est cannelé sur son replat.
La surface inférieure est absolument plate,longitudinalement marquée de sursauts rectilignes s'interrompant sur les cercles des trous de vissage.
Les côtés du Tanit sont alanguis en pointe et terminés par une solide tige large, plate et verticale où sont fixées les glissières fléchées d'ouverture du boitier (idem sur Ibis). Un vrai plaisir à manoeuvrer entre deux doigts: départ un peu en force car une fente étroite reçoit la forme emboutie de la flèche, ensuite coulissement à frottement juste perceptible, puis arrêt franc sur le cran de blocage.
Elégante discrétion intégrée du bouton d'avance du film.
Et enfin capot fuselé, en métal moins brillant, plus doux, une grande bande centrale avec Ferrania, l'arrière en pente douce avec la minuscule dune du viseur, l'avant: convexe aux extrémités, concave vers le centre puis butant sur le viseur en un segment rectiligne.
Déclencheur oblique presque choquant dans ces symétries.

Le Super Altissa de Eho était fabriqué en Allemagne de 1938 à 1940. Il dispose de 6 vitesses et ouvre à f:4,5.

C'est un appareil relativement rare, presque cubique, étonnant par
ses fermetures à pression,
son bouton d'avance du film en forme de robinet,
son déclencheur dentelé,
sa poignée latérale,
le repère de lecture des distances rouge quasiment décoloré et décalé sur le côté,
les fines lignes estampées le long des jointures du boitier,
sa face avant solaire dorée et peu modeste

Bonjour ,

Encore un peu courant en effet... C'est un vrai petit musée que tu as...

Le Gilbert était fabriqué par Hunter en Angleterre vers 1948. C'est un appareil assez étonnant par son esthétique
avec cuir de crocodile (faux), acier brossé



...et par ses fonctions: le viseur bascule pour les prises de vues paysage, il a une protection contre la double exposition (avec un témoin rouge ou vert visible dans l'objectif !).



Enfin il dispose de deux ouvertures (sunny et dull !) , de deux vitesses (fast et slow), d'un synchronisation pour flash et d'un réglage très approximatif de la distance.

A ce jour je n'ai pas compris comment on pouvait ouvrir le boitier pour charger le film !
Un appareil magnifique digne de Jules Verne.

Bonjour,

A ce jour je n'ai pas compris comment on pouvait ouvrir le boitier pour charger le film !

Difficile à dire avec une photo , mais ça semble plutôt être par l'avant ,non ? Si ce sont bien des vis qu'on aperçoit sur l'arrière...

Merci de te pencher sur mes douleurs...
L'arrière est un capot en acier brossé d'une seule pièce qui semple bloqué (normal). Je pense que le déblocage a quelque chose à voir avec la manette triangulaire sous le bouton d'avance du film sur le côté gauche de l'appareil (dernière photo), mais je n'ai pas trouvé comment cela se déplace. Cela augmente l'intérêt.

Bonjour,

Ce n'est pas le mystère de la chambre jaune mais celui de la chambre noire...

Merci pour toutes ces photos et surtout ces descriptions, ma foi assez littéraires..

A+lbert

Ben oui, je suis un littéraire contrarié!

En fait ce qui m'intéresse (dans l'ordre croissant de difficulté d'obtention) c'est l'ensemble des choses ressenties avec l'appareil, l'esthétique bien sûr, mais aussi les concepts bizarres, les inventions, les ratés, mais encore la fabrication, les gens, les brevets, les modes d'emploi, les designers.

Il y aussi l'aspect technique avec les mécanismes bizarres, les réglages, ... et leur découverte.

Ici, je parle plus du côté esthétique. C'est une passion aussi forte que le train pour lequel je n'ai jamais eu la collectionite mais aussi le goût du beau bizarre.

Grâce à un forum, le truc est ouvert. Cela s'ouvre effectivement par l'avant et effectivement avec la manette indiquée, mais il y a un truc.